Après avoir mis en avant fin octobre "une forte augmentation des nuisances sonores et des populations impactées" en cas d'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et de maintien de l'aéroport de Nantes Atlantique, une étude de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) pointe maintenant les "coûts élevés" des travaux à réaliser sur la plateforme de Nantes Atlantique.
"Cette étude détaillée montre que la solution du maintien de l'activité n'est pas physiquement impossible, mais serait très coûteuse", indique la DGAC, précisant que "les investissements aéroportuaires s'élèveraient à 207 millions d'euros (TTC) à l'horizon 5 millions de passagers, 286 millions d'euros pour 7 millions et 192 millions d'euros pour 9 millions, soit un total de 685 millions d'euros". Il faudrait par ailleurs fermer l'aéroport pendant 3 à 6 mois durant la réfection de la piste et l'acquisition foncière de 114 hectares serait nécessaire.
Un devis critiqué
Reste que le devis est "discutable", expliquent Les Echos qui ont comparé les chiffres de la DGAC aux coûts d'aménagements aéroportuaires récemment réalisés. Le coût de la remise aux normes de la piste et la construction du nouvel aérogare de l'aéroport de Beauvais (4 millions de passagers) en 2009 ? 14 et 9 millions d'euros, respectivement. La rénovation de la plus longue piste d'Orly en 2006 ? 30 millions d'euros. La construction, en 2010, d'un nouvel aérogare à Bordeaux-Mérignac (capacité additionnelle de 1,5 million de passager) ? 5 millions d'euros. "On est loin des sommes colossales du « devis » de la DGAC", conclut Les Echos.
Par ailleurs, le devis est critiqué sur plusieurs autres points. L'étude de Notre-Dame-des-Landes ne prévoit 9 millions de passagers qu'à l'horizon 2060, contre 2030 dans l'étude de la DGAC. Ensuite, la DGAC juge nécessaire d'agrandir la piste afin d'accueillir l'A380, chose que ne prévoit pas le projet de Notre-Dame-des-Landes. Enfin, la DGAC "oublie" de tenir compte de l'ensemble des travaux de desserte de Notre-Dame-des-Landes. Des coûts qui disqualifieraient très probablement le projet de nouvel aéroport s'ils étaient intégrés…
Reste que la DGAC admet aujourd'hui que le maintien de l'aéroport de Nantes Atlantique est possible, même si le trafic devait fortement augmenter.