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Exposition aux pesticides : l'eau potable faiblement contributrice par rapport à l'alimentation

Une étude de l'Anses s'est penchée sur la contribution de l'eau à l'exposition alimentaire totale aux résidus de pesticides. Celle-ci s'avérerait moins importante.

Eau  |    |  D. Laperche
Exposition aux pesticides : l'eau potable faiblement contributrice par rapport à l'alimentation

Quelle est la contribution de l'eau à l'exposition alimentaire totale aux résidus de pesticides? La question s'avère légitime : la proportion d'eau du robinet consommée quotidiennement par la population française représente entre un quart et un tiers de la quantité totale d'aliments ingérés.

Pour tenter d'y répondre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a analysé près de 80.000 prélèvements (1) et recherché 501 résidus de pesticides. Ce travail (2) s'est inscrit dans la continuité de l'étude de l'alimentation totale 2 (EAT2).

L'eau présente une particularité par rapport aux autres denrées : les individus sont dépendants d'une même source d'approvisionnement et la contamination de cette source varie dans le temps et l'espace. L'Anses s'est donc attachée à considérer la contamination au niveau de chaque station de prélèvement et pour chacun des échantillons prélevés.

L'Agence a tout d'abord constaté que pour 82% des stations de prélèvements considérées, le niveau de contamination est nul ou inférieur aux normes de qualité réglementaires (3) .

Mais 3,8 stations présentent toutefois une concentration totale maximale supérieure à 0,5 microgramme/litre. Selon les bassins, les responsables diffèrent. En Rhône-Méditerrannée, ce sont les herbicides utilisés en viticultures ou culture fruitière qui entraînent des valeurs de concentrations élevées.

Dans le bassin Seine-Normandie, la contamination résulte d'un mélange de pesticides appartenant principalement à la famille des triazines. Pour Adour-Garonne, un herbicide utilisé en maïsiculture est fréquemment quantifié.

106 pesticides recherchés

Parmi les 501 résidus recherchés au départ, les scientifiques se sont finalement concentrés sur 106 pesticides. En effet, 210 polluants étaient absents des échantillons ou à des niveaux trop faibles pour être quantifiés et pour 33 substances, les données se sont révélées insuffisantes. 118 molécules ont été exclues (4) car peu ou pas recherchées dans les denrées alimentaires solides, compte tenu de leur usage, des évaluations de risque précédentes et de leurs caractéristiques physico-chimiques. C'est le cas par exemple du chlortoluron, de la bentazone et du glyphosate.

Au final, l'eau de distribution apparaît comme un faible contributeur de l'exposition alimentaire (5) . Les résultats de cette étude ne différent pas de ceux de l'EAT2.

En raison de leurs usages, les herbicides et leurs métabolites sont les principales substances incriminées. Les substances  les plus contributrices à l'exposition hydrique sont notamment l'atrazine et ses métabolites (herbicide), l'oxydéméton-méthyl et ses résidus (insecticide) et le carbofuran et ses métabolites (insecticide et nématicide et acaricide).

Concernant le risque chronique, la contribution de l'eau à la dose journalière admissible (DJA) est inférieure à 1%, sauf pour deux substances et leurs métabolites : l'atrazine et le carbofuran (aujourd'hui interdites). Pour ces substances, la contribution à la DJA est inférieure à 5%.

La contribution moyenne de l'eau à l'exposition alimentaire totale s'avère inférieure à 5% sauf pour huit pesticides. (6)

Quid des petites unités de production et de distribution ?

L'Anses a réalisé un focus particulier sur les très petites unités de production et de distribution "car la fréquence de surveillance y est inférieure à celle des grandes unités", explique t-elle.

Résultats : pour les 44 substances prises en compte, la contribution moyenne à la DJA est inférieure à 1% sauf pour deux substances : l'atrazine et le carbofuran (la contribution moyenne est inférieure à 5%).

"Des travaux supplémentaires sont aussi nécessaires afin de mieux prendre en compte les effets cumulés des pesticides, pointe l'Anses dans son rapport, les effets des faibles doses seraient aussi à évaluer pour les pesticides de type perturbateurs endocriniens où la seule référence à une DJA n'est plus suffisante". Enfin,l'Agence estime que la réévaluation des valeurs toxicologique de référence (VTR) de certains résidus de pesticides pourrait demander un réexamen d'une partie des conclusions de cette étude.

1. Ces données proviennent d'analyses extraites du Système d'information en santé environnement sur l'eau (Sise-eaux) en vue du contrôle sanitaire du Ministère en charge de la Santé pour la période 2007-2009.2. L'étude a été réalisée dans le cadre de l'Observatoire des résidus de pesticides (ORP), grâce à des fonds de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), au titre du plan Ecophyto, (piloté par le Ministère en charge de l'Agriculture).3. Dans les eaux destinées à la consommation humaine, la norme fixe à 0,1 µg/l la limite de qualité pour chaque type de pesticide et à 0,5 µg/l la limite de qualité pour la concentration totale en pesticides.4. Il a toutefois été vérifié que l'exposition ne dépassait jamais la dose journalière admissible.5. Les faibles contributions hydriques observées sont dues à une surestimation de l'exposition alimentaire par l'utilisation de l'hypothèse haute sur les niveaux résiduels et à de très faibles concentrations observées dans l'eau de distribution.6. atrazine, simazine, oxadixyl, propoxur, benalaxyl, métolachlore, diuron, hexaflumuron

Réactions13 réactions à cet article

"Des travaux supplémentaires sont aussi nécessaires afin de mieux prendre en compte les effets cumulés des pesticides, pointe l'Anses dans son rapport, les effets des faibles doses seraient aussi à évaluer pour les pesticides de type perturbateurs endocriniens où la seule référence à une DJA n'est plus suffisante".

Quand les résultats ne peuvent être exploités pour entretenir la peur, il faut trouver autre choses. L'imagination des militants et des institutions escrologistes est sans limite !

Laurent Berthod | 05 septembre 2013 à 22h42 Signaler un contenu inapproprié

notre spameur officiel devrait savoir qu'il existe effectivement des problèmes avec la DJA et les effets cocktails, je pense qu' il doit boire de l'eau de source

lio | 06 septembre 2013 à 11h35 Signaler un contenu inapproprié

C'est sur qu'en écartant d'entrée le glyphosate (roundup) et son métabolite l'AMPA, on écarte d'emblée la molécule responsable d'une grande partie des contaminations d'eau.

gackyman | 06 septembre 2013 à 15h40 Signaler un contenu inapproprié

C'est sur qu'en écartant d'entrée le glyphosate (roundup) et son métabolite l'AMPA, on écarte d'emblée la molécule responsable d'une grande partie des contaminations d'eau.

gackyman | 06 septembre 2013 à 15h59 Signaler un contenu inapproprié

Comme toujours avec les escrolos comme Laurent Berthod, c’est qu'ils agissent toujours par la parole mais jamais en lien avec des actes concrets comme cobaye volontaire !

C’est pourtant pas les sujets qui manquent (pesticides, OGM, nanoparticules, engrais de synthèse, …) ! De cette façon l‘opinion publique serait qui sont les créateurs du doute !

Mais pour ça encore faut’il avoir un minimum de courage avec soit même !!!

Eau Pure | 06 septembre 2013 à 16h38 Signaler un contenu inapproprié

eau pure

Vous arrivez à dormir??
Vous devriez prendre un petit cachet pour le stress.
Vous devez pas avoir une vie facile avec tous les problèmes qui vous entoure

yannquirigole | 06 septembre 2013 à 18h09 Signaler un contenu inapproprié

Qu'est-ce qu'Eau pure sait de ma vie ? Rien. Je n'achète jamais de viande issus d'animaux "nourris sans OGM". Si je trouvais des végétaux OGM à manger, j'en consommerais. Je traite régulièrement mais lauriers roses avec un insecticide systémique, je passe les issues de ma maison avec un insecticide rémanent contre les scorpions. Les carottes et les céréales du pain que j'achète sont bien évidemment produites avec des engrais de synthèse (qui sont bien plus sains que les fumiers et composts prônés par les escrolos : fenugrec bio, 53 morts et des milliers de dialysés à vie). Les nanoparticules, vous inquiétez pas, il y en a déjà dans votre sel de cuisine, donc dans le mien, mais vous ne le savez pas. Vite vite, vous avez oublié votre bromazépam !

Laurent Berthod | 09 septembre 2013 à 10h02 Signaler un contenu inapproprié

Débat constructif...Dur de mobiliser l'opinion publique sur le sujet, alors que le nb de personnes touchées par Alzheimer augmente (en retirant l'effet "papyboom") on peut légitimement se demander la contribution des phyto à "faible" dose. Une chose est sûr, c'est que nous sommes tous touchés, même ceux qui utilisent de grandes quantités de bouteilles en plastique ;)

Mimi | 10 septembre 2013 à 08h54 Signaler un contenu inapproprié

Débat constructif...Dur de mobiliser l'opinion publique sur le sujet, alors que le nb de personnes touchées par Alzheimer augmente (en retirant l'effet "papyboom") on peut légitimement se demander la contribution des phyto à "faible" dose. Une chose est sûr, c'est que nous sommes tous touchés, même ceux qui utilisent de grandes quantités de bouteilles en plastique ;)

Mimi | 10 septembre 2013 à 09h03 Signaler un contenu inapproprié

"C'est le cas par exemple du chlortoluron, de la bentazone et du glyphosate."
Bah voila oui, lorsqu'on fait une étude on retire d'abord les plus présents et après on dit qu'on ne trouve rien d'alarmant.
Dans un article que j'ai lu d'herbi mag le cas semble un peu plus préoccupant (je vous conseille également de lire le rapport complet, c'est instructif).
Lorsqu'on retrouve des quantités non négligeables de phyto pourtant interdit on se dit que rien n'est vraiment prévisibles et simple.
On va payer dans quelques années l'époque du phyto à outrance. Déjà des collectivités doivent forer plus profond et condamner des puits rendu non potable par les pesticides. Et que dire des atteintes sur les milieu aquatiques (mortalité de poisson, perturbation hormonale, ...)
Bref, je trouve l'étude légère, surtout par l'éviction du principal pesticide utilisé en France.

/

Quant à l'imagination des escrologistes ... allez donc en parler aux agriculteurs touchés de cancer à cause des phytos
Allez en parler avec les victimes d'agent orange ou autres produits interdit mais encore commercialisé. (On retrouve du Diuron dans les eaux, pourtant interdit !)
C'est sans danger ? Buvez donc votre pesticide, juste pour voir.
Le fumier est tout aussi dangereux ? ... Oui, comme je le dis souvent c'est pas parce c'est bio que c'est meilleur. Le curare est bio (et local !) et pourtant bien mortel.

Terra | 10 septembre 2013 à 15h31 Signaler un contenu inapproprié

L'atrazine et ses composés de dégradation sont encore retrouvés dans les eaux de surfaces et souterraines ?? Pourtant l'union européenne à interdit l'usage de cette substances depuis le début des années 2000.

Cela laisse rêveur quant aux autres pesticides qui ont une durée de vie équivalente, ou plus longue, qui sont encore utilisés dans nos cultures.

Un jours ça va se payé !!

PS : Perso je bois mon bol de glyphosate avec un cocktail d'autres merdes tous les matins. Je ne comprend pas pourquoi mon corps est en train de pourrir de l’intérieur.
Laurent, pouvez vous m'aider vous qui en consommez en vous baladant dans votre jardin et en passant chaque jours le pas de votre porte ??

Pierrot | 12 septembre 2013 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

Il y en a, qui croient que c'est leur corps qui pourrit de l'intérieur, mais c'est leurs neurones.

Laurent Berthod | 12 septembre 2013 à 10h48 Signaler un contenu inapproprié

A quand une étiquette "à consommer avec modération" sur les robinets d'eau?
A quand une étiquette : "arnaque" sur les bouteilles d'eau minérale?
Vu tout ce qui figure sur les bouteilles de pif (je propose d'y ajouter "sans nitrates"), ce serait justice!

Albatros | 16 septembre 2013 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

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