Le projet avait fait grand bruit et suscité l'indignation des associations de protection de l'environnement et de la Confédération paysanne. Le préfet de Saône-et-Loire a rejeté (1) le 3 mai la demande d'exploitation de la ferme dite des "4.000 veaux" projetée sur la commune de Digoin.
L'exploitation envisagée était un centre de quarantaine pour la préparation de jeunes bovins destinés à l'exportation vers le Maghreb ou la Turquie. D'une capacité de près de 4.000 têtes, il devait s'ajouter à un troupeau de 320 vaches allaitantes et 240 bovins d'engraissement.
Dans les faits, l'éleveur exploitait déjà un élevage de plus de 800 bovins à l'engraissement sans l'autorisation requise. Ce qui est constitutif d'un délit qui peut être puni de 150.000 euros d'amende et de deux ans de prison. Le préfet avait mis en demeure l'exploitant de déposer un dossier de régularisation.
"Le dossier présenté (...) a été établi moins dans un objectif de régularisation que dans le but d'augmenter fortement, voire de façon manifestement disproportionnée, son activité actuelle", a constaté le Conseil départemental de l'environnement, des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Ce dernier a émis un avis défavorable sur la demande d'autorisation après avoir relevé également des risques de pollution des eaux. Le commissaire enquêteur avait fait de même suite au recueil de très nombreuses observations négatives sur le projet.