Résultats, 37,8 millions de tonnes d'ordures ménagères et assimilées ont été collectées par les collectivités en 2007 en France contre 36,1 Mt en 2005. Les tonnages déposés en déchèteries sont en très forte progression (+15% entre 2005 et 2007) et représentent plus d'un tiers des déchets collectés.
Faible impact des modes de consommation sur la composition des ordures ménagères
La composition de ces déchets n'a pas fondamentalement changé depuis 15 ans. Les déchets fermentescibles représentent toujours 25% de la poubelle, les papiers 14%, les plastiques et le verre 11% chacun. L'ADEME note toutefois une hausse de la part des textiles sanitaires, autrement dit les couches, lingettes et autres mouchoirs qui atteignent 8,5% des volumes soit 34 kilos par habitant par an. Erwan Fangeat du département des Observatoires, des Coûts et de la Planification des Déchets, n'attribue pas cette hausse forcément à la multiplication des lingettes mais plutôt aux couches-culottes en précisant que la natalité est forte en France et que la population vieillie.
L'ADEME remarque par ailleurs que la composition des poubelles est globalement homogène et il n'y a pas de différence en fonction des zones géographiques, des types d'habitats (urbain, rural) ou de l'origine des déchets (ménages, activités économiques).
En terme de toxicité, l'ADEME note une baisse des concentrations en polluants notamment métalliques et explique cette situation par la progression des collectes des déchets dangereux diffus notamment en déchèterie ainsi qu'à une meilleure conception de nombreux produits. La diminution du taux de chlore s'explique par la suppression du PVC pour de nombreux emballages alimentaires, précise Daniel Beguin, Directeur Déchets et Sols à l'ADEME.
Les évolutions majeures sont observées en matière de tri sélectif. La mise en place des collectes sélectives depuis 1993 se traduit par une forte baisse des emballages, des papiers et du verre dans les ordures ménagères résiduelles (OMR). À l'heure actuelle, 47% des emballages, verre et papiers-cartons sont dirigés vers les collectes sélectives. Les OMR contiennent désormais majoritairement des déchets putrescibles (40%) et notamment des produits alimentaires encore emballés qui représentent 7 kg/hab/an.
De gros progrès encore possibles et nécessaires
En terme de valorisation, le potentiel est aussi intéressant : 63% du gisement d'ordures ménagères résiduelles a un potentiel de valorisation organique. Cela inclut les déchets putrescibles, les papiers, les cartons et les textiles sanitaires. 27 % de ces OMR pourraient également être recyclées : il s'agit notamment de certains déchets en papier-cartons, plastique et en verre qui malgré l'incitation au tri restent encore dans la « poubelle grise ».
Actuellement en France, 20% des déchets collectés par les communes bénéficient d'une valorisation matière, 13,5% d'une valorisation organique, 29% d'une valorisation énergétique par l'incinération et 31,5% sont envoyés en enfouissement. Autrement dit, 33,5% de ces déchets sont orientés vers du recyclage matière ou organique contre 31% en 2005. Ces pourcentages sont à comparer aux objectifs en voie d'être fixés par le projet de loi Grenelle 1 : atteindre 35% en 2012 puis 45% en 2015.