Proposer une méthodologie pour évaluer le niveau de protection de la faune et de la flore sauvages vis-à-vis de leur exposition aux rayonnements ionisants. Tel est l'objet du guide méthodologique que l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont publié, mardi 25 janvier. Ce guide a été élaboré par un groupe de travail réunissant des représentants des autorités (ASN, IRSN, Autorité environnementale), des exploitants (Andra, CEA, EDF, Orano, CHU Bordeaux), d'experts (Anses, Ineris, bureau d'études) et d'une association (FNE).
La prise en compte de l'impact environnemental des installations et activités nucléaires, ou radioprotection de l'environnement, est récente. « Cette discipline est encore jeune, et les travaux de recherche qui s'y rapportent sont donc encore peu nombreux. Elle est toutefois suffisamment mûre pour que les méthodes et outils associés commencent à être déployés dans le domaine des études d'impact », expliquent les auteurs. L'ambition de cet outil est donc d'accompagner les professionnels chargés des évaluations environnementales.
« L'application principale couverte dans le guide est l'évaluation associée aux rejets d'une installation en fonctionnement normal, telle que l'étude d'impact le requiert », précise l'IRSN. Les évaluations opérationnelles portent principalement sur les expositions chroniques d'animaux et de plantes, ajoute l'établissement public.
La méthode d'évaluation est fondée sur le principe de « l'écart à la référence », c'est-à-dire la comparaison d'un niveau d'exposition d'organismes à des radionucléides par rapport à une référence. « Comme en radioprotection de l'homme, l'exposition est quantifiée par une dose aux organismes, calculée en fonction d'une source de radionucléides (les rejets), des voies de transfert et d'exposition, des caractéristiques des organismes exposés et du scénario d'exposition (comportement, paramètres écologiques) », détaillent les rédacteurs du guide. L'autre principe fondateur de la méthode est celui de la proportionnalité aux enjeux. « Une analyse préalable, appelée niveau 0, permet de conclure à la nécessité ou non de réaliser une évaluation. Lorsqu'une évaluation est nécessaire, elle est conduite selon une approche graduée en trois niveaux de complexité croissante, du plus conservatif au plus réaliste », expliquent les auteurs.