© Ifremer - Olivier Dugornay
Sur ses 1.600 km de longueur, la faille nord-anatolienne a déjà produit des séismes dévastateurs, rappelle l'Ifremer. ''Le segment de faille le plus dangereux aujourd'hui, le seul qui n'ait pas cassé depuis 1766, est situé au sud d'Istanbul, à moins de 20 km du rivage'', précise l'institut.
La campagne océanographique Marmesonet vise deux objectifs : déterminer s'il existe un lien entre la sismicité et les manifestations d'expulsion de fluides observées le long de la faille nord-anatolienne et réaliser des études préalables à l'implantation d'observatoires sous-marins permanents destinés à la surveillance de l'activité sismique qui menace l'agglomération d'Istanbul, peuplée de plus de 12 millions d'habitants.
Plusieurs actions seront menées dans le cadre de la campagne : détection des sorties de fluide et micro-bathymétrie des trois sites étudiés - situés dans la partie orientale du bassin de Cinarcik au débouché du Golfe d'Izmit, dans le bassin de Tekirdag et sur la ride orientale - à l'aide d'un AUV (engin sous- marin autonome) de l'Ifremer équipé d'un sondeur CNRS-INSU ; imagerie fine des conduits empruntés par les fluides jusqu'à la surface des sédiments ; sur chaque site, enregistrement couplé de la micro-sismicité, des pressions interstitielles et des débits à l'interface eau/sédiment pendant un an.
Le module d'observation fond de mer ''BOB'' sera également installé dans le bassin de Cinarcik pour la surveillance acoustique des sorties de bulles de gaz.