Le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a analysé les informations récoltées pour 142 espèces d'éphémères et montre que 22% d'entre elles sont menacées.
Les éphémères, larves puis insectes vivant principalement dans les eaux courantes, se situent à la base de la chaîne alimentaire. Ils sont la proie d'un grand nombre d'animaux comme les libellules, les punaises d'eau, les poissons, les oiseaux ou encore les chauves-souris. Particulièrement sensibles à la pollution et à l'élévation de la température, "ils sont de très bons bio-indicateurs de la qualité des milieux d'eau douce".
Mais ces insectes sont confrontés aux pressions d'origine humaine sur leurs habitats. Certaines entraînent la modification de l'écoulement, du débit et du lit des cours d'eau. C'est le cas de la construction de digues, de barrages ou de microcentrales hydro-électriques, ou encore de l'entretien des berges, du dragage des fonds et de l'intensification des pratiques agricoles. S'ajoutent aussi le prélèvement d'eau pour les canons à neige des stations de sports d'hiver ainsi que les activités sportives d'eaux vives.
La dégradation de la qualité des eaux pose aussi problème aux espèces, de même que la pollution lumineuse qui affecte directement le cycle biologique des éphémères.
Pour l'UICN, "les résultats de cet état des lieux appellent avant tout à améliorer la qualité des cours d'eau et à restaurer leur naturalité pour préserver ces espèces au rôle clé dans les écosystèmes".