''La découverte gravissime de plusieurs dizaines de kilos de plutonium ''oubliés'' sur le site de Cadarache confirme non seulement les risques majeurs liés au nucléaire, mais aussi l'absence de contrôle, de transparence et de démocratie autour de cette industrie'', dénoncent les partis écologistes.
''Cette effrayante découverte à Cadarache rappelle que des camions ''banalisés'', transportant du plutonium traversent la France tous les jours. Loin du papier glacé de leurs brochures et des dizaines de millions d'euros dépensés en publicité, Areva, EDF et le gouvernement ne peuvent masquer la réalité: le nucléaire est une industrie extrêmement dangereuse et polluante'', souligne le député Vert de Paris Yves Cochet. Et pour Yannick Jadot, député Europe Ecologie, ''le nucléaire échappe depuis trop longtemps à la démocratie, comme il échappe à la rationalité économique, énergétique et sociale. Le Parlement doit s'emparer de ce sujet et ne peut plus se satisfaire des surprises et des déclarations d'intention des ministres en charge''.
Rappelons que l'ASN a décidé le 14 octobre de classer l'incident survenu sur le site de Cadarache au niveau 2 de l'échelle de gravité Ines (qui en compte 7), reprochant au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) d'avoir attendu le 6 octobre pour signaler officiellement cette sous-estimation connue depuis juin dernier. 22 kg de plutonium ont été découverts, au lieu des 8 kg estimés et selon le CEA, la quantité totale pourrait s'élever à près de 39 kg. L'ASN a également demandé l'arrêt des travaux sur l'installation ATPu en cours de démantèlement depuis mars 2009.
Le CEA a expliqué à l'AFP avoir déclaré l'incident en octobre, préférant ''attendre d'avoir une vision globale des stocks'' de matière. ''On a averti par téléphone l'ASN'', et attendu de ''comprendre d'où ça vient'' avant de le faire par écrit, a affirmé hier soir devant la presse le directeur du centre CEA de Cadarache, Serge Durand, précisant que l'ATPu a été inspectée ''vingt fois en trois ans''. Quant au risque d'accident, M. Durand a assuré ''qu'on était loin des limites'', et s'est dit surpris que l'ASN ait demandé l'arrêt des opérations de démantèlement.
Article publié le 16 octobre 2009