La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), la Société nationale de protection de la nature (SNPN) ou encore la Société française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM) : au total, huit ONG ont déposé, vendredi 9 septembre, un recours gracieux contre le projet éolien au large d'Oléron. Bien que « favorables à une transition énergétique reposant […] sur le remplacement des énergies fossiles et fissiles résiduelles par des énergies […] telle que l'énergie éolienne », ces associations demandent l'État de revenir sur sa décision, publiée au Journal Officiel du 29 juillet dernier, d'implanter ce parc de 1 000 mégawatts, sur 180 km2, à quelque 35 km des côtes.
En effet, constatent les ONG, même si le ministère de la Transition énergétique a modifié sa localisation initiale, après le débat public mené au printemps dernier, le nouvel emplacement reste au cœur de la zone de protection spéciale « Pertuis charentais – Rochebonne », située en continuité avec les zones de protection spéciale « large de l'île d'Yeu « et « panache de la Gironde ». Une aire considérée « comme un ensemble fonctionnel de haute importance pour les oiseaux marins et côtiers de la façade Atlantique ».
En l'absence d'évaluation satisfaisante des incidences du futur parc sur le réseau Natura 2000 et de garanties sur l'atteinte du bon état écologique du milieu, le collectif conteste la validité de cette décision, basée sur le document stratégique de façade (DSF) Sud-Atlantique, mais contraire à plusieurs règlementations européennes : la directive 2014/89/UE relative à la planification des espaces maritimes, la directive 2001/42/CE relative à l'évaluation des incidences environnementales des plans et programmes, les directives Oiseaux et Habitat, la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin DCSMM (2008/56/CE). « Une multitude d'espèces marines habite cet espace extrêmement riche qui profite des panaches des eaux des fleuves, détaillent les signataires. La perturbation des fonds marins et de l'écosystème qui en dépend, en particulier durant les travaux, représente un dérangement quasi définitif pour ce milieu. » Selon les associations, cette décision constitue, par ailleurs, une modification substantielle du projet soumis au débat public sans qu'un autre débat n'ait été organisé sur la nouvelle localisation. Elles demandent à l'État d'envisager des installations moins préjudiciables aux espèces et aux milieux naturels, plus au large, grâce à l'éolien flottant.