"Les années précédentes, on constatait une amélioration continue des études d'impact des projets qui nous étaient soumis. En 2018, nous avons rendu plus souvent des avis plus critiques", alerte Philippe Ledenvic. Le président de l'Autorité envir...

Le mécanisme vertueux d'une amélioration continue des évaluations environnementales semble stoppé. L'Autorité environnementale a constaté une dégradation de leur qualité en 2018 tant pour les projets que pour les plans/programmes.
"Les années précédentes, on constatait une amélioration continue des études d'impact des projets qui nous étaient soumis. En 2018, nous avons rendu plus souvent des avis plus critiques", alerte Philippe Ledenvic. Le président de l'Autorité envir...
Laurent Radisson, journaliste
Rédacteur en Chef délégué aux marchés HSE
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Ce constat est aussi celui d'une culture d'hostilité face à tout ce qui peut retarder ou entraver l'avènement d'un projet. Car cela touche plusieurs cordes ô combien sensibles : manne financière du financement, égo exacerbé des décideurs politiques et administratifs, besoin impérieux de "faire quelque chose" pour son territoire et de laisser sa trace (ce qui revient en partie à la question de l'égo), notion de "progrès", etc.
La prise en compte de l'environnement, longtemps et encore très marginalisée par les grands corps d'état et les décideurs locaux, reste encore et toujours considérée comme un obstacle, du non productif, voire de la capitulation et c'est pour beaucoup insupportable.
La décision du TA de Cergy-Pontoise annulant le PLU de Gonesse doit servir de jurisprudence. Idem pour l'annulation par le Conseil d'Etat de l'autorisation de travaux de déviation routière de Beynac sur la Dordogne, dont les études d'impact et la prise en compte du site Natura 2000 ont manifestement été bâclées. Tant pis pour les élus dont l'égo s'en trouve égratigné (ils s'en remettront), dommage pour le contribuable (qui, es qualité d'électeur, peut aussi interroger ses élus sur leur prise en compte de l'environnement afin d'éviter à l'avenir de tels scenarii rocambolesques).
Cette négligence érigée en système renvoie à une vision politique .
les aménageurs savent pouvoir compter sur les instances officielles pour affirmer leur main mise sur notre territoire .Le cas des enquêtes publiques réduites à des mascarades est symptomatique .
Oui, comme pour Sirius,le cas des enquêtes publiques pour lesquelles les remarques ne sont pas du tout prises en compte ou rapidement classées et surtout non publiées devrait être une priorité pour améliorer la question environnementale pour tous.
Un exemple : le cas du barrage de Poutès en 43.
Le participatif n'est pas encore accepté comme un recueil de véritables idées mais comme une obligation administrative, où beaucoup "font semblant". Mascarade est le bon qualificatif, celui qui touche la plupart des enquêtes et concertations et qu'en aucun cas on ne devrait tolérer à l'heure d'un débat national.
Ce bilan est tout à fait représentatif et révélateur de la situation régressive actuelle dans le domaine du droit de l'environnement, et donc de l'environnement.
Encore ne prend-il pas en compte tous les avis irréguliers et lénifiants des MRAe pour lesquelles les avis sont préparés et défendus par les services instructeurs des préfets, comme pour le projet Inspira par la MRAe AURA
Gabriel Ullmann