15 ans après la première campagne de caractérisation des ordures ménagères, l'ADEME présente de nouvelles données sur la poubelle française «type». Des données nombreuses et précieuses mais finalement assez semblables à celles d'il y a 15 ans.
Au cours de l'année 2007, 100 collectivités tirées au sort et représentatives des communes françaises se sont prêtées à la nouvelle étude de l'
Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) pour caractériser les ordures ménagères. Pendant plusieurs jours, les déchets des ménages et des activités économiques ont été collectés séparément, pesés, échantillonnés, séchés, criblés, triés en 13 catégories et 39 sous-catégories de déchets et pour certains analysés chimiquement. 30 déchèteries se sont également prêtées au jeu : les
déchets verts et les gravats ont été pesés et les autres déchets ont été triés en distinguant, autant que possible, les activités économiques et les ménages. Seuls les encombrants et les déchets verts collectés en porte-à-porte dans certaines communes ne sont pas inclus dans l'étude. L'ADEME a également profité de cette étude pour remettre à jour l'ensemble des statistiques déchets au niveau national.
Résultats, 37,8 millions de tonnes d'ordures ménagères et assimilées ont été collectées par les collectivités en 2007 en France contre 36,1 Mt en 2005. Les tonnages déposés en déchèteries sont en
très forte progression (+15% entre 2005 et 2007) et représentent plus d'un tiers des déchets collectés.
Faible impact des modes de consommation sur la composition des ordures ménagèresLa composition de ces déchets n'a pas fondamentalement changé depuis 15 ans. Les
déchets fermentescibles représentent toujours 25% de la poubelle, les papiers 14%, les plastiques et le verre 11% chacun. L'ADEME note toutefois une hausse de la part des textiles sanitaires, autrement dit les couches, lingettes et autres mouchoirs qui atteignent 8,5% des volumes soit 34 kilos par habitant par an. Erwan Fangeat du département des Observatoires, des Coûts et de la Planification des Déchets, n'attribue pas cette hausse forcément à la multiplication des lingettes mais plutôt aux couches-culottes en précisant que
la natalité est forte en France et que la population vieillie.L'ADEME remarque par ailleurs que la composition des poubelles est globalement homogène et il n'y a pas de différence en fonction des zones géographiques, des types d'habitats (urbain, rural) ou de l'origine des déchets (ménages, activités économiques).
En terme de toxicité, l'ADEME note une baisse des concentrations en polluants notamment métalliques et explique cette situation par la progression des
collectes des déchets dangereux diffus notamment en déchèterie ainsi qu'à une meilleure conception de nombreux produits.
La diminution du taux de chlore s'explique par la suppression du PVC pour de nombreux emballages alimentaires, précise Daniel Beguin, Directeur Déchets et Sols à l'ADEME.
Les évolutions majeures sont observées en matière de tri sélectif. La mise en place des
collectes sélectives depuis 1993 se traduit par une forte baisse des emballages, des papiers et du verre dans les
ordures ménagères résiduelles (OMR). À l'heure actuelle, 47% des emballages, verre et papiers-cartons sont dirigés vers les collectes sélectives. Les OMR contiennent désormais majoritairement des déchets putrescibles (40%) et notamment des produits alimentaires encore emballés qui représentent 7 kg/hab/an.
De gros progrès encore possibles et nécessaires
39 % du gisement global d'ordures ménagères pourrait faire l'objet d'opérations de prévention
L'ensemble de ces données laissent entrevoir les marges de progrès et les politiques à mettre en œuvre. Selon l'ADEME,
39 % du gisement global d'ordures ménagères pourrait faire l'objet d'opérations de prévention à travers le compostage individuel, le stop pub, des campagnes anti-gaspillage, la limitation des impressions bureautiques ou bien le développement de la collecte sélective des déchets dangereux des ménages.En terme de valorisation, le potentiel est aussi intéressant : 63% du gisement d'ordures ménagères résiduelles a un potentiel de valorisation organique. Cela inclut les déchets putrescibles, les papiers, les cartons et les textiles sanitaires. 27 % de ces OMR pourraient également être recyclées : il s'agit notamment de certains déchets en papier-cartons, plastique et en verre qui malgré l'incitation au tri restent encore dans la « poubelle grise ».
Actuellement en France, 20% des déchets collectés par les communes bénéficient d'une valorisation matière, 13,5% d'une valorisation organique, 29% d'une valorisation énergétique par l'incinération et 31,5% sont envoyés en enfouissement. Autrement dit, 33,5% de ces déchets sont orientés vers du recyclage matière ou organique contre 31% en 2005. Ces pourcentages sont à comparer aux objectifs en voie d'être fixés par le projet de loi Grenelle 1 : atteindre 35% en 2012 puis 45% en 2015.
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Définition de « Ordure ménagère Résiduelle (OMR) » Désigne la part des déchets qui restent après les collectes sélectives. Cette fraction de déchets est parfois appelée poubelle grise. Sa composition varie selon les lieux en fonction des types de collecte. Lire la définitionArticle publié le 01 juillet 2009