Une baisse de la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production électrique d'ici à 2030, prônée par le candidat socialiste François Hollande à l'élection présidentielle, entraînerait un surcoût de 60 milliards d'euros, selon une étude présentée ce lundi 7 novembre par l'Union française de l'électricité (UFE). Dans cette hypothèse, la France devrait investir quelque 382 milliards d'euros dans ses moyens de production, de distribution et ses réseaux, selon l'AFP.
Le syndicat professionnel - qui compte notamment EDF, GDF Suez, RTE, Poweo parmi ses membres - a également présenté deux autres scénarii d'évolution du parc électrique à l'horizon 2030. Selon le scénario, dans lequel le nucléaire serait réduit à 20% de la production, le surcoût serait de 112 milliards d'euros. Enfin, dans le scénario d'un maintien à 70% de la part du nucléaire, 322 milliards d'euros d'investissements seront nécessaires dans le système électrique français.
Hausse de la facture du particulier et des entreprises
La facture du particulier pourrait, elle, accroître de 50% en vingt ans si la France réduisait sa dépendance à l'atome à 50%, soit 189 euros le mégawattheure (MWh) toutes taxes comprises pour un ménage, contre 126 euros en 2010, prévient encore l'UFE. La note augmenterait un peu moins (+33%) si la part du nucléaire était réduite à 70%, tandis que si le nucléaire ne représentait plus que 20% de la production d'énergie, la facture grimperait de 68% à 211 euros le MWh. Pour les entreprises, la facture risque aussi d'être lourde avec des augmentations de 65% (129 euros le MWh) si la part du nucléaire est réduite à 50%, de 41% (110 euros le MWh) si la politique énergétique n'est pas modifiée et de 89% (148 euros le MWh) si on sort quasiment du nucléaire.
Cette étude intervient alors que fin septembre denier, le scénario de l'association négaWatt, prévoyait en revanche l'arrêt du dernier réacteur du parc français en 2033 grâce notamment au recours des énergies renouvelables qui pourraient couvrir '' 90% de l'énergie nécessaire aux Français en 2050''.
L'étude de l'UFE devrait être intégrée aux travaux de la mission d'analyse des différents scénarii de politique énergétique à horizon 2050, demandée par le ministre de l'Energie Eric Besson.