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Actu-Environnement

L'innovation, point clef vers un bâtiment sobre en carbone

Afin d'atteindre les objectifs ambitieux fixés à l'occasion du Grenelle, les acteurs du secteur du bâtiment appellent à l'innovation dans la technique, dans l'organisation des professionnels et dans la façon de concevoir et de financer un bâtiment.

Energie  |    |  F. Roussel
Invitée par l'Union européenne et son plan énergie-climat à réaliser une réduction de 14% de ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020, la France va devoir décliner cet objectif entre différents secteurs caractérisés par des émissions diffuses : les transports, l'agriculture, le traitement des déchets et le bâtiment. À l'issue des débats menés dans le cadre du Grenelle de l'environnement, plusieurs mesures ambitieuses ont été actées dans le secteur du bâtiment notamment : construire en basse consommation dès 2010 pour les bâtiments publics et les bâtiments tertiaires et dès 2012 pour les logements, lancement d'un chantier de rénovation thermique des bâtiments existants, lancement d'un grand plan de formation pour les professionnels du bâtiment…

À l'occasion des conférences FEDERE organisées par Les Echos, Alain Maugard, président du Centre Scientifique et Technique du bâtiment (CSTB), a fait preuve de beaucoup d'optimisme et de confiance : avec les technologies connues, existantes sur le marché, on est déjà capable de construire des bâtiments qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre pendant toute leur phase d'exploitation, a-t-il expliqué. Cependant, il reconnaît qu'il va falloir beaucoup innover : on ne va pas se contenter des technologies actuelles. Alain Maugard mise donc sur une accélération de l'innovation. De son point de vue, il n'y a pas d'obstacles techniques. La seule difficulté que le président du CSTB souligne c'est le temps : le secteur du bâtiment s'était habitué à un rythme plus lent de progrès.
Jean-Pierre Roche, vice-président de la Fédération Française du Bâtiment, confirme cette approche. L'innovation sera en effet technique notamment sur les composants du bâtiment mais également sur les matériaux : cycle de vie, matières premières utilisées, recyclabilité, impact sanitaire… Mais un second aspect de l'innovation ne doit pas être négligé, à savoir l'organisation des entreprises. Aujourd'hui nous avons des entreprises qui sont structurées par corps d'état, par métier, explique Jean-Pierre Roche. Or pour la rénovation des bâtiments il faut que les entreprises aient une approche transversale et changent leurs méthodes de travail, estime-t-il. Pour cela, la FFB réfléchie à la création de groupements d'entreprises de corps de métier complémentaires qui interviendraient auprès des clients pour les conseiller sur tous les aspects de la rénovation énergétique. Elle prévoit également d'élargir les compétences des salariés sans créer de nouveaux métiers. Des formations aux économies d'énergie vont également être adressées à l'ensemble des métiers pour leur permettre d'acquérir une vision transversale de la maîtrise de l'énergie dans les bâtiments.

Côté promoteurs, les ambitions semblent plus modestes. Jean-Luc Poitevin, Directeur général délégué au logement chez Nexity évoque un certain nombre de contraintes à surpasser malgré un champ des possibles immense. Le groupe a débuté sa réflexion en sensibilisant ses équipes à la problématique de l'énergie et de l'environnement dans le bâtiment. Une fois établie la volonté de concrétiser, le groupe a été confronté à des contraintes réglementaires et à des contraintes d'opinion : dans un de nos projets nous avions conçu des cuisines équipées pour le tri sélectif des déchets, 50% des propriétaires ont tout enlevé,explique Jean-Luc Poitevin.
Le Directeur général délégué au logement chez Nexity a également évoqué les contraintes liées au marché et aux coûts des projets : 80% des ménages français sont éligibles au logement social, nous sommes donc face à une clientèle modeste, explique-t-il. Il faut donc aussi innover pour que les coûts soient acceptables pour tous. Le surcoût actuel dans la construction neuve pour passer à 50kWh de consommation d'énergie annuelle par m2 est de l'ordre de 150€/m2 et de 300€/m2 pour passer à l'énergie positive, confirme Alain Maugard. Mais celui-ci va s'estomper à partir du moment où çà deviendra la production courante, rassure-t-il. Il reconnaît que la situation n'est pas propice à un renchérissement des prix et qu'il conviendrait d'attendre que la valeur foncière diminue mais il reste convaincu qu'il faut agir dès maintenant et propose que l'action soit ciblée sur ceux qui peuvent se le permettre avant de pouvoir abaisser ce surcoût et pouvoir offrir les solutions aux ménages les plus modestes. La question foncière n'a d'ailleurs pas été traitée au Grenelle alors qu'elle le mérite, conclut Alain Maugard. Pour Jean-Pierre Roche de la FFB, cette question du surcoût est réelle mais les consommateurs ont un rôle à jouer : il faut éduquer le consommateur et lui expliquer que certes il y a un surcoût mais que derrière il faudrait peut-être qu'il fasse plus d'économie en surveillant ses consommations.

Réactions1 réaction à cet article

Freins à l'innovation

Malgré ces discours encourageants, la réalité est plus compliquée. On rencontre aujourd'hui des résistances à l'introduction de techniques innovantes (pour la France). Les bureaux de contrôle, et les assureurs qui suivent leurs recommandations, sont très circonspects pour accepter des technologies qui ont déjà fait leurs preuves chez nos voisins. J'écris en connaissance de cause, puisque je travaille en ce moment sur la construction d'un bâtiment public sur lequel la commune souhaite mettre en toiture une membrane d'étanchéité photovoltaïque. En l'absence d'avis technique, personne ne sait comment l'assurance prend en charge le bâtiment.
Si c'est le même combat à chaque innovation, comment on fait pour avancer ?

ecolowoman | 11 avril 2008 à 15h14 Signaler un contenu inapproprié

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