Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Malgré leur technicité, les secteurs des EnR et du DD bénéficieraient à l'emploi des cadres

En parallèle des études des pouvoirs publics et de l'Ademe en ce qui concerne les emplois liés au Grenelle, le cabinet de recrutement Michael Page publie une étude instructive qui, au-delà d'identifier les profils demandés, évalue les rémunérations

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
   
Malgré leur technicité, les secteurs des EnR et du DD bénéficieraient à l'emploi des cadres
© Tjall
   
En plein boom officiel des métiers liés à la croissance verte impulsés notamment par le Grenelle de l'Environnement, le cabinet de recrutement Michael Page publie le 4 décembre une étude qui analyse, à travers 7 secteurs d'activité et 17 métiers ''green'', les profils selon lui les plus demandés et les filières porteuses pour les cadres dans le secteur privé en France (PME/PMI et groupes). Cette étude regroupe les informations relatives à l'ensemble des postes qui présentent une formation, une qualification ou une facette en lien avec le développement durable et que le cabinet a traités dans les douze derniers mois, dans le cadre d'une mission de recrutement. Elle analyse l'ensemble des candidatures reçues et traitées chaque mois ainsi que de leur niveau de rémunération.

Alors que les emplois environnementaux (assainissement, déchets, air, bruit…) représenteraient actuellement entre 400.000 et 450.000 emplois qui concernent techniciens et ingénieurs, rappelons qu'une étude du Boston Consulting Group chiffre à 600.000 le nombre d'emplois ''verts'' que pourrait générer le Grenelle d'ici 2020 dont 300.000 dans le secteur du bâtiment. Si la gestion des eaux usées et celle des déchets regroupent près de la moitié des emplois en France, les secteurs des énergies renouvelables (EnR) et de la maîtrise de l'énergie sont également porteurs. L'Ademe recense ainsi 260.000 emplois sur ces marchés en 2008 et table sur 300.000 en cette fin d'année et, ce, malgré la crise. Ce chiffre pourrait même atteindre les 492.000 emplois d'ici 2012 dont plus de 207.000 liés à l'amélioration énergétique dans le résidentiel !

Le développement des EnR bénéficie à l'emploi des cadres

Le secteur des EnR (solaire photovoltaïque, éolien, biomasse…) qui a le vent en poupe et emploie actuellement 86.000 personnes selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), fait évidemment partie des sept secteurs d'activité verts identifiés par le cabinet de recrutement comme comptant parmi ''les plus porteurs pour les cadres. Le secteur des énergies renouvelables est au cœur de la dynamique nouvelle de cette croissance verte et constitue l'un des vecteurs les plus importants de création d'emplois'', précise Nicolas Vermersch, Directeur Général de Michael Page France, en charge de l'étude. Dans ce domaine, l'étude met plus particulièrement l'accent sur 3 métiers (chef de projet énergies renouvelables, commercial EnR, ingénieur efficacité énergétique et bâtiment) parmi les 17 métiers ''de référence'' analysés par le cabinet : ''ces derniers ne constituent pas une liste exhaustive mais concernent l'ensemble des profils les plus recherchés par nos clients au cours de l'année 2009'', précise M. Vermersch, en soulignant l'apparition de ''nouveaux métiers'' mais aussi l'absence du secteur des eaux usées dans l'analyse.

Parmi les trois profils recherchés dans les EnR, les postes de chefs de projet énergies renouvelables ''sont de plus en plus convoités par des candidats issus de différents horizons : ingénieurs, commerciaux, financiers, agronomes…'', souligne Michael Page. Le chef de projet est en charge de créer et gérer un parc de production d'électricité d'origine éolienne, solaire, biomasse ou biogaz, par le développement de nouveaux projets, par le rachat de parcs existants ou par le co-investissement avec d'autres acteurs. Les formations rencontrées dans ce secteur sont souvent techniques (ingénieurs, agronomes, géologues, etc.) ou commerciales, ''mais aussi financières étant donnée l'implication de ces candidats dans la levée de fonds et la recherche d'investissement''. Les connaissances financières permettent ''d'apporter une forte valeur ajoutée sur ces phases de projets, selon le cabinet. Côté rémunérations, celles-ci peuvent varier de 40.000 euros à 55.000 euros brut par an dans un groupe pour une expérience de 7/15 ans et de 50.000 à 70.000 euros pour une expérience de 15 ans et plus.

Autre profil recherché : le commercial EnR évoluant dans le secteur du bâtiment, de formation soit commerciale soit technique Bac +2/3. L'ingénieur commercial EnR commercialise ses produits/solutions auprès des distributeurs, négociants et artisans (couverture, chauffage, etc.) soit généralistes du bâtiment, soit spécialisés. ''Chez les industriels et les distributeurs, la catégorie des énergies renouvelables est, depuis peu, une gamme de produits à part entière, gérée par des spécialistes et détachée de son environnement ''historique'' (soit chauffage, climatisation, couverture,…)'', note Michael Page. Les candidats ont pour la plupart une expérience commerciale significative de plusieurs années dans l'univers du second œuvre du bâtiment. Le salaire moyen annuel pour une expérience de 3/8 ans se situe entre 42.000 et 50.000 euros chez les industriels; de 30.000 à 41.000 euros chez les distributeurs ou encore de 28.000 à 40.000 euros chez les artisans. Pour une expérience de 8 ans et plus, le salaire annuel est estimé au minimum à 40.000 euros chez les artisans et peut atteindre au maximum les 75.000 euros chez les industriels. Les ingénieurs commerciaux EnR peuvent également exercer dans l'industrie et les marchés publics. Les candidats sont le plus souvent issus de formation Ingénieur Bac +5 et possédant une expérience commerciale significative en environnement industriel notamment sur les secteurs de l'énergie et de l'Oil & Gas. Côté salaire annuel, celui-ci se situe entre 44.000 euros et 61.000 euros (dans les groupes) pour une expérience de 3/8 ans et 56.000 et 86.000 euros au maximum pour une expérience de 8 ans et plus.

L'ingénieur efficacité énergétique des bâtiments est également très recherché par les recruteurs. Celui-ci peut intervenir soit au sein d'un cabinet de conseil et d'assistance à maîtrise d'ouvrage, soit en entreprise générale ou en bureau de contrôle technique, soit même au sein d'une société de maintenance et d'exploitation. Cet ingénieur thermicien de type INSA Strasbourg ou titulaire d'un diplôme Bac +5, est spécialisé en énergétique et dans la qualité environnementale des bâtiments. Son salaire annuel brut se situe entre 45.000 et 55.000 euros pour une expérience de 7/15 ans et 55.000 à 75.000 euros (maximum dans les groupes) pour une expérience de plus de 15 ans.

Des opportunités dans le Développement durable

Outre, selon l'étude de Michael Page, les métiers ''porteurs'' liés à l'environnement (Juriste droit de l'environnement, Chef de projet hydraulique fluviale, Chef de projet site et sols pollués, Chef de projet HQE - Haute Qualité Environnementale, Expert Bilan Carbone), les cadres sont recherchés dans des fonctions récentes associées à la Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE), impulsée par l'instauration de la Loi sur les Nouvelles Régulations Economiques (NRE) en France qui demande aux 700 entreprises françaises cotées sur le marché de fournir des données sociales et environnementales dans leurs rapports annuels. Selon le cabinet, les cadres peuvent ainsi trouver des opportunités dans les secteurs liés au développement durable, au commerce équitable et à l'achat durable ou l'investissement socialement responsable (ISR) qui rassemble toutes les démarches d'intégration de critères extra-financiers aux divers modes de gestion financière.

A l'heure où les formations dédiées au développement durable foisonnent dans les universités et grandes écoles (masters et mastères spécialisés (MS) en marketing, finance, droit, risk management…), les directions de développement durable ont souvent été pourvues par des profils venant de la communication ou des ressources humaines. À ce jour, rappelle Nicolas Vermersch, la plupart des postes de responsables développement durable ''ont été pourvus par mobilité interne, en particulier dans les grandes entreprises. Le Responsable développement durable est donc souvent une personne qui a exercé des responsabilités opérationnelles au sein de l'entreprise et qui a montré une forte sensibilité aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux et s'est montré capable de s'investir sur des projets transversaux'', explique-t-il.

En revanche, ces postes ne sont plus réservés seulement aux groupes du CAC 40, les PME, poussées la règlementation se convertissent à la RSE. D'autant que le projet de loi ''Grenelle 2'' prévoit notamment d'étendre sous conditions l'obligation fixée par la loi NRE, à toutes les entreprises de plus de 500 salariés, de présenter un bilan social et environnemental. ''Compte tenu de l'importance croissante de la fonction, des recrutements externes commencent à voir le jour, notamment dans des PME de taille importante ayant une activité impactante sur le plan environnemental. La connaissance du secteur d'activité de l'entreprise est alors souvent exigée'', souligne M.Vermersch. Les entreprises se rendent compte aujourd'hui qu'elles ont besoin de profils plus techniques. Par exemple, le consultant en Développement durable qui intervient dans plusieurs domaines (éco-conception, analyse de cycle de vie, analyse technico-économiques, communication d'informations environnementales, stratégie développement durable), sont issues d'une formation bac + 4/5. Ces cabinets de conseil en développement durable recrutent majoritairement des Ingénieurs, mais restent ouverts aux écoles de commerce et aux parcours universitaires (doctorat, 3ème cycle). Le recrutement est aussi ouvert à des spécialistes qui, après une première expérience en entreprise de 2 à 5 ans, sont intégrés dans les cabinets au grade de Consultant confirmé ou de Manager. Le salaire annuel brut du Responsable Développement durable se situe entre 45.000 et 70.000 euros pour une expérience de 7/15 ans et celui de Consultant DD peut démarrer la première année d'expérience dans un grand cabinet à 38.000 euros pour atteindre les 80.000 euros pour une expérience senior manager de 8/10 ans.

Autre nouveau profil recherché par les clients de Michael Page : l'acheteur de produits commerce équitable ou l'acheteur développement durable ''guidé par une politique d'achats responsables et qui sert de colonne vertébrale aux engagements de l'entreprise''. Rattaché au directeur des achats, ce dernier peut avoir été responsable achats énergie ou Responsable QHSE. ''A l'heure actuelle, le développement de la fonction montre que les profils techniques sont appréciés à cause du mode projet induit par ce type de démarche mais également de la diversité des familles d'achats touchées'', souligne le cabinet. De formation supérieure type Bac +5, idéalement de profil technique type école d'Ingénieurs, le cursus de l'acheteur développement durable sera complété par une formation supérieure en achats type MAI, DESMA, ESSEC, etc. Son salaire annuel se situe entre 44.000 euros et 77.000 euros pour une expérience de 7/15 ans.

Si le marché de l'emploi dans le développement durable demeure néanmoins limité, les cadres de formation technique (de DUT à Ingénieur), trouvent également des opportunités d'embauches dans les secteurs de la gestion des déchets et de l'environnement. Aussi parmi les profils recherchés chez Michael Page figurent notamment le poste de responsable d'exploitation d'usine d'incinération. ''Les métiers liés à l'incinération, réputés difficiles, sont aujourd'hui en plein essor et il est aujourd'hui possible de faire de belles carrières dans ce secteur de plus en plus attractif'', observe le cabinet. Sa rémunération se situe entre 38.000 et 65.000 euros pour une expérience de 7/15 ans. Autre poste : le chef de projet hydraulique fluvial, diplômé d'une école d'ingénieur ou d'une formation universitaire supérieure qui intervient au sein de bureaux d' études ou de cabinets d'ingénieurs conseil spécialisés. Sa rémunération se situe entre 45.000 et 52.000 euros pour une expérience 7/15 ans et peut même atteindre les 125.000 euros, après 15 ans.

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question à la journaliste Rachida Boughriet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager