Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Bouleverser les systèmes de production et de consommation pour mieux vivre en Europe

Les défis environnementaux auxquels est confrontée l'Europe ne pourront être relevés que si les Etats membres s'engagent dans une mutation profonde des modes de vie et de consommation selon l'Agence européenne de l'environnement.

Déchets  |    |  F. Roussel
Bouleverser les systèmes de production et de consommation pour mieux vivre en Europe

L'Agence européenne de l'environnement (AEE) n'y va pas par quatre chemins. Si l'Europe veut se doter d'un environnement sain capable de répondre à ses attentes et à la vision qu'elle ambitionne d'ici 2050, elle va devoir transformer en profondeur les systèmes clés que sont l'alimentation, l'énergie, le logement, le transport, les finances, la santé et l'éducation.

Dans son évaluation quinquennale (1) des politiques environnementales européennes et de leurs impacts, l'AEE constate que les politiques sur l'environnement et le climat ont produit des "résultats substantiels", améliorant l'environnement et, par là-même, la qualité de vie, tout en stimulant l'innovation, la création d'emplois et la croissance. "Le secteur de l'industrie de l'environnement a augmenté de plus de 50% entre 2000 et 2011. Il a été l'un des rares secteurs économiques à prospérer en termes de revenus, de commerce et d'emploi depuis la crise financière de 2008", cite en exemple l'agence. Mais il va falloir aller beaucoup plus loin.

Des objectifs inatteignables

Sur les 10 dernières années, les tendances sont positives en matière de qualité de l'eau, de l'air, d'émissions de gaz à effet de serre, de gestion des déchets ou encore de pollution industrielle. Mais les politiques prévues pour les 20 prochaines années dans ces domaines ne sont pas à la hauteur selon l'AEE. L'Europe va donc devoir mettre les bouchés doubles, et s'intéresser enfin aux domaines délaissés jusqu'à maintenant : biodiversité terrestre et marine, utilisation et préservation des fonctions des sols, impact des changements climatiques sur les écosystèmes et les risques sanitaires mais également gérer la présence des polluants chimiques dans l'environnement et leur impact sur la santé des populations. Son objectif de "Bien vivre, dans les limites de notre planète", fixé pour 2050 par le 7ème Programme d'action européen pour l'environnement sera inatteignable si les politiques actuelles se maintiennent.

Le rapport conclut "qu'en dépit d'une pleine mise en œuvre — essentielle — des politiques existantes, ni les politiques environnementales actuellement en vigueur, ni les gains d'efficacité économique ou technologiques ne seront suffisants pour atteindre la vision de l'Europe à l'horizon 2050".

Globalisation des impacts

A mi-chemin entre les années 1970 - période d'instauration des premières politiques environnementales européennes - et l'échéance de 2050, l'AEE souligne aujourd'hui le besoin de politiques plus ambitieuses. "De nombreux défis environnementaux sont étroitement liés aux systèmes de production et de consommation dont sont tributaires de nombreux emplois et sources de revenus", fait remarquer l'AEE. L'Agence appelle donc à enclencher de profonds changements dans les institutions, les pratiques dominantes, les technologies, les politiques, les modes de vie et de pensée. La tache est ardue et "modifier ces systèmes peut engendrer divers coûts et avantages", prévient l'AEE ajoutant que "les défis les plus difficiles pour la gouvernance environnementale européenne proviennent du fait que les facteurs environnementaux, les tendances et les impacts sont de plus en plus globalisés. La mondialisation des chaînes d'approvisionnement signifie également que de nombreux impacts de la production et de la consommation de l'Europe se produisent dans d'autres parties du monde, où les entreprises européennes, les consommateurs et les décideurs ont une influence limitée".

La Commission européenne se dit mobilisée

En réaction au rapport de l'AEE, la Commission européenne répond en précisant son calendrier de travail pour 2015. "Je considère le rapport 2015 sur l'état de l'environnement comme la « ligne de départ » de mon mandat", a déclaré Karmenu Vella, commissaire chargé de l'environnement, des affaires maritimes et de la pêche.

La commission confirme ainsi qu'elle mettra sur la table des négociations avec les Etats membres et le Parlement européen un nouveau paquet législatif sur l'économie circulaire. Très décriée depuis l'abandon de plusieurs projets de directives, la Commission promet une nouvelle version plus ambitieuse.

Elle entend également proposer de nouvelles mesures en matière de qualité de l'air "pour garantir la meilleure approche permettant d'obtenir des résultats dans ce domaine". A l'instar du paquet économie circulaire, la révision des directives actuelles a été abandonnée.

En matière de biodiversité, la commission complétera les conclusions du rapport de l'AEE par un rapport approfondi sur "l'état de la nature", qui servira de base à un examen à mi-parcours de la stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité (2) .

Enfin, la Commission européenne lancera une vaste consultation afin de l'aider à définir les prochaines actions qu'elle entreprendra dans le domaine de la gouvernance des océans.

1. Télécharger le rapport de l'AEE
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-23995-etat-environnement-europe-2015.pdf
2. En savoir plus sur la stratégie européenne en faveur de la biodiversité
http://ec.europa.eu/environment/nature/biodiversity/comm2006/2020.htm

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires