Dans le cadre de sa politique anti-bruit et anti-pollution, la Mairie de Paris mise sur le déploiement de la voiture électrique. Or, la question de l'accès à la recharge est l'un des freins à l'achat de ce type de véhicule. Si la France s'est donnée comme objectif l'installation de 100 000 infrastructures de recharges de véhicules électriques (IRVE) sur la voie publique d'ici fin 2021 au plan national, ces points de recharge ne suffiront pas à répondre à la demande si le parc automobile s'électrifie en masse. « D'autant plus que la tendance est à la réduction des places de stationnement dans les villes », remarque Karine Bidart, directrice générale de l'Agence parisienne du climat.
La question des recharges dans l'espace privé prend donc de l'importance, ce qui a poussé cette dernière, la Mairie de Paris et Enedis Paris à anticiper cette question à travers une étude. Surtout qu'à Paris, 90 % des logements du parc privé sont concentrés en copropriété et c'est là que se situent 77 % des places de stationnement résidentiel.
47 % du stationnement en copropriété parisien pourrait être équipé
L'étude a permis de réaliser un état des lieux du parc des copropriétés parisiennes et d'identifier le potentiel d'installations de bornes de recharge selon deux hypothèses : plus la copropriété est récente et le nombre de stationnements est élevé, plus elle est susceptible d'installer des IRVE ; plus les ménages ont des revenus disponibles élevés et utilisent leur voiture pour aller travailler, plus les copropriétés ont un potentiel élevé dans l'installation d'IRVE.
Résultats, les copropriétés avec le plus fort potentiel se situent en grande majorité dans l'Ouest parisien, principalement le 16e arrondissement. Plusieurs groupes se démarquent également dans les arrondissements du 15e et 17e, ainsi que plus modérément dans L'Est parisien. En tout, ce sont 1 592 copropriétés qui ont été identifiées « à important potentiel d'équipement », correspondant à 145 000 places de stationnements environ, soit 47 % du stationnement parisien en copropriété.
L'importance d'anticiper la question dans les copropriétés
Cette étude a été complétée par un sondage auprès de propriétaires et locataires parisiens. Il s'avère que la recharge de véhicules électriques reste encore un sujet confidentiel en copropriété : 73 % des sondés n'ont pas débattu en assemblée générale des questions liées à la recharge électrique. Deux freins principaux ont été identifiés grâce à l'enquête : le manque d'information claire et indépendante sur les installations de recharge électrique, ainsi que l'inertie des copropriétés au sujet de la mobilité électrique. Deux axes que les auteurs de l'étude vont travailler pour sensibiliser et informer les copropriétaires parisiens mais qui peut aussi intéresser tous les copropriétaires français.
Plusieurs options techniques possibles
• Programme Advenir > 50 % du coût de l'infrastructure (15 000 € TTC maximum)
• Ville de Paris > 50 % du montant HT des travaux de pré-équipement électrique (4 000 € HT maximum)
Pour l'installation d'une borne de recharge électrique :
• Programme Advenir > taux d'aide dégressif en fonction de l'année d'installation : 40 % à 20 % du coût de la borne (plafond de 960 € en fonction des caractéristiques)
Deuxième solution : la copropriété s'abonne au service d'un opérateur de solution de recharge qui installe et gère l'IRVE sur les services généraux de la copropriété.
Troisième solution : la copropriété se raccorde à un nouveau point de livraison et donc à un compteur dédié à la recharge électrique. L'infrastructure électrique, propriété de l'immeuble, après ce point de livraison est gérée par un opérateur de solution de recharge via un abonnement.
« Les deux approches dépendent de la configuration des copropriétés et de la demande des copropriétaires. S'il y a de nombreuses demandes, l'infrastructure en propre est pérenne. Si la copropriété est plus petite, et s'il y a peu d'engouement, un opérateur de charge sera plus adapté. Ça ira plus vite et l'accès au service sera facilité », explique Dominique Bertin d'Enedis Paris.
Afin de faire connaître ces options et les aides financières associées, l'APC compte renforcer la sensibilisation et le conseil aux copropriétés parisiennes via des plaquettes, fiches pratiques, hotline. Autant d'outils accessibles à l'ensemble des copropriétés.