Dans la nuit de vendredi à samedi, 150 vaches laitières ont pris possession de la ferme de Michel Welter à Drucat-le-Plessiel dans la Somme. La première traite a donc eu lieu dès l'aube au grand dam des associations opposées à cette installation agricole. Cette entrée en service a pris de court les militants présents sur le site. L'association locale Novissen dénonce un "passage en force" puisque des procédures judiciaires sont encore en cours, et tente depuis d'empêcher l'arrivée de nouvelles vaches et la sortie du lait. Europe Ecologie Les Verts demande "l'application de la "jurisprudence" Notre-Dame-des-Landes : pas de démarrage des travaux tant que la justice ne s'est pas prononcée sur les recours en cours."
Trois cent cinquante vaches sont encore attendues. Le promoteur de l'installation Michel Ramery s'est vu en effet octroyer les autorisations nécessaires à l'accueil de 500 vaches alors que le projet initial prévoyait 1.000 vaches. Et les opposants au projet aimeraient qu'il en reste là et lui demandent un engagement écrit.
Mais l'inquiétude reste vive du côté des opposants. Depuis les premières autorisations administratives, le promoteur a étoffé son plan d'épandage. Ce dernier est désormais suffisant pour accueillir les effluents produits par 1.000 vaches. D'autant que le projet de méthanisation associé à la ferme a été dimensionné sur la base de ces 1.000 vaches.
Selon Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, des "négociations actives" sont en cours avec l'administration et le porteur de projet afin d'organiser une table ronde au ministère de l'Agriculture à Paris dans les prochains jours. "Nous voulons cette table ronde pour faire taire toutes les rumeurs qui circulent", explique-t-il : "Il paraît que le méthaniseur n'accueillera plus de déchets industriels et que [sa taille sera divisée] par trois, on veut s'en assurer".
Le gouvernement en quête de pare-feu
Interrogée par le quotidien Reporterre, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a affirmé que "les Mille vaches ne sont pas notre modèle économique ni écologique. Ce n'est pas notre modèle énergétique". Un propos déjà tenu par l'ancien ministre de l'Ecologie Philippe Martin en janvier dernier mais qui, pour l'instant, ne s'est pas traduit dans les faits. Le ministère semble étudier des options législatives via la loi de transition énergétique pour notamment limiter la puissance des méthaniseurs…