L'Association Santé Environnement France (ASEF), qui regroupe près de 2.500 médecins, lance le samedi 15 octobre ''une enquête sanitaire citoyenne'' sur l'impact des antennes relais sur la santé des riverains. L'enquête sera lancée dans une cité HLM d'Aix-en-Provence choisie pour ses douze antennes relais installées sur les toits.
Analyse des symptômes en cité HLM
L'ASEF et l'association Priartem - qui participent au Grenelle des ondes - vont adresser un questionnaire aux habitants afin d'évaluer la distance entre les antennes relais et le logement des particuliers, de connaître la fréquence d'utilisation par jour de leur téléphone portable et analyser les symptômes pouvant être liés à ces installations ( maux de tête, saignements de nez, vertiges, fatigue, nausées, purpura, fausse couche…).
La cité HLM a également été choisie car ce type d'habitation ne possède qu'un unique propriétaire ''et pas des dizaines comme dans le cas des copropriétés'''. L'arrêt du 7 avril 2005, décrète ''qu'une antenne relais ne peut être implantée que si les propriétaires de l'immeuble l'acceptent à l'unanimité''. S'ils sont locataires dans un appartement privé ou dans un HLM, ''on ne leur demande pas leur avis pour savoir s'il sont d'accord pour qu'on leur implante des antennes relais sur le toit'', regrette l'association. Ils ''ne touchent même pas d'indemnités financières pour ça et pourtant ce sont elles qui prennent et assument le risque...C'est anti-démocratique. Notre objectif est aujourd'hui de recenser les maux et pathologies dont souffrent les riverains d'antennes relais. Car en tant que médecins, nous estimons qu'il n'y a ni patient, ni citoyen de seconde zone'' , affirme le chirugien-pédiatre Patrice Halimi, Secrétaire Général de l'ASEF.
Des normes ''collectives''
Alors que les seuils d'exposition aux ondes électromagnétiques des antennes relais fixés par la réglementation française vont de 41 à 61 V/m (Volt par mètre), ''l'ensemble de nos voisins européens a adopté des normes comprises entre 3 et 6 volts/mètre '', rappelle l'ASEF qui appelle à réduire ces seuils et juge ces taux dangereux. L'Autriche a limité l'exposition du public au seuil de précaution sanitaire de 0,6 V/m, indique l'association tandis qu'en mai dernier,'' le Conseil de l'Europe a reconnu que les émissions de la téléphonie mobile étaient une attaque à la santé publique'', ajoute-t-elle. L'OMS a de son côté classé en mai dernier les champs électromagnétiques liés à l'usage du téléphone mobile comme "cancérogènes possibles pour l'homme''. '' Nous avons besoin de normes collectives telles qu'il en existe sur l'air ou sur l'eau ! En l'absence d'études figées, demandons-nous à qui doit bénéficier le doute ? Répondons à cette question de façon à ce que demain, nous ne regrettions pas nos actes d'aujourd'hui'', a déclaré Patrice Halimi.
Si selon un rapport publié fin août, les niveaux d'exposition mesurés par le comité opérationnel du Grenelle des ondes sont inférieurs aux seuils réglementaires, des expérimentations d'abaissement de ces niveaux à 0,6 V/m doivent se poursuivre cet automne.