Grâce à un équipement de pointe, les chercheurs de l'université de Clermont-Ferrand ont mesuré pour la première fois la quantité de nanoparticules volcaniques secondaires dans le panache d'un volcan. Ces résultats montrent que l'impact des volcans sur le climat a été largement sous-estimé.
Il est bien connu que les éruptions volcaniques rejettent du dioxyde de souffre et des cendres dans l'atmosphère. Mais lorsque le panache du volcan islandais Eyjafjöll a été étudié par les chercheurs clermontois en mars 2010, leurs mesures ont conduit a reconsidérer l'importance des nanoparticules secondaires. Celles-ci apparaîtraient plusieurs jours après l'éruption, à la suite de l'oxydation du dioxyde de souffre en acide sulfurique. Pour que ces nouvelles particules se forment, il faut "à la fois des concentrations importantes en dioxyde de souffre, des conditions photochimiques propices et une surface de condensation préexistante pas trop élevée."
Plus petites que les cendres qui sont d'une taille supérieure au micromètre, les nanoparticules croissent au fil des jours, jusqu'à atteindre des tailles suffisamment grandes pour agir comme noyau de condensation nuageuse. C'est-à-dire que les fines particules deviennent responsables de la formation des nuages et de la pluie, lorsqu'elles rencontrent des molécules d'eau dans l'atmosphère. Selon les chercheurs de l'université de Clermont-Ferrand, les concentrations en particules volcaniques secondaires "ont été sous-estimées de 7 à 8 ordres de grandeur" dans les modèles climatiques globaux.
