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Recyclage des plastiques : il faudrait investir plus 6,7 milliards d'euros pour atteindre l'objectif européen

La Banque européenne estime qu'il faudrait investir entre 6,7 et 8,6 milliards d'euros pour atteindre 10 millions de tonnes de plastique recyclées en 2025. Environ un tiers devrait être consacré au tri et le solde au recyclage.

Déchets  |    |  P. Collet
Recyclage des plastiques : il faudrait investir plus 6,7 milliards d'euros pour atteindre l'objectif européen

Il manque entre 6,7 et 8,6 milliards d'euros d'investissements pour atteindre les objectifs européens de recyclage des plastiques fixés pour 2025. Telle est la conclusion d'une étude publiée, ce jeudi 2 mars, par la Banque européenne d'investissement (BEI). Intitulée « Réduire la pollution plastique (1) - Mesures financières pour une chaîne de valeur plus circulaire », l'analyse de la BEI s'attarde en particulier sur l'objectif de production de 10 millions de tonnes (Mt) de plastique recyclé en 2025 qui découle de la stratégie européenne pour les plastiques de 2018.

Combler les écarts de capacité

Pour atteindre 10 Mt de plastique recyclé, l'Union européenne doit d'abord investir dans les capacités de tri. Compte tenu des pertes de matière dans les processus de recyclage en aval, il faut être capable de produire 16,7 Mt par an de plastiques triés. Actuellement, les 1 200 centres de tri européens ont une capacité d'entrée annuelle combinée de 45 Mt pour une capacité de production de 12,5 Mt, explique le rapport. Il manque donc une capacité de tri de 4,2 Mt. En s'appuyant sur les données de l'industrie, la BEI retient un investissement de 500 à 700 euros par tonne, ce qui porte la facture entre 2,1 à 2,9 milliards d'euros.

Côté recyclage, la capacité annuelle totale des 650 usines installées en Europe est de l'ordre de 8 Mt en entrée pour une production de 6,3 Mt de plastique régénéré. Pour atteindre l'objectif de 10 Mt d'emballages recyclés en 2025, il faudrait porter la capacité annuelle de recyclage en entrée à 11,8 Mt. Pour combler l'écart de 3,8 Mt de capacité en entrée, la BEI estime qu'il faut investir entre 4,6 et 5,7 milliards d'euros, sur la base d'un investissement compris entre 1 200 et 1 500 euros par tonne.

“ Les investisseurs et les institutions financières interrogés observent encore plusieurs barrières à l'investissement ” BEI

Selon la BEI, des capitaux privés sont disponibles (notamment ceux à disposition de l'industrie pétrochimique) et plusieurs fonds d'investissement ont été créés pour investir dans l'économie circulaire. Mais les investissements nécessaires ne seront mis en œuvre que « s'il existe un marché solide pour le plastique recyclé ». Et, pour l'instant, « les investisseurs et les institutions financières interrogés pour cette étude observent encore plusieurs barrières à l'investissement ».

Cinq obstacles à surmonter

La BEI liste cinq facteurs limitants. Premièrement, les dossiers de financement des projets circulaires sont souvent plus compliqués à boucler que les dossiers similaires de l'économie linéaire. En cause ? Les fluctuations des prix de vente des matières recyclées et la grande compétitivité économique des résines vierges. Autre obstacle : certaines technologies doivent faire leurs preuves à l'échelle industrielle (aussi bien sur le plan technique que commercial). Or, les investissements dans la phase de mise à l'échelle sont souvent plus risqués, ce qui les rend moins attractifs.

La sécurisation des approvisionnements à moyen et long termes est un autre sujet d'inquiétude. La crainte des investisseurs concerne aussi bien les volumes disponibles que la qualité de lots. « C'est souvent difficile pour les maîtres d'ouvrage d'apporter une telle certitude », constate la BEI. De la même manière, les investisseurs ont besoin de certitude quant à la stabilité du marché des plastiques recyclés. Ce quatrième obstacle listé par la BEI pose la question de la faiblesse actuelle de la demande pour de nombreux polymères recyclés. « Alors que de nouvelles technologies pourraient produire des matériaux recyclés répondant à la qualité requise par le marché, ils doivent encore faire face à une concurrence féroce sur les prix de la part des producteurs de matière vierge. »

Enfin, la BEI estime que les investisseurs sont réticents à investir dans le recyclage de certains plastiques, parce qu'ils nécessitent la création d'infrastructures logistiques importantes pour l'approvisionnement en matières premières. La banque cite notamment le polystyrène (PS), qui ne bénéficie pas de flux de déchets bien identifiés, contrairement aux plastiques les plus utilisés par le secteur de l'emballage (polyéthylène téréphtalate (PET), polyéthylène (PE) et polypropylène (PP)). D'une certaine manière, le serpent se mord la queue : avant de financer les usines de recyclage, les investisseurs attendent une hausse des capacités de collecte et de tri de ces résines les moins courantes. Un domaine dans lequel ils « hésitent à investir », note la BEI.

1. Télécharger le rapport de la BEI
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-41282-rapport-bei-recyclage-plastique.pdf

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