argumentaire trop faible
En réponse au moratoire éolien
en résumé, implanter des éoliennes serait en opposition avec la volonté des populations locales. Que cette technologie invasive de nos campagne serait contraire à la destination 'normale' de ces lieux. Que ces moulins sont une industrialisation sauvage, une invasion du profit aux dépends à la fois de la nature et des habitants.
Reprenons les arguments tels que exposés dans l'article suivant :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/eolien_moratoire_9344.php4
par Yves Verilhac, un spécialiste à la fois de l'écologie et des paysages. Peu suspect de dogmatisme étant-donné son parcours.
YV commence par évoquer les limites des soit-disantes vertus de l'éolien.
Prenons le temps d'en évoquer quelques-unes :
Transforme très proprement l'énergie gratuite du vent en électricité immédiatement consommable dans les foyers, les bureaux et les ateliers etc
Aucun déchet, aucune pollution chimique ou nucléaire de l'air de la terre ou de l'eau.
En revanche, il y a des inconvénients :
les grands moulins actuels ont un impact visuel manifeste : un grand mat de 120 m et trois pâles de ~100 m de rayon tournant lentement. D'autant plus visible que les implantations sont en zones venteuses, donc à l'horizon dégagé.
Un bruissement proportionnel à la vitesse du vent.
La nécessite d'une réseau électrique de captage/distribution.
Un coût certain, mais ceci est d'évaluation délicate. Le prix des choses n'a de sens qu'en rapport de tous les effets, or dans ce domaine, il n'existe aucune évaluation possible de tous les objets et procédés qui nous entourent (par exemple quel est le coût du pétrole ? Quel est le coût du nucléaire ? ... il n'y a des réponses, toujours partielles)
Que dit YV pour refuser les éoliennes au Mézenc (et partout ailleurs) :
« Cinq éoliennes aux pieds du massif du Mézenc, c'est Beaubourg au milieu des champs ! Sur les grands plateaux bocagers agricoles du Massif Central, on vient poser là des mats de 120 m de haut qui occasionnent mouvement, bruit et pollution lumineuse. Finis les ciels étoilés ! »
C'est Beaubourg au milieu des champs.
Autour du Mézenc, il y a très peu de champs, mais plutôt des prés et forêts. Et puis dire que c'est Beaubourg ne dit rien, sinon une incongruité. L'argument est un non-dit – difficilement recevable.
Et les avions qui passent et repassent dans le ciel c'est quoi ? Restons crédibles.
« grands plateaux bocagers agricoles » pas très bocager, mais c'est vrai il y a des fermes et une activité agricole certaine, un renouveau bienvenu après une disparition due à une politique productiviste qui se voulait 'progressiste'.
« on vient poser là des mats de 120 m de haut qui occasionnent mouvement, » oui des mâts, mais que signifie « qui occasionnent mouvement, » ? Que les pâles tournent ? En quoi cela poserait-t-il une nuisance ? – rien ne le dit. Les poteaux téléphoniques et électriques omniprésents sont aussi des mats par milliers, ils polluent le paysage par milliers (millions). On les supportait sans trop de douleur ?
Le mouvement ? Oui il y a des milliers de voitures poids-lourds qui sillonnent toutes les routes y compris autour du Mezenc ! Ce sont des mouvements, les oiseaux aussi – l'argument du mouvement ne tient pas sans quelque précisions non-dites.
« bruit et pollution lumineuse.Finis les ciels étoilés ! » Bruit : c'est faux. Le bruit est quasi nul, moins qu'une forêt, et de même nature – bruissement continu. Pour en avoir la mesure directe, je suis allé au Mézenc, je suis allé sous une éolienne 2 MW en pleine action par grand vent. Il y a du bruit, mais c'est négligeable. On fait 300m et cela ne dépasse pas le bruit de sa respiration, ou le frottement des mains. En forêt, le bruit du vent dans les arbres est considérable, une éolienne en fait beaucoup moins. L'argument du bruit est irrecevable, sauf à mette une grosse éolienne au-dessus de son habitation, ce qui serait aussi inadmissible que de mettre des HLM le long des voies rapides (dans toutes les agglomérations françaises par milliers – un scandale d'autant que ces pauvres n'ont rien à dire, ils dispose d'un toit – salauds de pauvres).
Pollutions lumineuses : C'est pour rire ? Un luminion qui n'éclaire pas, que toutes les lignes hautes tension de France portent. Moratoire sur les éclairages publics sur les illuminations des monuments et les lampadaires que l'on voit à plus de 40 km ? Un peu comme si on se plaignait des abeilles trop bruyantes dans les villes. Absence du principe de réalité. Arguments irrecevables.
« C'est un viol du territoire. » Quelle signification ? Que le territoire est abimé de manière irréversible ? Une ville, une route, une ferme, un muret est un viol du territoire ? Est-ce qu'il faut attendre une habitude visuelle pour accepter un changement ? La tour Eiffel était un viol du paysage, qui demande encore son démontage ? Argument irrecevable en l'état. Admettons néanmoins que poser des éoliennes n'importe-où serait inadmissible. Tout comme un stockage nucléaire, un ligne haute-tension, une usine, une maison, un poteau, une poubelle ...
Ensuite des arguments pour parler du beau ...
« . Qu'est-ce qui leur permet de dire ça ! Je leur impose mon goût du beau, moi ? » On ne défend pas un point-de-vue en parlant du beau ou du ressenti en l'air, surtout en accusant les gens de vouloir imposer leur sens de la beauté. En disant c'est beau, on ne dit pas on impose son beau ...
Il y a d'un coté des financiers qui profitent d'opportunités de rentabilité opportunes et de l'autre des défenseurs d'un territoire. Défendre un territoire est parfaitement honorable, faire du fric pas beaucoup, sauf du point de vue capitaliste. On penche naturellement pour les défenseurs de la nature, des hommes qui la peuple. Pour autant, il faut prendre en compte un peu plus le contexte géographique et les réalités. L'intangible n'est pas un principe démocratique, l'inchangé ne défend pas la misère ou la pauvreté, ni la nature. Il n'existe plus de paysage naturel, tout a été transformé par l'homme. Il n'y a donc pas de raison de refuser, à priori, un changement.
« En Ardèche, l'industrie est dans les fonds de vallée, les villages sont à mi-pente, et les pâturages au sommet. » C'est très simplificateur, mais pas faux. Il y avait à mi-pente des terrasses pour une petite agriculture et des châtaigniers. Limiter le Mézenc à l'Ardèche est réducteur, puisque le Mézenc (et ses environs) est aussi sur le 'plateau' de la Haute-Loire, l'Ardèche étant un paysage de vallées creuses, en pente vers le Rhône.
« Là, où l'agriculture recule, ils érigent ces éoliennes industrielles comme les croix d'un vaste cimetière rural ! »
Image purement rhétorique, liant deux phénomènes inconciliables, un amalgame irrecevable.
« Ils » n'ont pas décidé d'implanter des éolienne là où l'agriculture recule ! C'est vraiment idiot. On voit de nombreuses éoliennes en pleine Beauce, dans les zones de l'agro-business le plus gravide et destructeur ! Je comprends bien que l'on défende un paysage mais dire cela en affaiblit singulièrement la cause – respectable – à condition de ne pas dire n'importe quoi.
« Au Puy en Velay, la FRSEA (Fédération Régionale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) Auvergne a même constitué une société spécialisée dans les énergies renouvelables, Agréole Développement, pour hypothéquer des terres agricoles à des fins de développement de panneaux photovoltaïques et d'éolien industriel. Est-ce la vocation des exploitants agricoles ? »
Des agriculteurs trouvent un usage rentable de leur surface agricoles. Où est le problème ? Qu'on me dise qu'ils ne nourrissent plus les hommes serait recevable ! Mais me dire qu'ils utilisent leurs terre pour fabriquer de l'énergie est idiot. Cultiver du blé c'est fabriquer de l'énergie, des lentilles aussi... Une fois de plus où est le problème ? L'agro-business serait-il en cause ? Quelle est la vocation de quelqu'un, d'un établissement, d'une surface de terrain, d'un humain ? Rien n'a de sens qu'il ne serve la communauté sans entraver les principes démocratiques. Peut-on empêcher des propriétaires de gérer leur propriété à leur gré (dans la limite des libertés publiques) ? Sauf à proposer une dictature je ne vois pas le problème, sauf à risquer la famine, ce qui n'est pas à négliger – discutons-en aussi. Se servir de tels arguments anti-capitaliste pour critiquer l'éolien est hors-sujet, ou alors les autres arguments le sont. Cohérence du discours.
« Et puis, dans l'éolien industriel, il y a un côté colonisateur : le développement se fait sans logique, sans planification. On jette les dés sur le tapis vert. On discute d'un projet de 20 mats et cinq ans après, 30 autres se dressent au même endroit sans que ça n'ait été annoncé au départ. »
Enfin un argument. Oui, il y a un risque réel de prolifération anarchique. On propose quelques moulins, et après quelques années d'exploitations réussie, d'autres arrivent, transformant un paysage en un autre sans concertation. On a en tête les champs d'éoliennes de Californie. Ceci est une question de rapport de pouvoirs. On a vu en France le développement anarchique des chemins de fer (en Ardèche aussi), des routes, des autoroutes ... Oui la finance a la puissance folle d'imposer sa rentabilité. Oui, la finance (au sens le pouvoir capitaliste) est anti-démocratique, dévastatrice, on en voit les effets depuis un peu plus d'un siècle sur la planète. Donc il faut contrer cette situation, cette force de fous dangereux qui pourrissent nos vies. Le passage par l'éolien ne tient pas.
« En écologie, on ne peut pas soutenir un projet dont on ne connaît la réalité donc l'impact final. » Oui c'est le propre de l'écologie d'étudier les équilibres (en fait les forces) et d'en prédire les effets. Entièrement d'accord, étudions les impacts des éoliennes en regard des non-éoliennes, donc des économies d'énergies, des énergies nucléaire, charbon, pétrole, hydraulique, oléagineux et autres plantes... Oui faisons les bilans et étudions ...
C'est très vite vu, une éolienne et son environnement ne pollue (quasi) pas, ne fait pas de déchets, se démonte en quelques jours. Le nucléaire nous pollue pour des centaines de milliers d'années, coute très cher, demande des capitaux de personnes au pouvoir délirant (en proportion de leur fortune), le pétrole/gaz/charbon produit 'quelques' effets sur les climats planétaires, 'quelques' effets sur la santé des gens ...
Le bilan entre l'éolien et la plupart des formes de transformation d'énergie actuelle est sans rival. Refuser par principe l'éolien c'est vouloir prolonger et cautionner les désastres actuels.
« . En ce moment il n'y a de nouveaux permis déposés à Cros de Géorand (07) pour un parc pré existant. Qui va se déplacer pour l'enquête publique en plein hiver là-haut sur le plateau ardéchois, une énième fois ? »
Amalgame entre la modalité et le principe. Amalgame insupportable entre la manière anti-démocratique française d'imposer à la population ce que décide la finance et un moyen très propre de fournir de l'énergie aux populations. D'accord, nous avons un réel problème de démocratie. D'accord, il est indispensable que les gens puissent réfléchir, débattre, et se forger des convictions. Le biais de l'éolien pour dénoncer cette situation est absurde.
« Sur les côtes, la loi Littoral s'applique. Et partout ailleurs, tous les nouveaux projets doivent respecter les plans d'occupation des sols, les plans locaux d'urbanisme. »
Je me pince. Il rêve. Ces lois ne protègent que théoriquement. Dans la réalité, il y a rapport de forces. Ce sont le rapport des forces qui détermine au final l'application ou non des lois. Sauf à ne rien voir et rien comprendre, aucune loi n'a de sens sans des défenseurs et des attaquants. Les lois ne sont que coquilles que l'on fait et défait, qui sont appliquées ou non. Faut-il insister sur ce point important ?
« Mais pas pour l'éolien industriel : on est en pleine iniquité ! Et on détruit des paysages extraordinaires comme ceux des PNR, dont le malheur avait pourtant fait la force : c'est parce qu'ils ont loupé les trente glorieuses, qu'ils se retrouvent aujourd'hui détenteurs de patrimoines naturels, culturels et paysagers qui sont leurs meilleurs atouts pour un développement intelligent. Sauf si on coupe la branche sur laquelle ils sont assis. Le développement anarchique de l'éolien industriel pose cruellement la question du devenir de nos campagnes en général, et de l'agriculture extensive en particulier. »
Je ne crois pas que l'éolien soit hors-la-loi plus que le reste. Pour le nucléaire c'est recevable; les lois appliquées dans leur esprit sont rares, à commencer par l'usage anti-démocratique du secret défense, et la poudre aux yeux de l'indépendance des 'experts'. Les lois ne sont pas appliquées malgré une pression évidente. Ceci est vrai dans tous les domaines sensibles, c'est à dire qui brassent de gros profits. Dans l'éolien, les sommes sont négligeables et les gains faibles et peu fiables. On est loin des autoroutes, établissements scolaires, centrales nucléaires, usines automobiles, casinos, santé publique, réseaux média ... mais d'accord pour dire que l'éolien pose la question du développement rural. Qui en profite, tant financièrement que du produit : l'électricité ? Là est la vraie question, qui investit qui produit qui exploite qui en profite, qui décide de tout cela ? Le développement éolien ne peut être anarchique sauf à nier la réalité. Et merci aux populations de se concerter pour débattre, merci aux associations de s'investir pour ou contre afin de poser et répondre aux questions que tout action pose.
« Comme elles [les associations de défense de l'environnement], je suis ''pour'' le développement des énergies renouvelables, mais à condition qu'il soit réalisé localement, à l'échelle humaine, des familles, des hameaux et conduit en même temps qu'un plan national d'économie. C'est à cette échelle qu'il prend tout son intérêt. On ment aux gens en prenant des exemples de consommation dans les villages avoisinants pour justifier des installations puisqu'il n'y a pas d'utilisation locale. »
Oui demande de cohérence. De cohérence nationale sur le plan de l'économie ... et localement...
Pas d'utilisation locale. C'est un modèle, pas une obligation. Utiliser l'électricité du vent pour par exemple un usage local est parfaitement possible. Mais c'est surtout une vue de l'esprit en l'absence de stockage. L'intermittence de la source rend l'usage local pour la consommation usuelle d'électricité faux, ou peu crédible. Néanmoins, cette électricité est nécessairement consommée localement, son transport au loin n'a aucun sens, perdu en chaleur/rayonnement dans les fils. L'électricité produite pourrait servir des industries locales, à 100%. En énergie mécanique principalement ... De petits stockages sont envisageables. Justement au Mézenc, il existe des possibilités extraordinaires de stockage gravitaire qui pourraient permettre de stocker l'énergie. Certes, la rentabilité serait au long terme mais, de nouveau, la notion de rentabilité ne se mesure pas qu'en investissement et en monnaie ... Il faut évaluer autrement qu'en pur capitaliste libéral à courte vue, myopie. On voit là aussi les limites étriquées de nos systèmes dits démocratiques dans lequel les élus se croient obligés de satisfaire des électeurs et non des humains (!), une société ... Une fois de plus l'argument est très contestable.
« Instaurons des incitations fiscales pour installer des panneaux photovoltaïques sur les maisons neuves et réhabilitées, du solaire thermique, de la biomasse. Et considérons ces éléments comme constitutifs d'une ressource énergétique à domicile : quand ça marche, vous vous en servez ; quand ça ne marche pas, vous accédez au réseau ; quand vous en avez trop produit, vous vendez à EDF. »
C'est déjà le cas de manière absurde, ceci n'empêche pas cela. L'incitation fiscale étant là pour palier à un système capitaliste qui se moque de l'humain. J'ai les plus grands doutes sur le solaire photovoltaïque tel qu'il existe actuellement, n'ayant pas la moindre garantie de rendement positif ni de bilan déchet. Mais pour le reste, l'isolation ... c'est évident, ne pas consommer est la manière la plus efficace pour économiser l'énergie et donc réduire la dépendance des réseaux nationaux donc d'un système capitaliste tant dévastateur qu'esclavagiste. Invoquer un vœu (les incitations fiscales) est hors sujet. Sauf à changer de système économique. La problématique énergétique française est parfaitement bien connue depuis plus de 20 ans, le rapport Cochet de 1990 n'a pas pris une seule ride. Et, ce n'est pas à cause de sa qualité qu'il n'a pas vu le plus petit début de mise en œuvre. Il s'agit bien de pouvoir, de fric, de politiciens serviles, d'absence d'intérêt général. Invoquer des solutions autres ne sert à rien, sauf à les défendre en priorité – on est loin du compte. Le principe de réalité doit s'imposer en priorité sauf à parler pour ne rien dire.
« . Et cessons de développer des centaines de parcs éoliens et des milliers d'hectares photovoltaïques industriels (dont l'emprise au sol gèle des terres agricoles, et le développement pollue les prix du foncier) qui nécessitent le raccord au réseau électrique et de nouvelles lignes à THT ! Avec les pertes d'énergie qui en découlent... »
Est-ce à dire que s'il existait un lieu où ceci serait possible, ce serait acceptable ? Le gigantesque projet de cellules photovoltaïques (plus de 100 km2) au Sahara serait donc viable : quasi personne à déranger, au contraire, un aménagement ad-hoc pour les nomades, pas de terres arables perdues, au contraire des terres inutilisées utilisables, des lignes THT sur de vastes étendues vides ... en fait pas de THT, car en courant continu .. passons. Donc à priori tel projet n'aurait pas d'inconvénients, serait idéal ? Argument réducteur.
Plus sérieusement, et comme dit auparavant, ce n'est pas l'éolien qui dérange l'auteur mais le détournement de l'usage de la terre comme nourrissante à un usage producteur direct d'énergie. Un changement qui choque un esprit figé par une longue tradition. Bien que comme dit, produire de l'énergie en passant par le blé, une cellule solaire ou des moulins à vent, c'est toujours de l'énergie solaire. Mais d'accord avec l'auteur, produire des végétaux ou de la viande (encore que) plutôt que de l'électricité me parait un usage plus judicieux de la terre (*). La seule question est celle des paysans et de la société dans laquelle ils vivent. Ce sont les gens localement qui doivent pouvoir décider de la société dans laquelle ils vivent. La dépendance au capitalisme ou aux dirgeants n'est pas tenable, de fait.
(*) Bruler le bois est absurde. Il est bien plus rentable de le transformer par pyrolyse/catalyse en extrayant les gaz et de l'utiliser pour les véhicules et la chimie.
« Je ne me reconnais pas dans les associations de défense de l'environnement favorables au développement de l'éolien industriel. »
Ici l'éolien industriel est stigmatisé comme industrie. L'industrie comme fléau. Pas d'accord, l'industrie n'est fléau quand elle prend plus de place que l'intérêt général. Il est vrai que cela arrive souvent, mais ce n'est pas une évolution intrinsèque de l'industrie, mais du système économique sous-jacent. Tout comme la presse la science, la technique .. peuvent être vertueuses, pas nécessairement aux ordres d'un système gravide.
« Comment ces associations dites de « protection de l'environnement » peuvent-elles encourager des projets qui portent dommage à l'avifaune, aux chiroptères ? »
Une allusion pédante aux effets possibles des éoliennes sur les oiseaux et les chauves-souris. Oui, il y a des lieux où l'implantation est dangereuse, qui souhaite cela ? Cela ne remet évidement pas en cause leur usage ou alors que dire des milliers de morts par an à cause de l'automobile et des sangliers et des hérissons ... principe de réalité. De nouveau entre le nucléaire le charbon le pétrole et l'éolien, les nuisances sont sans communes mesures. Mettre de l'éolien (hydraulien ..) c'est éviter ces autres procédés autrement plus délétères. Refuser par principe l'éolien comme ici est prôner de fait le nucléaire. Insupportable indéfendable pour n'importe quelle personne de raison.
« Sans parler des milliers de tonnes de béton à jamais enfouies dans le sous-sol puisqu'on n'enlève que le tiers supérieur quand on démantèle. »
Argument sans portée, On n'enlève ? Qui ? Pourquoi ? Quand bien même ce serait toujours vrai, du béton qui demeure en terre des siècles n'est rien en rapport à la pollution quotidienne de l'agriculture, ou de l'industrie, des transports, de l'énergie ... Une fois de plus l'argument n'a aucune valeur dans notre société, imaginons que l'on prennent des mesures pour éviter ce genre de comportement, il faudrait une dictature de fer épouvantable ... Restons cohérent dans le réalisme, sachant, bien entendu que la distance entre notre système fou et l'optimum écologique est considérable.
« Pour le mouvement écologiste français, la principale motivation dans la défense du développement de l'éolien industriel semble être de ''sortir du nucléaire''. Or l'éolien industriel est structuré comme le nucléaire, d'une manière centralisée. »
Faux. Le nucléaire est le fait d'une politique industrielle de très peu d'acteurs (CEA, Alstom, EdF et la galaxie AREVA) et de très nombreux bénéficiaires, sous-traitants. Les acteurs éoliens sont financiers, utilisant les capacités techno-industrielles de quelques fabricants hors France, danois, allemands, espagnols, .. De plus les investissements en terme de volume sont sans commune mesure ! Incomparable – encore un argument plus que douteux. Certes, il y a un intérêt financier pour cette micro niche, mais on est dans une forme usuelle du capitalisme, ce que n'est pas du tout le cas du nucléaire (en France notamment).
« Comme pour le nucléaire, mais en pire compte tenu de la dispersion des sources de production, il faudrait pouvoir compenser le manque de production éolienne (lors des périodes d'absence de vent) par des centrales thermiques »
'Parler de compenser l'absence de production éolien', c'est un faire un raisonnement à l'envers. L'éolien produit de l'énergie, mais pas toujours, donc cela poserait problème. Un peu comme l'agriculture qui ne suffit pas à nourrir la population, faut-il la combattre pour autant. Ce qui est bon à prendre est bon à prendre ! Ce qui est produit par l'éolien n'est pas produit par du pétrole ou du nucléaire ... argument délirant. Est-ce que la dispersion des sources est néfaste ? Pour qui ? pour quoi ? En l'occurrence l'énergie produite est soit consommée soit perdue, exactement comme pour une centrale nucléaire, les pertes dues aux lourdeurs de la technologie et de sa concentration entrainent des pertes énergétiques sans commune mesure avec l'éolien. La concentration extrême entraine des pertes en ligne énormes, un réseau de lignes à grand gabarit sur tout le territoire. Un champ de blé produit ce qu'il peut, ils sont répartis sur tous le territoire, est-ce pour autant néfaste au domaine, à la production ? L'éolien a ses caractéristiques de production, intermittence, gratuité de la source, variabilité de la source, convertisseurs de puissance relativement faible (2-10 MW), zones propices de densité variables ... En quoi des caractéristiques différentes de ce qui existe serait néfaste, ne faut-il pas s'adapter à ce qui est disponible, à la chance des progrès techniques (très limités d'ailleurs – le progrès est surtout une mise en œuvre, de l'ingénierie) de l'usage d'une source d'énergie si facile à convertir et dont les défauts sont si faibles en regard de tout ce dont nous disposons actuellement ?
« Et cet objectif de 10% de production électrique d'origine éolienne en 2020 fixé lors du Grenelle de l'environnement, c'est l'histoire du tonneau percé... Globalement, la consommation électrique française est exponentielle : plus 5,8 TWh entre 2007 et 2008. Alors qu'on pourrait se fixer un objectif de 30 à 40 % d'économies d'énergie sans plus attendre. Mais on ne peut se fixer un pourcentage de capacité de production sur une courbe de consommation qu'on ne maîtrise pas ! »
Oui, se donner un objectif à priori est une vue comptable, irréaliste. Mais faire un amalgame entre l'éolien et la politique absurde d'un système de fou n'est pas acceptable. On ne peut pas mélanger deux types d'arguments aussi différents sans se rendre suspect de vues cachées ou d'incohérence. Oui, la politique énergétique de la France est absurde, qui pousse à la consommation électrique et qui maintenant tout en disant de moins consommer continue cette politique tout en refusant les mesures les plus simples de réduction ... C'est la politique la plus contraire de l'intérêt général possible tout en optimisant les intérêts privés. Oui c'est inadmissible. Critiquer la politique énergétique n'entache pas l'usage raisonnable de l'éolien. Cet argument me rappelle le propos surprenant d'un pro-nucléaire notoire, donc anti-éolien par essence, c'est dire l'opposition – à rebours de l'argumentation de cet article – dire, vous savez, les éoliens le font pour faire des affaires ! Sous-entendu, les pro éoliens le font pour gagner de l'argent ! Un argument de haute qualité, suggérant que les pro-éoliens ne seraient que des rêveurs, des fous furieux jetant l'argent dans les airs ! Des gens qui usent de tels arguments se rendent inaudibles ou prennent les gens pour des imbéciles. Dans les deux cas on ne voit que manipulations.
« Au résultat, la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique sera proportionnellement forcément plus faible qu'elle ne l'est aujourd'hui. Et le reste, ce sera quoi ? Du nucléaire. Alors arrêtons l'hypocrisie pour les uns et la politique de l'autruche pour les autres : si on ne change pas les règles du jeu de la centralisation et du gaspillage représentatifs de l'éolien industriel, on aura à la fois le nucléaire et nos plus beaux paysages balafrés. »
Oui, nous sommes dans un système politico-financier anti-démocratique, visible dans ce domaine mais aussi dans tous les autres : santé, transports, agriculture, banques, commerce ...
« Et puis le développement de l'éolien industriel est confié à des sociétés privées qui n'ont pas d'agrément et qui de plus ne garantissent pas le ré investissement dans l'environnement. Certaines collectivités auraient voulu créer une société d'économie mixte (SEM) pour gérer un parc éolien mais très peu y arrivent. Par contre, je connais une collectivité qui en a eu la volonté mais qui, devant la complexité de l'affaire, a dû confier l'exploitation du parc à une entreprise locale, bien vite rachetée par une société canadienne... »
Oui modèle capitaliste féodal (qui crée des privilèges protégés par le politique). C'est bien cela le problème de notre société. Rien mais rien à voir avec l'éolien.
« Alors d'un côté, on oblige EDF à acheter l'électricité produite par les éoliennes à un coût fixe et supérieur à celui du marché de gros de l'électricité ; une opération que l'opérateur historique mène grâce à une taxe inclue dans la facture d'électricité que le citoyen paye. De l'autre côté, n'importe qui peut investir dans des équipements industriels, jusqu'au particulier fortuné dans son jardin sous les yeux du voisin ! Et rien n'oblige ces investisseurs en herbe à s'inscrire dans un cercle vertueux, à réinvestir les bénéfices engendrés par l'exploitation du parc dans la protection de l'environnement ou les économies d'énergie. Aussi, le tarif de rachat imposé à EDF s'apparente à un dopage, qui permet de raccourcir le taux d'amortissement de ces investisseurs. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est une branche qui rapporte, y compris pour les exploitants nucléaires. »
Oui, c'est de la politique. C'est une manière pour nos dirigeants
1 de montrer une politique considérée comme verte, donc d'acheter des votes,
2 de respecter des directives anti-libérales de l'UE
3 de faire payer par tous des profits privés
4 de faire passer plus facilement sa politique énergétique absurde
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Ce papier est à mettre dans la catégorie des mauvais arguments par son incohérence.
Il met tout de même en avant l'absurdité de la politique de notre système qui malgré les désastres annoncés et avérés continue sa marche folle. Le pouvoir de l'argent privé et le maintient au pouvoir semble bien les seules vraies politiques durable justifiant la plupart des mesures de nos gouvernants depuis des dizaines d'années.
La vraie politique alternative serait de combattre ce capitalisme anti-démocratique qui détruit le bien-être de l'humanité en saccageant la planète, en instaurant la violence entre les personnes et tous les groupes de personnes (état, entreprises, ..).
Lutter contre l'éolien est de fait lutter contre un des moyens les plus propres de produire de l'électricité. C'est accepter une situation épouvantable, en particulier le nucléaire qui pollue mortellement et pour des millénaires notre biosphère.
dorémi
| 16 janvier 2010 à 20h21