Selon une nouvelle étude scientifique, les éoliennes engendreraient des risques de perte d'habitat et de mortalité chez les chauves-souris installées dans les haies environnantes. En partenariat avec le bureau d'études Auddicé, le Centre d'écologie et des sciences de la conservation (Cesco), composé de chercheurs du Muséum national d'histoire naturelle, du CNRS et de la Sorbonne, confirme le fait que les éoliennes peuvent contribuer à une perte d'habitats de la faune. Elles sont sources de mortalité, ayant pour origine des collisions directes et des barotraumatismes, c'est-à-dire des lésions tissulaires liées à un changement de pression.
Grâce à des enregistrements d'émissions ultrasonores réalisés sur des sites avec et sans éoliennes (65 paires), les scientifiques ont évalué la réponse comportementale des espèces et leur rapport avec leur habitat naturel. Résultats, les éoliennes placées à moins de 100 mètres de haies provoquent une diminution très nette de l'utilisation des habitats par les chauves-souris, surtout dans une zone de 10 à 43 mètres. Concernant la mortalité, les éoliennes situées dans un périmètre de 43 à 100 mètres sont susceptibles d'attirer certaines espèces (comme les noctules) et de provoquer des collisions parfois mortelles.
Avec cette étude publiée dans le Journal of Applied Ecology, ce jeudi 9 juin, le Cesco met en avant l'importance d'éloigner les éoliennes des haies et lisières boisées d'au moins 200 mètres en suivant la Convention Unep-Eurobats. Peu respectée, cette recommandation n'a pas empêché l'installation des trois quarts des éoliennes du Grand-Ouest à moins de 100 mètres de ces végétations. Les auteurs espèrent, à partir de cette étude, que soit « mieux concilier transition énergétique et enjeux de conservation de la biodiversité ».