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Actu-Environnement

Marché du recyclage : 2019 met un terme à une série de trois bonnes années

L'année 2019 est marquée par une légère baisse de 0,2 % des tonnages de matériaux collectés (hors BTP) et une chute de 6 % du chiffre d'affaires, des recycleurs. Elle clôt une période 2016-2018 positive. 2020 s'annonce déjà comme une année hors norme…

Déchets  |    |  P. Collet

En 2019, les professionnels du recyclage ont connu un ralentissement qui clôt un « cycle » 2016-2018 marqué par une croissance constante des marchés. L'an dernier, les tonnages collectés ont globalement stagné, avec une évolution de -0,2 %, à périmètre constant et hors déchets du bâtiment. En revanche, le chiffre d'affaires a dégringolé de 6 %, pour s'établir à 8,5 milliards d'euros. Cette chute traduit la dégradation des possibilités de valorisation des déchets collectés. Telles sont les principaux constats tirés de l'observatoire du recyclage de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec), présenté ce mercredi 28 octobre.

Ces grandes évolutions masquent toutefois des disparités selon les filières. Les métaux ferreux et les papiers et cartons ont connu une mauvaise année. Le confinement, début 2020, a en outre durement frappé des entreprises « au bord de la rupture ». À l'inverse, les professionnels des déchets du bâtiment ont réalisé une bonne année 2019.

En 2020, outre l'impact de la crise sanitaire, un sujet de fond devient vital pour les professionnels du secteur : assurer des débouchés aux matières recyclées. Plus que jamais, Federec défend des mesures d'incitation à l'incorporation. Il en va de la régulation des stocks sur les sites… De même, la fédération attire l'attention sur le besoin de solutions pour les résidus de tri. Leur valorisation sous forme de combustibles solides de récupération (CSR) figure en tête de liste de ses priorités.

Le nombre d'entreprises revu à la hausse

Pour la première année, Federec a eu accès aux données de la base de déclaration annuelle des rejets (Gerep). Le nombre d'entreprise du secteur a ainsi été réévalué à 1 200, contre 1 100, l'an dernier. Le nombre d'établissements passe de 2 050 à 2 400.
Le secteur emploie environ 30 800 personnes, un chiffre en légère baisse de 1 %, du fait du moindre recours à l'intérim en 2019.
Papiers-cartons et métaux ferreux touchés de plein fouet

S'agissant des différentes branches, les papiers et cartons et métaux ferreux enregistrent les plus fortes baisses de collecte, avec des chutes de respectivement 3,2 % (à 6,7 millions de tonnes) et 4,6 % (à 12,3 millions de tonnes). Compte tenu du poids relatif de ces deux branches, ces mauvaises performances explique la légère baisse de 0,2 % enregistrée pour l'ensemble des collectes.

La combinaison d'une baisse de la collecte, d'une saturation des usines de recyclage et d'un effondrement des prix se traduit par un recul de 20 % du chiffre d'affaires de la branche papiers-cartons, à 607 millions d'euros en 2019.Concernant les papiers, Federec précise que les papiers graphiques ont été particulièrement touchés par la baisse des prix, avec une chute d'environ 40 % par rapport à la moyenne sur dix ans. Les mêmes effets entrainent une baisse de 16 % du chiffre d'affaires des collecteurs de métaux ferreux, à 2,01 milliards d'euros.

Baisse continue des exportations de déchets plastique

Les autres branches enregistrent toutes des collectes en hausse : 6,3 % pour les plastiques (961 000 tonnes), 5,4 % pour les palettes (1,8 million de tonnes), 4 % pour les textiles (249 000 tonnes), 3 % pour les déchets du bâtiment hors travaux publics (42,8 millions de tonnes), 2,1 % pour le verre (2,5 millions de tonnes) et 0,8 % pour le bois (6,9 millions de tonnes). La collecte des métaux non-ferreux reste stable à 1,9 million de tonnes.

En termes de chiffres d'affaires, les fortunes sont plus diverses. Les plastiques, au cœur d'une, actualité soutenue, voient leur chiffre d'affaires progresser de 3 % à 193 millions d'euros. Cette progression s'explique par une hausse des volumes contrebalancée par des évolutions hétérogènes des cours des résines. Federec explique en outre que le marché à l'export se réduit encore : 385 600 tonnes ont été exportées en2019 (soit 40 % de la collecte), un volume marqué par deux baisses consécutives (12 % en 2018 et 6 % en 2019).

Les capacités CSR restent largement sous-utilisées

Les déchets du bâtiment tirent leur épingle du jeu avec une progression de 5 % du chiffre d'affaire des professionnels (1,9 milliard d'euros). Cette progression s'explique par la facturation en hausse des prestations de collecte et de traitement. A l'inverse, les métaux non-ferreux enregistrent un recul de 5 % de leur chiffre d'affaires (2,7 milliards d'euros). Deux facteurs expliquent cette baisse : la baisse des cours des métaux non-ferreux (-4 % pour le cuivre, -5 % pour l'aluminium) et la réduction drastique des exportations hors Union européenne (3 % des ventes).

Enfin, Federec fait aussi le point sur la filière des combustibles solides de récupération. La capacité des sites de production s'élève 980 000 tonnes par an. Mais ils n'ont fonctionné qu'à 35 % de leur capacité pour produire 345 000 tonnes en 2019, soit une hausse de 15 %.

Réactions5 réactions à cet article

Question qui se veut optimiste : la baisse des matières recyclées papier seraient elles en lien avec l'effort de réduction des emballages papier de la grande distribution (développement de l'achat en vrac) ?

Mary38 | 29 octobre 2020 à 15h43 Signaler un contenu inapproprié

Je cite : le chiffre d'affaires a dégringolé de 6 %, pour s'établir à 8,5 milliards d'euros. Cette chute traduit la dégradation des possibilités de valorisation des déchets collectés.

Quel type de dégradation ? et pourquoi ?

ecovia | 02 novembre 2020 à 09h10 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Ce que Federec qualifie de "dégradation des possibilités de valorisation des déchets collectés" est, pour l'essentiel, la fermeture des frontières hors UE.

L'Europe ne dispose pas de capacités suffisantes de recyclage de certains déchets (plastiques, papiers-cartons, etc.). Depuis la fermeture des frontières asiatiques, faute de pouvoir exporter les excédents, les acteurs européens ne peuvent valoriser correctement une partie des tonnages collectés.

Cordialement,

Philippe Collet Philippe Collet
02 novembre 2020 à 13h55
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Que deviennent alors ces déchets recyclables mais qui dans les faits ne le sont pas ?

CNI | 04 novembre 2020 à 14h02 Signaler un contenu inapproprié

Que deviennent les déchets "recyclables" qui ne sont pas recyclés (au sens "valorisation matière") ? C'est très difficile d'apporter une réponse unique.

Tout d'abord, beaucoup trouvent preneur, mais à des prix très bas. C'est le cas du papier dont les cours se sont effondrés depuis la fermeture de l'usine de la Chapelle-Darblay.

Certains sont valorisés en énergie (ou en CSR). C'est le cas de 25 % des déchets bois (approximativement). Le marché du recyclage du bois est bien corrélé à la rigueur de l'hiver...

Enfin, certains déchets recyclables sont exportés sans qu'on soit parfaitement certain de leur devenir. Une note de la Cour des comptes de l'UE relève qu'en 2017 les exportations hors UE représentaient 1/3 des plastiques considérés comme "recyclés"... En 2021 la plupart de ces déchets plastique seront classés "dangereux" et plus exportables. Cette même note estime qu'aujourd'hui 13% des déchets non dangereux "disparaissent du marché légal". Cette proportion est de 33% pour les déchets dangereux...
Lire ici sur ce sujet : https://www.actu-environnement.com/ae/news/cour-compte-europeenne-dechets-emballages-plastique-objectifs-trafic-illicite-36271.php4

Philippe Collet | 05 novembre 2020 à 09h02 Signaler un contenu inapproprié

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