Par un communiqué en date du 23 décembre, l'éco-organisme ERP France demande au Gouvernement de "ne pas céder aux lobbys du monopole". L'organisme réagit à l'avis défavorable émis fin novembre par la commission consultative chargée de se prononcer sur le renouvellement de son agrément.
Le Gouvernement finalise actuellement l'examen des dossiers d'agrément pour la période 2015-2020 des éco-organismes dans le cadre de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) de déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) ménagers.
"Depuis plusieurs mois, des acteurs favorables à la concentration des activités autour d'un seul éco-organisme exercent des pressions sur les ministres de l'Ecologie, de l'Economie et des Collectivités locales. Leur but : écarter l'éco-organisme ERP France pour aboutir à un monopole", dénonce ERP. Et l'éco-organisme de mettre en avant ses faits d'armes : 463 adhérents, collecte des DEEE auprès de 8 millions de Français, savoir-faire technique et bonne gestion reconnus par un audit en 2013, plus de 38.000 tonnes collectées en 2014 avec un taux de satisfaction des collectivités partenaires de 91%.
Rachat par l'allemand Landbell
Il semble que le rachat de la société par l'allemand Landbell en juin dernier soit la cause de ce désamour. "ERP France serait-elle victime d'un German Bashing ?", interroge l'éco-organisme qui rend public le contenu d'un courrier adressé le 10 septembre dernier par le président sortant de l'Association des maires de France (AMF) à la ministre de l'Ecologie. "Il serait préjudiciable pour l'avenir de la filière que les habitants apprennent que leurs efforts permettent à une entreprise de réaliser des bénéfices, qui sont versés à un actionnaire unique dont le siège est en Allemagne", s'indignait Jacques Pélissard.
ERP France en appelle à l'impartialité des trois ministres qui instruisent ce dossier et leur demande "de ne pas céder aux pressions d'une campagne de dénigrement concertée" mais à être jugée "sur des bases identiques à celles de ses concurrents". A défaut, la société "fera valoir ses droits et contestera toute décision faussée et illégale", prévient-elle.
Sur la période 2010-2014, outre ERP, deux autres éco-organismes généralistes étaient agréés (Ecologic et Eco-systèmes) et un troisième spécialisé sur les lampes (Récylum). Le cahier des charges pour la nouvelle période a été publié le 17 décembre.
