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Actu-Environnement

Les premiers résultats de la réforme de l'enquête publique

Parmi les avancées de la réforme de l'enquête publique, la possibilité de suspendre l'enquête ou de réaliser une enquête complémentaire semble prometteuse. A la clé ? Moins de temps perdu et des projets mieux acceptés.

Gouvernance  |    |  L. Radisson
Environnement & Technique N°332
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°332
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A l'occasion de la présentation du Nouveau guide du commissaire enquêteur, la  Compagnie nationale des commissaires enquêteurs (CNCE) est revenue sur les premiers mois de mise en œuvre de la réforme de l'enquête publique entrée en vigueur le 1er juin 2012.

Avec les autres nouveautés apportées par cette réforme comme la consultation du public par internet ou la simplification des régimes d'enquêtes existants, la possibilité de suspendre l'enquête ou d'effectuer une enquête complémentaire semble répondre à un réel besoin. "Ces procédures sont déjà fonctionnelles", confirme Jean-Pierre Chaulet, secrétaire national de la CNCE

Gagner du temps et de l'argent, éviter les annulations contentieuses

En quoi consiste cette double possibilité ?  Il s'agit de permettre une modification du projet en cours ou en fin d'enquête publique sans avoir à recommencer toute la procédure. "Cela permet de faire gagner du temps et de l'argent. Cela permet aussi d'éviter les annulations contentieuses", indique Jean-Pierre Chaulet. Un argument important lorsque l'on sait que les contentieux portant sur les déclarations d'utilité publique (DUP) sont en forte croissance et que les recours sont de plus en plus étayés, avec des moyens portant très souvent sur la régularité des enquêtes publiques.

Dans les deux cas, la demande doit être adressée à l'autorité organisatrice de l'enquête publique (Etat ou collectivité territoriale) par le maître d'ouvrage. La demande de suspension peut être formulée lorsqu'une modification substantielle du projet se révèle nécessaire. La suspension ne peut excéder six mois et ne peut être utilisée qu'une seule fois. L'enquête est ensuite reprise, en principe par le même commissaire enquêteur, pour une durée d'au moins 30 jours. A la clôture, ce dernier disposera de 30 jours pour établir un rapport relatant le déroulement des deux phases de l'enquête.

"Le commissaire-enquêteur joue un rôle d'alerte dans un tel cas, précise Jacques Breton, président de la CNCE, en particulier lorsqu'une contre-proposition crédible ressort de l'enquête et est susceptible de remettre en cause la proposition initiale portée par le responsable du projet. "Ensuite, le maître d'ouvrage choisit ou non de passer outre", explique M. Breton. Mais, s'il ignore l'alerte, cela peut lui coûter cher. Le commissaire rendra sans doute un avis défavorable qui pourra être suivi d'une décision de refus de l'autorité administrative ou d'une décision favorable mais rendue plus fragile en cas de recours devant le juge administratif.

Améliorer la communication entre les différentes parties prenantes

L'enquête complémentaire, quant à elle, peut être déclenchée à l'issue de l'enquête initiale après un avis défavorable, ou favorable avec réserves du commissaire-enquêteur, et avant la décision de l'autorité administrative.

"Elle prend place au cas où le responsable du projet, plan ou programme estime souhaitable d'apporter des changements qui modifient l'économie générale du projet, plan ou programme qui a été soumis à enquête", précise le guide du commissaire enquêteur. Ce peut être le cas, en matière de projets d'infrastructures, d'une variante de tracé non retenue au départ mais qui se révèle finalement moins contraignante que la solution initiale.

"L'enquête complémentaire, d'une durée d'au moins quinze jours, peut être menée par le même commissaire enquêteur ou par un autre", explique Jean-Pierre Chaulet. A la clôture de cette enquête, le commissaire enquêteur dispose d'un délai de quinze jours pour établir un rapport et des conclusions motivées prenant en compte le rapport initial et l'enquête complémentaire.

Ces possibilités ouvertes par la réforme relèvent au final d'une même volonté : améliorer la communication entre les différentes parties prenantes de l'enquête publique afin d'améliorer son efficacité dans l'intérêt de tous : maître d'ouvrage, riverains et collectivités publiques.

L'obligation pour le commissaire enquêteur de communiquer au maître d'ouvrage un procès-verbal de synthèse des observations écrites et orales formulées par le public au cours de l'enquête participe également de cette volonté de renforcer le dialogue. Tout comme la possibilité donnée au commissaire enquêteur d'organiser une réunion d'information et d'échange, à laquelle l'autorité administrative ne peut désormais plus s'opposer en matière d'enquête au titre du code de l'environnement.

Réactions8 réactions à cet article

Ces nouvelles dispositions ne changent rien au fond du problème : les Commissaires sont le plus souvent disposés à donner des avis favorables au porteur de projet.
Leur origine professionnelle , leur formation le plus souvent technique sans ouverture culturelle sur les données paysagères et historiques attachées à un site ,les rendent enclins à favoriser tous les travaux présentés. Ceci quelles que soient les contre-propositions , souvent refusées sans examen sérieux et objectif au nom d'un intérêt dit public , en réalité ramené à celui du politique à l'origine de la demande.

sirius | 09 décembre 2013 à 19h13 Signaler un contenu inapproprié

Le problème est que les Politiques se donnent le beau rôle : soi disant pour des projets développant l'activité économique et l'emploi. Or il s'agit souvent de projets complexes qui exigent beaucoup d'informations techniques que n'ont pas les citoyens. D'ailleurs les réunions et les informations données par le pouvoir sont biaisées, insuffisantes et superficielles. ajoutons à cela la désastreuse passivité des citoyens avachis par les télés et autres médias que réactions salutaires d'opposition ou de contre propositions sont rares.
pour l'efficacité" de la réaction citoyenne face à des projets qui flirtent le plus souvent avec l'intérêt privé dont les acteurs sont autour des politiques porteurs de projets, il faut exiger
des OBJECTIFS OPERATIONNELS susceptibles d'évaluer a priori et à postériori l'intérêt public du projet. C'est à dire :
QUELS SONT LES BUTS ?
QUEL DELAIS DE REALISATION ?
QUELLE EST L'AUTORITE OPERATIONNELLE RESPONSABLE DU PROJET ?
ET SURTOUT QUELS SONT LES CCRITERES D'EVALUATION DES RESULTATS DU PROJET
EXEMPLE le Ministre de l'Agriculture (le responsable)
prévoit de développer l'agriculture biologique (le But)
En augmentant la surface agricole utile en bio de 20 % (critère d'évaluation)
Dans un délai de 5 ans
Voilà ! là on peut vérifier
Martial

MARTIAL | 10 décembre 2013 à 11h34 Signaler un contenu inapproprié

Vous qui pretendez tout connaitre combien d'enquête pubkique avez vous dirigé ? Pour moi aprés cent enquetes publiques ditrigées j'ai toujours donné des avis PERSONNELS MOTIVES et INDEPENDANTS
Quand un petit groupe de commissaires du departement conduit toutes les grosses enquêtes du departement cela devient un m^étier

FIRMINOU | 10 décembre 2013 à 17h46 Signaler un contenu inapproprié

@ MARTIAL :
– projets complexes qui exigent beaucoup d'informations techniques que n'ont pas les citoyens –
Même certains maires ne connaissent pas les dangers que leurs projets vont faire courir à leurs administrés ! Nous en avons un un exemple malheureux à Romainville (93)
– éviter les annulations contentieuses –
Il serait bien que lors de changement de majorités au conseil municipale, le nouveau ne commence pas par annuler les projets déjà étudiés car il faut payer les études et les architectes ne font pas de cadeaux !
Les maires ont trop de droits au dire d'un ancien maire.

Maurice | 11 décembre 2013 à 07h33 Signaler un contenu inapproprié

Les enquêtes publiques sont, en l'état, une fumisterie (même si j'y participe dès que je le peux) car d'une part, la majorité des citoyens, n'est pas au courant de celles-ci ou trop rarement ! Et, d'autre part, ces enquêtes durent généralement 3 semaines (et non 30 jours), ce qui est bien trop court pour diffuser l'info aux différents réseaux d'acteurs concernés qui pourraient y répondre...
Si l'état ou les collectivités territoriales souhaitaient vraiment avoir des retours fiables, elles feraient le nécessaire pour diffuser l'information correctement dans les journaux télévisés, journaux papiers, sites internet d'information, mairies, etc... Ce qui est loin d'être le cas !

Attila | 11 décembre 2013 à 09h06 Signaler un contenu inapproprié

Lors d'une enquête publique 78 port de paris Etablissement PUBLIC avait refuser de mettre en ligne le dossier complet 1700 pages
Il a fallu l'intervention du commissaire enquêteur

les avis défavorables devraient être suivi par les préfets ce qui s'est fait pendant un temps
les avis de l’autorité environnemental devraient être pris en considération
les zones d’intérêt écologiques aussi ZNIEFF
messieurs prenez votre autonomie nous avons besoin de vous
n'oubliez pas le jugement de la CAA de Douai au sujet des enquêtes publiques
restaurez la confiance avec le citoyen
le décret concernant l'affichage et la hauteur des lettres fait que celles ci sont trop petites difficile à lire
les préfectures devraient avoir l'obligation de mettre en ligne de façon lisible et à part les avis d’enquêtes publiques et pas avoir à aller les chercher dans les rubriques

les arrêtés préfectoraux devraient être mis en ligne systématiquement aussi et dans les délais
voir le site de la préfecture des Yvelines

électeur | 11 décembre 2013 à 13h26 Signaler un contenu inapproprié

comment connaître la réponse qu'a donné le commissaire enquêteur à l'enquête ? Où et à qui s'adresser ?

Antares | 11 décembre 2013 à 14h23 Signaler un contenu inapproprié

Longtemps ,un seul slogan : Inutile de participer, c'est déjà ficeler! Avouons que des progrès ont été fait, par ex on rencontre moins de commissaires enquêteurs retraités, totalement inexpérimentés sur le sujet à discuter ,cherchant des réponses vagues dans les énormes dossiers ou mieux, se laissant expliquer les parties techniques pour transmettre les arguments à leur façon! Le Grand Public ne suit pas,sauf quand il y a intérêt personnel ou risque de dangers .Les réunions publiques ,pourtant très utiles ,sont très rares, car on se contente d'afficher à la Mairie et en discuter en petit comité! Beaucoup reste en suspens

arthur | 22 décembre 2013 à 17h05 Signaler un contenu inapproprié

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