Selon l'AFP, l'Elysée et la ministre de l'Ecologie Delphine Batho ont réaffirmé vendredi 25 janvier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace) d'ici quatre ans, soit "fin 2016, début 2017". Une échéance "tenable", selon Delphine Batho, alors que l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a estimé le 15 janvier que la mise à l'arrêt de l'installation nécessiterait "environ cinq ans" en raison de la lourdeur des procédures.
''Pas un problème de sûreté"
La ministre a également réaffirmé l'"engagement'' du gouvernement de fermer la doyenne des centrale dans le cadre de "la loi de programmation pour la transition énergétique attendue courant 2013" et non dans le cadre de sûreté nucléaire, a justifié le gouvernement, en réaction à un document judiciaire publié le même jour par le quotidien Le Monde (1) , selon lequel le ministère de l'écologie, dans son "mémoire en défense" aurait écrit "qu'il n'est pas établi qu'il existerait des risques graves menaçant la sûreté de la centrale de Fessenheim".
"Ce n'est pas un problème de sûreté, s'il s'agissait d'un problème de sûreté, nous fermerions tout de suite" la centrale, mais une question qui relève "du débat sur la transition énergétique", a indiqué l'entourage de l'Elysée à l'agence de presse, en marge d'une visite du président de la République François Hollande à Lille.
Le mémoire rédigé en octobre dernier "est en réponse à des associations (l'ATPN, association trinationale de protection nucléaire, ndlr) qui demandent une mise à l'arrêt de Fessenheim pour des raisons de sûreté (...), mais il n'y a que l'ASN qui peut se prononcer sur cette question-là", a expliqué de son côté la ministre de l'Écologie. "Les choses sont cohérentes par rapport à l'organisation française de la sûreté en matière nucléaire", a-t-elle ajouté, estimant que ce mémoire de défense n'est pas contradictoire avec la décision gouvernementale de fermer le site.
De son côté, la députée européenne Corinne Lepage, avocate de l'ATPN en pointant "l'incohérence" du mémoire ministériel, s'est en revanche dit "inquiète sur la capacité du gouvernement à monter un dossier qui permette juridiquement" l'arrêt de la centrale et du montant des indemnités qui pourraient être versées à l'exploitant EDF.