La prise en compte du carbone constitue la grande nouveauté de la réglementation environnementale (RE 2020) appliquée depuis 2022 aux bâtiments neufs. Mais qu'en est-il des projets de rénovations ? C'est l'objet de l'étude, publiée en janvier 2022 par l'Alliance HQE-GBC et la société Aia Environnement, dans le cadre du programme NZC Rénovation (Net Zero Carbon in Renovation).
Cette étude a réalisé les analyses de cycle de vie (ACV) de sept projets de rénovation représentatifs du marché français. Les auteurs ont introduit un critère de « temps de retour carbone », permettant de situer l'efficacité d'un projet de rénovation au regard de son impact carbone. Il consiste à évaluer « au bout de combien d'années l'impact des matériaux neufs posés lors de la rénovation est rentabilisé », nous explique Simon Davies, directeur d'Aia Environnement, grâce aux réductions d'émissions réalisées sur les économies d'énergie. Mais si aucune attention n'est portée à cet indicateur, le temps de retour carbone peut dépasser cinquante ans pour une rénovation de bâtiment. Et dans ce cas, « la rénovation n'est pas du tout bas carbone », ajoute M. Davies, rencontré lors du salon Batimat, en octobre dernier. La démarche est donc de réduire le plus possible le temps de retour carbone des opérations de rénovations, en étant « vigilant sur le choix des produits ».
Les auteurs de l'étude ont identifié cinq leviers d'action pour réussir une rénovation bas carbone : « la tacticité, la circularité, la matérialité, la technicité et l'externalité », détaille Simon Davies. Cette étude ouvre des perspectives pour mieux appréhender le poids carbone de la rénovation. Et peut-être poser les jalons d'une nouvelle réglementation ? #BATIMAT2022