"Il n'a jamais été question d'interdire [l'utilisation des produits phytosanitaires ] à 200 mètres des habitations, ce qui concernerait une grande partie de la surface agricole nationale", a tenu à préciser le ministère de l'Agriculture dans "une mise au point " communiquée le 19 juin.
Ce dernier réagissait à une déclaration de la ministre de l'Ecologie le 20 mai à l'occasion du lancement de la 8e Fête de la nature. "Je souhaite (...) accélérer l'interdiction des produits phytosanitaires et des pesticides dans les villes et villages", avait indiqué Ségolène Royal, selon l'AFP. Elle avait alors assuré annoncer "très prochainement", avec Stéphane Le Foll, une interdiction des épandages de produits phytosanitaires "à moins de 200 mètres des écoles", selon l'AFP.
Cette prise de position fait écho à des amendements de sénateurs, qui visent à limiter l'utilisation des produits phytosanitaires à une certaine distance des lieux publics, mais aussi de toute habitation.
Ces initiatives n'ont pas été du goût de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricole( FRSEA) qui appellait à la mobilisation, le 12 juin dernier. "Ce serait 13 millions d'hectares qui sortiraient de la production agricole, si toute utilisation de produits phytosanitaires était interdite à 200 m autour des habitations, des écoles, des parcs…", estimait-elle. Le communiqué du ministère de l'Agriculture devrait apaiser la situation : les mesures de protection destinées à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité de certains lieux sensibles (les écoles, les crèches et les bâtiments de soins comme les hôpitaux ou les maisons de retraites) seront : le recours à des haies, buses anti-dérives, dates et horaires d'utilisation des produits, etc.
"En l'absence de mesure de protection adaptée, une distance minimale d'utilisation sera à respecter", précise le ministère. Le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt entre en phase de deuxième lecture à l'Assemblée nationale les 7 et 8 juillet prochain, le Gouvernement proposera aux députés un amendement "en ce sens dès la semaine prochaine lors de l'examen de la loi en Commission".