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Les eurodéputés accélèrent sur la réduction des émissions carbone des voitures

D'ici 2030, 40% des voitures neuves vendues en Europe devront être à faibles émissions de CO2. C'est en tout cas ce que proposent les eurodéputés. Reste à convaincre les Etats membres, exposés à la réticence de leurs constructeurs automobiles.

Transport  |    |  F. Roussel
Les eurodéputés accélèrent sur la réduction des émissions carbone des voitures

Les eurodéputés de la commission environnement en veulent plus. Plus de quoi ? De véhicules propres vendus en Europe d'ici 2030. La Commission européenne a mis sur la table en novembre 2017 un nouveau paquet législatif destiné à limiter les émissions de CO2 du secteur des transports. Même si l'enjeu porte sur l'ensemble du parc en circulation et pas uniquement sur les ventes de voitures neuves, la Commission propose de réduire de 30% en moyenne les émissions de CO2 des voitures particulières et des camionnettes vendues d'ici 2030.

Mais les eurodéputés veulent aller plus vite et proposent une baisse de 45%, en adoptant les propositions de la député européenne socialiste Miriam Dalli (S&D, Malte). Des objectifs "totalement irréalistes, selon Erik Jonnaert, le secrétaire général de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), car ils nécessiteraient un changement massif et soudain vers l'électromobilité". "Les conditions d'un tel changement systémique ne sont manifestement pas en place et les consommateurs ne sont tout simplement pas prêts à faire le plein électrique à ce stade", estime-t-il. Pour les associations environnementales, au contraire, "les objectifs proposés sont encore inférieurs aux 60% nécessaires pour réduire les émissions dues aux transports, conformément aux engagements de l'UE en matière de climat à Paris", estime Julia Poliscanova, responsable des véhicules propres chez Transport & Environnement.

Les constructeurs automobiles devront également veiller à ce que les véhicules à émissions nulles ou faibles (moins de 50 gCO2/km) représentent une part de marché de 40% des voitures et camionnettes neuves vendues d'ici 2030 et de 20% d'ici 2025. Des pénalités pour non-respect de ces objectifs sont prévues. De même qu'un mécanisme de bonus carbone s'ils sont dépassés.

Se baser sur les émissions réelles

Les parlementaires demandent également à la Commission européenne de mettre au point d'ici 2023 une procédure de test des émissions en conditions réelles grâce à des appareils portatifs. Entre-temps, les émissions de CO2 seraient mesurées sur la base des données fournies par le compteur de consommation de carburant des véhicules et non par les constructeurs eux-mêmes. Ces derniers ont en effet tendance à falsifier les données. Ce fût le cas pour le dieselgate mais pas seulement. La Commission soupçonne les constructeurs de jouer encore avec les tests pour modifier les taux d'émissions à leur avantage.

D'ailleurs, les eurodéputés souhaitent renforcer la transparence et la qualité des informations en matière d'émissions polluantes. D'ici fin 2019, la Commission européenne devra proposer une législation afin de fournir aux consommateurs des informations précises et comparables en matière de consommation de carburants, d'émissions de CO2 et de polluants pour les nouvelles voitures. Du côté des constructeurs, ils devront rendre compte des émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie des nouveaux véhicules mis sur le marché à partir de 2025, via une méthodologie commune.

Accompagner la mutation sociale de la construction automobile

Afin d'infléchir à la baisse les ambitions européennes, les constructeurs alertent sur les conséquences sociales. Une inquiétude que partagent les eurodéputés : "une transition juste et socialement acceptable vers une mobilité sans émission nécessite des changements tout au long de la chaîne de valeur de l'automobile, avec des impacts sociaux négatifs potentiels". Mais ils estiment que ce défi peut être relevé par la formation et la réaffectation des travailleurs dans le secteur, en particulier dans les régions et les communautés les plus touchées par la transition. Les députés préconisent également un soutien à la fabrication de batteries en Europe. "C'est l'occasion de donner une nouvelle vie au secteur manufacturier de l'UE, d'investir dans l'innovation et de stimuler la croissance économique. Grâce à la formation, à la reconversion professionnelle et au perfectionnement des travailleurs, l'UE peut fournir à ses citoyens des emplois de qualité durables”, estime la député européenne Miriam Dalli, auteure du rapport adopté par ses confrères.

Des négociations difficiles s'ouvrent

Les mesures proposées par la commission environnement vont bien plus loin que les ambitions des commissions industrie et transport du Parlement. Elle risquent donc d'être rabotées lors du vote par l'ensemble des eurodéputés prévu le 1er octobre prochain. Les Etats membres de l'UE devraient finaliser leur position lors du Conseil "Environnement" du 9 octobre et devraient renforcer la proposition de la Commission européenne. Ces mesures devront ensuite faire l'objet de négociations inter-institutionnelles. Le dossier devrait être finalisé d'ici la fin de 2018 ou le début de 2019 au plus tard, ce qui permettra de confirmer la directive avant les prochaines élections européennes de mai 2019.

Réactions1 réaction à cet article

Très bien, mais pas au profit des voitures électrique, SVP

L'analyse du cycle de vie n'est plus à la mode, mais ....

Hélas le génial Nicolas TESTA n'a pas été assez écouté.

Sagecol | 12 septembre 2018 à 09h31 Signaler un contenu inapproprié

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