Quinze projets (1) ont été retenus à l'issue de la septième et dernière période de l'appel d'offres éolien terrestre, pour une puissance cumulée de 520 MW. Le prix moyen pondéré est de 59,5 €/MWh, un prix en diminution par rapport aux six périodes précédentes. Au total, 49 dossiers ont été déposés pour une puissance cumulée de 1 065 MW, ce qui a permis des conditions de concurrence satisfaisantes, estime la Commission de régulation de l'énergie (2) (CRE) qui a instruit les dossiers. « La prévision de production de ces projets est de 1,41 TWh/an, soit 28,2 TWh sur 20 ans », indique-t-elle, pour des charges de service public évaluées sur cette épriode entre 355 M€ (scénario tendanciel) et 755 M€ (avec un prix de l'électricité de 42 €/MWh en 2028).
Pour 60 % des projets retenus, la hauteur maximale en bout de pale est supérieure à 150 m, dont 27 % pour lesquels elle est supérieure à 190 m. L'un des parcs retenus est de très grande puissance (parc du Mont des 4 Faux dans les Ardennes, 226 MW), ce qui représente près de la moitié de la puissance appelée, souligne la CRE.
Des contournements de procédure
Il s'agit de la dernière période de l'appel d'offres lancé fin 2017 pour soutenir 3 GW de projets éoliens. Il aura permis d'accompagner au total 3,4 GW. « Les prix ont diminué d'environ 10 % entre le début et la fin de l'appel d'offres », note la CRE. Cependant, à partir de la cinquième période, la commission a constaté un contournement de la procédure : « Certains porteurs de projets développent une partie de leurs parcs au travers du guichet ouvert qui ouvre droit, dans la limite actuelle de six mâts, à un soutien de l'ordre de 72 à 74 €/MWh et candidatent à l'appel d'offres pour les mâts résiduels de leurs parcs. (...) Ce procédé s'est amplifié entre la cinquième et la septième période. Les offres des candidats concernés ont ainsi pu présenter un tarif artificiellement tiré vers le bas », indique la CRE.
Celle-ci dresse ses recommandations pour le prochain appel d'offres qui doit permettre de soutenir un volume de 1 850 MW par an, soit quasiment le double du niveau actuel. La CRE considère que « cette forte augmentation du volume attribué par appel d'offres doit impérativement être accompagnée par la réduction du périmètre du guichet ouvert ». Par ailleurs, l'articulation entre appel d'offres et guichet ouvert devra être améliorée pour empêcher le fractionnement des parcs, ajoute-t-elle.