L'assemblée des membres de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a adopté, le 8 septembre, une motion demandant un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins.
« C'est un signal bienvenu et clair qu'il n'y a pas d'approbation sociale pour ouvrir l'océan profond à une nouvelle industrie extractive », se félicite Jessica Battle, leader de l'initiative No Deep Seabed Mining du WWF. L'ONG demande maintenant aux États de s'adresser à l'Autorité internationale des fonds marins pour mettre en œuvre un tel moratoire. Sauf que tous les États ne sont pas d'accord, en particulier la France qui s'est abstenue lors du vote de cette résolution. « Emmanuel Macron, toujours pas champion de la Terre », tacle Greenpeace France sur Twitter.
Pourtant, le chef de l'État avait annoncé, le 3 septembre, en ouverture du congrès mondial de la nature, des initiatives en faveur des océans : objectif de 5 % (au lieu de 0,2 % actuellement) d'aires marines sous protection forte en Méditerranée, lancement d'une stratégie sur les pôles et organisation d'un sommet consacré aux océans.
Il faut dire que Jean Castex a adressé, le 5 mai dernier, à ses ministres une circulaire visant à mettre en œuvre la Stratégie nationale d'exploration et d'exploitation des ressources minérales dans les grands fonds marins décidée le 22 janvier 2021 lors du Comité interministériel de la mer. La circulaire est accompagnée d'un plan d'action pour les trois prochaines années. La priorité n° 3 est de « valoriser les ressources des grands fonds marins en lien avec le potentiel industriel français (…) dans le cadre de notre environnement maîtrisé ».