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Actu-Environnement

La France ne manquera pas d'électricité cet été, même en cas de canicule

Selon les prévisions de RTE, la France dispose des capacités de production suffisantes pour répondre à une demande en baisse, et des mécanismes d'ajustement nécessaires en cas de forte hausse des températures.

Energie  |    |  S. Fabrégat

"A conditions météorologiques normales, et sans préjuger de risques localisés liés à la vulnérabilité de certaines régions, la situation prévisionnelle de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité en France continentale ne présente pas de risque particulier pour l'ensemble de l'été 2012", estime le gestionnaire du réseau RTE, dans son analyse prévisionnelle du passage de l'été 2012 (1) , publiée le 11 juin. "Sur toute la période étudiée, les capacités prévisionnelles de production devraient permettre non seulement d'alimenter la consommation en France continentale, mais devraient également donner aux acteurs français la possibilité d'exporter sur les marchés européens".

Une consommation à la baisse et une production à la hausse

Pour la consommation de l'été 2012, en se basant sur les indicateurs économiques publics publiés par l'Insee et l'évolution de la consommation du secteur de l'énergie (activité spécifique d'enrichissement de l'uranium), RTE estime qu'elle devrait être inférieure à celle de l'été 2011 (-1,6 %).

Le parc de production affiche quant à lui une disponibilité à la hausse à partir de juillet par rapport à l'été précédent (+3.300 MW). "L'augmentation de la disponibilité du parc de production résulte d'un planning de disponibilité des centrales de production pour maintenance globalement plus favorable en 2012 par rapport à 2011", indique RTE, précisant : "Il est à noter en particulier que la situation de la production hydraulique est sensiblement plus favorable qu'en 2011, avec une disponibilité en progression de 1.500 MW. Enfin, le développement de la production d'origine éolienne et photovoltaïque (9.300 MW de puissance installée aujourd'hui) se maintient à un niveau élevé".

En outre, RTE indique avoir réalisé des investissements importants afin de renforcer la sécurité du système électrique (filet de sécurité en PACA, condensateurs…).

Une marge de sécurité et d'ajustement

Mais si la consommation électrique estivale est généralement plus basse que la consommation hivernale, la demande en été est, comme en hiver, sensible aux températures. Avec le développement de la ventilation et de la climatisation, "la consommation augmente de 500 MW par degré supplémentaire à la pointe journalière [13h en été], soit l'équivalent de la consommation d'une ville comme Nantes et son agglomération d'environ 500.000 habitants".

La production électrique menacée par le climat

La hausse des températures des eaux de surface et la réduction du débit des fleuves, provoquées par le changement climatique, pourraient menacer le bon fonctionnement des centrales de production électrique, nucléaire ou au charbon, et la sécurité électrique d'Europe et des Etats-Unis. Ces centrales fournissent respectivement ces pays à hauteur de 91 % et 78 %. Selon une étude publiée par des chercheurs européens et américains dans la revue Nature climate change, les Etats-Unis pourraient perdre une capacité de production électrique située entre 4,4 et 16 %, et l'Europe entre 6,3 et 19 % entre 2031 et 2060. Le risque d'arrêt total des centrales est également multiplié par trois.
En 2050, les eaux de surfaces devraient connaître trois fois plus de jours avec des températures extrêmement élevées, ce qui les rendra inutilisables pour refroidir les centrales, étant donné que des limites de températures sont fixées réglementairement pour le rejet des eaux de refroidissement (28°C en France).
De plus, la réduction des débits des fleuves et rivières pourrait induire une baisse de production des centrales. Ces situations se sont déjà présentées en Europe en 2003, 2006 et 2009.
L'étude cite un cas français : lorsque le débit de la Loire est inférieur à 60 m3 par seconde, les quatre centrales qui s'y alimentent (entre 3 et 10 m3 à plein régime) doivent se coordonner afin de maintenir un niveau d'eau suffisant.
L'étude préconise donc la construction de nouvelles centrales à proximité des côtes, afin d'utiliser le dessalement de l'eau de mer ou de recourir davantage aux centrales à gaz, moins gourmandes en eau.
Parallèlement, des épisodes de forte chaleur peuvent entrainer des baisses de production "afin de respecter les exigences environnementales en vigueur sur les sites de production", notamment sur les consommations d'eau ou les limitations de rejets des eaux de refroidissement des centrales.

Cependant, RTE affirme disposer de marges de sécurité sur le système d'exploitation électrique. "En cas d'aléas sur la consommation ou sur la production, RTE utilise le mécanisme d'ajustement. (…) Depuis son démarrage en avril 2003, le mécanisme d'ajustement, dont les règles sont approuvées par la Commission de régulation de l'énergie, a démontré son efficacité". Ce mécanisme prévoit que toute puissance disponible sur les moyens de production techniquement opérationnels, et non utilisée par les producteurs pour leurs besoins propres, doit être mise à la disposition de RTE. De plus, certains gros consommateurs industriels se sont engagés, via un appel d'offre lancé en octobre dernier, à s'effacer en cas de tensions sur le réseau. "De nouveaux contrats ont été mis en place début 2012 et représentent un volume total de près de 400 MW pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2012".

L'équilibre, même en cas de canicule

RTE a également étudié le cas d'une canicule sur plusieurs jours, caractérisé par des températures supérieures de 7°C aux températures de référence, qui affecterait la consommation et les moyens de production de manière comparable à 2003 et 2006. Une canicule induirait des baisses de production sur les sites nucléaires et thermiques classiques ainsi qu'une réduction de la production hydraulique et éolienne. "En moyenne, les baisses de production dans le scénario « Canicule » sont estimées à 9.400 MW". Quant à la consommation, elle augmenterait en moyenne de 500 MW par degré supplémentaire pendant la pointe.

Bien qu'un tel épisode entraînerait à la fois des baisses de production et un surcroît de consommation, "l'analyse de RTE montre que, pour couvrir la demande d'électricité en France continentale, aucun recours à un approvisionnement en provenance des pays voisins ne serait nécessaire pour cet été, le solde des échanges restant exportateur pour le système électrique français".

Au niveau européen, selon le Summer outlook report (2) publié par le réseau européen des gestionnaires (ENTSOE), "hors situation caniculaire, l'équilibre offre-demande d'électricité est globalement respecté en Europe. En cas d'épisodes marqués de canicule et de sécheresse, la situation pourrait être plus tendue et solliciterait fortement les lignes d'interconnexion".

En cas de surplus de production, notamment d'origine renouvelable, dans les périodes de creux de consommation (nuit), les lignes d'interconnexions pourraient également être saturées.

1. Consulter l'analyse de RTE
http://www.rte-france.com/uploads/Mediatheque_docs/vie_systeme/annuelles/analyses_saisonnieres/Note_WEB_ete_2012.pdf
2. Consulter
https://www.entsoe.eu/fileadmin/user_upload/_library/publications/entsoe/outlookreports/120611-SOWR_2012.pdf

Réactions5 réactions à cet article

Quelque chose m'échappe.
Je lis :
"Enfin, le développement de la production d'origine éolienne .../... se maintient à un niveau élevé".
Si je mes informations sont exactes, canicule = haute pression = pas vent.
Même situation vécue lors des grand froids.
Maintenant, la clim, ce n'est pas une obligation. On s'en est passé pendant des siécles...

Tireman | 12 juin 2012 à 09h58 Signaler un contenu inapproprié

Canicule=haute pression=O vent

En effet et dans ce cas, il y a en général un max de soleil. Si le gouvernement français est vraiment sérieux pour l'avenir, il devrait tout de suite développer les moyens de développements pour couvrir la plupart des toits de France de panneaux majoritairement PV afin de ne pas avoir durant la prochaine canicule de problème et même d'avoir un surplus pour l'export tout en permettant de conserver nos réserves hydrauliques au maximum. Ainsi durant les heures ensoleillées nous pourrions avoir une capacité de production particulièrement élevée nous permettant aussi de revendre ce surplus à nos voisins. Simultanément, il est peut être pas stupide de réfléchir dès maintenant à des barrages "bidirectionnels" ou l'eau peut être pompée en altitude comme réserve d'Energie pour les nuits.

arthur duchemin | 12 juin 2012 à 11h10 Signaler un contenu inapproprié

@Tireman: il me faut réagir a ce "la clim', on s'en est passé pendant des siècles". On s'est également passé de mpyens de transports mécaniques! Attention à ne pas tomber dans le piège réactionnaire, "si c'était assez bon pour mon grand-père, c'est aussi bon pour moi" mais plutôt rechercher des réponses intelligentes à de nouvelles demandes!!! (oui je sais, c'est pas gagné ;) )

LoS | 12 juin 2012 à 13h10 Signaler un contenu inapproprié

1. la sobriété
2. l'efficacité
3. un mix énergétique à base d'énergie renouvelable.

Comportement des usagers pour ne plus voir des magasins avec une clim mobile pour laquelle on est obligé de laissé la porte ouverte pour le tuyau de soufflage de l'air chaud, et bien sûr pas de store ou quoi que ce soit pour éviter l'ensoleillement, le but reste avant tout de montrer sa vitrine !

Architecture bio climatique pour éviter les surchauffes, favoriser les déphasages et sur-ventilation nocturne pour la décharge thermique

Eolien terrestre et off shore, solaire PV, solaire thermique, hydraulique et petit hydraulique, biomasse, biogaz/méthanisation, énergies marines (marée, houle, ...),...

C'est pourtant clair ?

@ Arthur Duchemin, les barrages bi directionnels existent, cela s'appelle des STEP (stations de transfert d'énergie par pompage) ou pompage-turbinage. L'idée est bonne, à condition d'avoir des variations régulières (voires journalières) suffisament importantes pour passer de demande à sur-production et surtout d'avoir des sites exploitables (il faut 2 volumes de stockage au lieu d'1).

@LoS, je ne sais pas pour Tireman mais pour moi "on s'en est passé pendant des siècles" c'est aussi qu'on pouvait plus facilement s'en passer. L'habitat ancien a des défauts mais en général (et surtout dans les régions chaudes) il se comporte bien face aux surchauffes. Chercher des réponses intelligentes à de nouvelles demandes peut aussi être éviter ces nouvelles demandes ?

Tombour | 12 juin 2012 à 14h37 Signaler un contenu inapproprié

A tous.
Je pense que le problème essentiel est :
Une gestion de l’énergie cohérente et économe, ce qui induit une adéquation de l'habitat en fonction du lieu.
Dans l’ancien temps, l’habitat était construit en fonction d’un environnement.
Aujourd’hui, le nec le plus ultra est d’avoir des baies vitrées d’une surface invraisemblable...
Notez que c’est sympa pour votre voisin s’il est du genre voyeur…

Pour exemple, j’habite en Auvergne, dans une maison du XIXe siècle.
Les murs sont épais, et les ouvertures petites.
Il y fait chaud l’hiver, et frais l’été.
J’ai un chauffage central et pas de clim.
Ça baigne pour moi, et vous ?

Tireman | 14 juin 2012 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

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