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Estuaire de la Seine : l'écologie industrielle à grande échelle

Depuis 2010, le projet Estuaire de la Seine expérimente la mise en place d'une démarche d'écologie industrielle. Il se distingue des autres initiatives françaises par la taille de son territoire.

Aménagement  |    |  D. Laperche
Estuaire de la Seine : l'écologie industrielle à grande échelle

Née en 1989, l'écologie industrielle constitue un outil de réduction des coûts environnementaux et financiers pour les entreprises. Le principe ? Cette démarche reproduit les cycles des écosystèmes naturels en établissant des interactions entre différentes activités : par exemple les déchets d'une société sont utilisés comme matières premières ou ressource énergétique par une autre. "Par rapport à d'autres démarches d'écologie industrielle, la particularité de notre projet est l'étendue de la zone couverte, souligne Hasina Raherimandimby, responsable de projet au sein de l'association Ecologie Industrielle Estuaire (AEIE), elle regroupe cinq pays de l'Estuaire de la Seine : Caux vallée de Seine, le Havre Pointe de Caux, le Pays des Hautes Falaises, le Pays Risles Estuaire et le Pays d'Auge". Le périmètre s'étend sur 3.764 kilomètres et couvre trois départements : le Calvados, l'Eure et la Seine Maritime. Cette initiative est née dans un contexte particulier : elle fait suite à une concertation entre différents acteurs du territoire (collectivités territoriales, décideurs économiques et associations) dans le cadre d'un "Grenelle de l'Estuaire" en 2008.

Le projet Estuaire de la Seine constitue également l'un des cinq pilotes du programme "Compétitivité durable des entreprises" du ministère de l'économie. Après la création d'une association dédiée, l'AEIE, en 2010, la démarche a débuté l'année suivante avec le lancement de deux études. La première s'intéresse au métabolisme territorial : elle comptabilise les flux de matières et d'énergie. La seconde tente de détecter les possibles symbioses industrielles. "La taille du territoire et des contraintes de délais ont restreint l'analyse des flux aux matériaux de construction, à l'énergie et la biomasse", précise Hasina Raherimandimby.

Trois sites intéressants pour des symbioses

Pour répondre en partie à la demande des 22.409 GWh (en 2009) du territoire, l'étude métabolique préconise le développement des filières bois-énergie, de méthanisation et éolienne. Aujourd'hui, 121.000 tonnes/an de bois restent en effet non exploitées. La création d'une filière conduirait à une production entre 300 et 500 GWh d'énergie thermique et électrique. De la même manière, les 767.000 tonnes de lisier et fumier non utilisés pourraient alimenter des unités de méthanisation. "Nous voulons désormais affiner cette donnée, localiser les unités de méthanisation et identifier comment acheminer les ressources vers les points de valorisation, par exemple avec un transport par voie fluviale" complète la responsable de projet. L'apport de cette ressource ne serait pas négligeable : 100.000 tonnes de déchets organiques fournissent environ 4 millions de Nm3/an de biogaz. L'étude souligne aussi la nécessité d'intensifier le recyclage : chaque année 966.000 tonnes de matériaux de construction doivent être traités. Enfin, elle a identifié trois sites intéressants pour d'éventuels échanges ou mutualisations entre entreprises : la zone industrialo-portuaire du Havre, le site industriel de Port-Jérôme et les zones d'activités de Lisieux. La recherche de symbioses est aujourd'hui terminée sauf pour Lizieux. "La dynamique sur cette zone d'activité n'est pas la même : nous avons du mal à mobiliser les PME, regrette Hasina Raherimandimby, nous sommes en train de mettre en place un comité technique et scientifique avec les acteurs du territoire pour tenter de créer une adhésion à la démarche".

Concernant le site de Port-Jérôme, les propositions ont été détaillées aux entreprises de la zone. Les discussions sont désormais en cours pour mettre en place des boucles. Pour la zone industrialo-portuaire du Havre, les pistes de symbiose ont été présentées à la Commission Santé Environnement. Reste désormais à les concrétiser en associant les sociétés. "L'échelle inhabituelle du territoire a constitué une difficulté pour l'étude métabolique car nous n'avions pas de données qui couvrent l'ensemble de l'estuaire : une intégration parfois des extrapolations ont été faites" note Hasina Raherimandimby.

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