Dans une interview publiée par les Dernières nouvelles d'Alsace le 21 janvier, le nouveau délégué interministériel chargé de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, Jean-Michel Malerba, confirme que l'échéance de 2016 est toujours d'actualité. Pour la respecter, le gouvernement étudie plusieurs voies.
L'une d'entre elles, soumise par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), propose de découpler les procédures d'arrêt et de démantèlement de la centrale, jusque-là réalisées ensemble, afin de "permettre l'analyse du dossier de démantèlement après la mise à l'arrêt". Selon Jean-Michel Malerba, "ces modifications seront intégrées dans le projet de loi de programmation sur la transition énergétique". Elles permettraient d'arrêter la centrale en 2016 et de procéder à son démantèlement en 2017-2018.
Un arrêt pour motifs politiques
En parallèle, le gouvernement planche sur la motivation de l'arrêt de la centrale : aujourd'hui, seule l'ASN peut demander la fermeture pour des raisons de sécurité, ou l'exploitant pour des raisons économiques. Une issue peu probable étant donné qu'EDF a investi dans le renforcement du radier du réacteur n°1, afin d'obtenir le feu vert de l'ASN pour une poursuite de son exploitation de dix ans supplémentaires. Mais selon Jean-Michel Malerba, "en plafonnant la capacité de production nucléaire française, la future loi obligera EDF à prendre la décision de fermeture".
Autre piste : la politique énergétique définie par le gouvernement, qui fixe une baisse de la part du nucléaire dans la production électrique française de 75 à 50%. "En tant que directeur de cabinet du ministre Philippe Martin, Francis Rol-Tanguy [ancien délégué interministériel à la fermeture de Fessenheim] sera chargé de traduire ces dispositions dans la loi de programmation annoncée pour l'automne".
