
Et la tendance d'une demande à la hausse devrait se poursuivre dans les années à venir. L'Union européenne table par exemple sur une part de 20 % d'énergies renouvelables dans la consommation globale d'ici 2020. De nombreux pays ont également engagé des politiques volontaristes en matière d'énergies renouvelables.
Pour répondre à cette demande à la hausse, les différents secteurs s'organisent. Il s'agit aujourd'hui de passer de marchés jeunes, émergents à des marchés matures où coûts, capacités de productions et technologies doivent sans cesse s'améliorer.
Le secteur de l'éolien augmente ses capacités de production
Si près de 4 % de la consommation électrique européenne est d'origine éolienne aujourd'hui, le rythme de développement soutenu de la filière devrait mener à une augmentation de cette part dans les années à venir. Selon la plateforme technologique européenne consacrée à l'énergie éolienne TPWind, l'éolien pourrait fournir plus de 25 % de l'électricité de l'Union européenne à l'horizon 2030.
Mais pour atteindre cet objectif ambitieux, il faut avant tout que le marché s'organise. Car aujourd'hui, il peine à répondre à la demande : depuis un an environ, le marché de l'éolien a connu une forte croissance. Comme tout secteur jeune en explosion, cela a mené à un étranglement du marché. La demande est beaucoup plus forte que la production aujourd'hui, explique Isabelle Valentiny, directrice de communication de l'EWEA.
Le secteur doit faire face à une pénurie. Conséquences ? Les délais de production et de livraison s'allongent et le prix des éoliennes augmente.
Pour pouvoir répondre à la demande, les industriels s'organisent. Ouvertures d'entreprises et hausse des capacités de production sont devenus une nécessité pour les professionnels du secteur. En Europe, mais aussi en Chine ou aux Etats-Unis, les industriels renforcent leurs capacités de production et assurent pouvoir répondre d'ici peu à la demande : nous pensons que d'ici deux ans, le retard sera rattrapé. Si quasiment l'ensemble de la chaîne de production est concernée aujourd'hui, les différents fournisseurs s'organisent, et ce tout au long de la chaîne de production. Aujourd'hui, chaque firme augmente ses capacités, note Isabelle Valentiny.
Le solaire : d'un marché de la pénurie à une « économie d'abondance »
Le solaire photovoltaïque aurait quant à lui laissé ces mauvais jours derrière lui. Selon Richard Loyen, délégué général de l'association professionnelle de l'énergie solaire Enerplan, le marché est en train de changer profondément. Le secteur a connu une pénurie de l'offre jusqu'à courant 2008. Il va passer dans une économie d'abondance où le marché sera suralimenté.
Le développement du solaire photovoltaïque depuis la fin des années 90 et son explosion quelques années plus tard ont entraîné une pénurie de silicium purifié, qui constitue le semi-conducteur de la quasi-totalité des cellules solaires. Cette pénurie a un temps freiné la production de cellules solaires et augmenté le coût des installations de près de 10%.
Le secteur a du faire face à un changement gigantesque d'échelle de l'industrie et du marché, explique Richard Loyen, avant de poursuivre : mais les investissements industriels initiés depuis deux ans vont inverser la tendance et entraîner une suralimentation du marché. Avec elle, une forte baisse des coûts de production et une compétitivité accrue du solaire sur le marché des énergies.
La pénurie de silicium purifié a conduit les industriels à rechercher de nouvelles voies d'innovation dans le solaire. Avec des enjeux clairs : utiliser toujours moins de silicium, créer des cellules plus performantes mais aussi plus durables dans le temps. Les nanotechnologies ont la part belle dans ces nouvelles recherches. Aujourd'hui on assiste à une seine concurrence entre cellules en silicium mono ou poly-cristallin et cellules à couche mince, ces dernières constituant 20 % de la production mondiale aujourd'hui. Cette part devrait augmenter encore dans les années à venir. De nombreuses technologies sont également en phase de recherche aujourd'hui. Le solaire n'a pas dit son dernier mot !