Ségolène Royal a présenté l'édition 2014 de "L'environnement en France". Cette synthèse publiée tous les quatre ans est l'occasion pour la ministre d'évoquer les efforts qu'il reste à faire en direction d'une "économie de la sobriété".
Ce vendredi 5 décembre, Ségolène Royal a présenté l'édition 2014 de "L'environnement en France". Le rapport synthétise pour chaque domaine "ce qui va bien et ce qui va moins bien", explique la ministre de l'Ecologie qui juge indispensable le partage des informations, au-delà des cercles d'experts, pour permettre la démocratie environnementale. Selon la ministre, le document met en lumière l'"excellence de l'expertise de la France" en matière d'environnement et "prouve le bien-fondé" des actions qu'elle a entreprises depuis sa nomination en avril dernier.
Quatre années de travail ont été nécessaires à la rédaction de cette sixième livraison du rapport publié tous les quatre ans depuis 1994. De la pollution de l'air et de l'eau, aux émissions de gaz à effets de serre (GES) et la dégradation des milieux naturels, en passant par la gouvernance et l'exposition aux risques, le document de quelque 380 pages est la somme des données disponibles relatives à l'état de l'environnement en France. Au rapport complet, le ministère a ajouté une synthèse de 25 pages. Voulant faire de 2015 "l'année de l'excellence environnementale", la ministre a annoncé la création d'un site internet qui centralisera l'ensemble des informations relatives au sujet.
Beaucoup reste à faire
La présentation du rapport a surtout été l'occasion pour Ségolène Royal de donner son sentiment sur certains des sujets abordés. S'agissant des milieux aquatiques, "beaucoup reste à faire", juge la ministre qui pointe en particulier l'excès de pesticides et de nitrates. C'est ainsi l'occasion de mettre en avant ses actions en matière de pesticides : interdiction de leur usage par les collectivités locales, limitation des épandages aériens et encadrement de leur utilisation à proximité des écoles. S'agissant du dernier point, Ségolène Royale estime qu'"il faut étendre" cette restriction qui ne concerne aujourd'hui qu'une zone de 30 m autour des établissement scolaires.
En matière de pollution atmosphérique le constat est connu de longue date : les émissions polluantes ont tendance à décroître, mais le mouvement est lent et la France ne respecte toujours pas les seuils européens. Il y a "encore énormément de travail à faire", admet Ségolène Royal, évoquant l'"enjeu majeur" de santé publique.
Ce "peut mieux faire" vaut aussi pour la réduction des émissions de GES. En effet, si les émissions de CO2 françaises ont été réduites de 12% depuis 1990, la ministre souligne qu'en réalité l'empreinte carbone des Français, qui tient compte des émissions importées, a augmenté de 11%... Assez logiquement, le constat est identique concernant la politique française en matière de renouvelables. Constatant qu'en 2013 les renouvelables représentent 14,1% de la consommation énergétique finale française, la ministre rappelle l'objectif 2020 de 23%. Il faut augmenter de dix points la part des renouvelables en six ans, alors qu'elle n'a progressé que de cinq point en une décennie, rappelle la ministre qui qualifie d'"énorme" l'effort qu'il reste à faire. Et de conclure : "il faut accélérer".
Economie de la sobriété
Par ailleurs, Ségolène Royal a profité de l'occasion pour réaffirmer, en creux, sa vision de l'évolution sociétale qui doit accompagner la transition écologique qu'elle promeut.
En matière de ressources, la ministre estime que dans "un monde limité" marqué par une hausse de la population mondiale, il faut trouver un nouveau modèle de développement qui ne puise plus sans limite dans les ressources non renouvelables. "C'est le moment d'agir", explique-t-elle, appelant à la mise en place d'une "économie de la sobriété", à laquelle participe notamment l'économie circulaire.
Les évolutions sociétales sont aussi à l'honneur en matière de déchets. Ségolène Royal, indiquant que le taux de recyclage des déchets ménagers atteint 39% en 2012, explique que sa priorité est la mise en œuvre de politiques de réemploi, de réparation et de lutte contre l'obsolescence programmée et le gaspillage alimentaire.
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Note Consulter le document. Plus d'infosArticle publié le 05 décembre 2014