La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a annoncé, le 22 juillet, les deux premiers lauréats de l'appel à projets de fermes pilotes d'éolien flottant. Lancé en août 2015, il visait le déploiement de parcs de trois à six éoliennes flottantes à l'échelle 1, pour une puissance unitaire de 5 MW minimum, sur quatre zones propices en Bretagne, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour la zone de Gruissan (Aude), le gouvernement a désigné le projet porté par le consortium Eolmed, piloté par Quadran. Pour Groix (Bretagne), c'est Eolfi, seul candidat à s'être positionné sur cette zone, qui a été confirmé. Les technologies développées par ces deux consortiums ont pu bénéficier du soutien des Investissements d'avenir dès 2013.
"Ces projets sont une première en France, je les félicite. Ils contribueront au développement du tissu industriel des territoires d'implantation. Ils bénéficieront d'une aide à l'investissement dans le cadre du programme des investissements d'avenir et d'un tarif d'achat garanti pour l'électricité produite", a déclaré la ministre de l'Environnement. Pour les deux autres zones, Leucate (Aude) et Faraman (Bouches-du-Rhône), les projets "sont encore en cours d'instruction. A l'issue de celle-ci, je procéderai à la désignation de lauréats supplémentaires, à la rentrée", précise Ségolène Royal.
Gruissan : le projet Eolmed retenu
Le projet porté par Eolmed sur la zone de Gruissan en Méditerranée se compose de quatre éoliennes de 6,12 MW chacune. Piloté par Quadran, ce consortium réunit l'allemand Senvion pour les turbines (6.2M152), Ideol et Bouygues Travaux publics pour le flotteur en béton (Damping Pool).
"Installé au large de Gruissan, à plus de 15 kilomètres des côtes méditerranéennes, le projet Eolmed permettra de démontrer à une échelle pré-commerciale la viabilité de cette nouvelle filière, de valider les technologies (en particulier les flotteurs) et leur mise en œuvre depuis la construction/installation jusqu'à l'opération et maintenance en mer, tout en assurant la bonne intégration environnementale du projet", indique Quadran dans un communiqué.
Testé en bassin à l'Ecole centrale de Nantes, le flotteur en béton doit également être mis à l'eau sur le site d'essai Sem-Rev au Croisic (projet Floatgen), en grandeur réelle, en 2017. Sa construction démarrera en septembre sur le port de Saint-Nazaire.
Les éoliennes flottantes d'Eolmed devraient quant à elles être mises en service en 2020, après quatre ans d'études, de procédures et de construction. "La phase de fonctionnement expérimental [sera] de deux ans prolongée d'une période d'exploitation industrielle de 15 à 20 ans. L'ambition, à terme, est d'alimenter 1 million de personnes de la région Occitanie avec de l'électricité issue des vents réguliers et forts de la Méditerranée", indique l'énergéticien. Selon lui, la phase commerciale génèrera 300 emplois directs. La construction des flotteurs et l'assemblage des éoliennes seront alors réalisés à Port-la-Nouvelle.
Originalité de ce projet : il fait appel au financement participatif. Sur les deux milliards d'euros d'investissement estimés, 25% seront financés par des fonds propres, 50% par des emprunts et 25% par des aides de l'Etat. "Le financement participatif viendra se substituer à une partie des fonds propres, probablement autour d'1% du montant total du projet", peut-on lire sur la plateforme de financement participatif Enerfip.
Groix : le projet Eolfi sélectionné

A l'horizon 2021, les éoliennes, après avoir été assemblées à Brest, seront ancrées entre 13 et 14 kilomètres de la côte la plus proche, précise Eolfi. La ferme sera connectée au réseau électrique par un câble sous-marin et bénéficiera d'un contrat d'achat d'électricité pour une durée de 20 ans. La maintenance sera assurée par Valemo.
Leucate et Faraman : les consortiums en compétition
Les lauréats des deux autres zones seront désignés en septembre. A Leucate, trois consortiums se sont portés candidats : Eolfi, Eolmed et Engie. Ce dernier s'est associé avec le portugais EDP Renewables, la Caisse des dépôts et Eiffage pour le flotteur semi-submersible pour porter le projet "Les éoliennes flottantes du golfe du Lion", basé sur des turbines de 6 MW minimum. La technologie flottante Principle power est testée au large de Porto (Portugal) depuis 2011 (projet Windfloat). A Faraman, deux candidats sont en compétition : Eolfi et EDF Energies nouvelles.