Ce vendredi 30 septembre 2011, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) annonce que ses responsables "ont décidé d'inscrire le dépôt d'une plainte en justice à l'ordre du jour du prochain conseil d'administration de l'association, programmé le 14 octobre prochain". L'objectif est d'avoir accès à toutes les pièces du dossier et "de s'assurer que toutes les responsabilités sont bien recherchées et établies".
Un débit de dose "absolument incompatible" avec le contenu du four
Le 23 septembre, la Criirad "dénonçait le maintien du secret (1) sur les éléments clefs du dossier et la publication, par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), d'un chiffre étonnamment faible (63.000 becquerels - Bq) pour l'activité des 4 tonnes de déchets métalliques présents dans le four au moment de l'explosion[, une] évaluation « absolument incompatible » avec le débit de dose de 8,5 microsieverts par heure (µSv/h) qui aurait été relevé sur le corps de la victime de l'explosion [selon] une source officieuse".
Or, deux jours plus tard, le site Internet du quotidien régional le Dauphiné Libéré, rapportait les propos de Robert Gelli, le Procureur de la République en charge de l'instruction, "qui confirmaient la mesure du débit de dose".
Un évaluation révisée à la hausse d'un facteur 476
"La Criirad a donc adressé hier au Procureur de la République, un courrier officiel (2) soulignant qu'il est « impossible de mesurer un débit de dose aussi élevé si la contamination provient de déchets métalliques aussi faiblement contaminés que l'affirment l'exploitant et l'IRSN » et demandant que l'instruction intègre la réalisation d'une cartographie dosimétrique ainsi que des analysées en laboratoire afin d'établir l'activité réelle des 4 tonnes de déchets radioactifs", annonce l'association.
Par ailleurs, la Criirad rapporte qu'"une note d'information que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) [publiée le 29 septembre] sur son site Internet indique qu'il « s'avère que le four de fusion contenait, au moment de l'accident, une charge d'environ 4 tonnes de déchets pour une activité de 30 millions de Bq et non de 63.000 Bq comme l'a initialement indiqué l'exploitant »", soit une évaluation 476 fois supérieure à celle qui prévalait depuis l'accident.
Le 12 septembre, une explosion dans un four de fusion de métaux sur une unité de traitement de déchets faiblement radioactifs, appartenant à Centraco et basée près de Marcoule (Gard), a entraîné la mort d'une personne et en a blessé quatre autres dont une gravement.