La Cour de cassation a rejeté le recours d'EDF et confirmé sa condamnation concernant des fuites successives intervenues en 2015 sur la centrale nucléaire de Fessenhein (Bas-Rhin). Celles-ci concernaient un tuyau d'alimentation en eau non radioactive du circuit secondaire et des réservoirs de secours des générateurs de vapeur de la centrale.
« EDF s'était engagée auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à ne remettre la tuyauterie en eau qu'une fois les causes et les conséquences du problème analysées. Or, EDF s'était contentée de réparations rapides, ne remplaçant qu'un mètre de canalisation, déplore dans un communiqué le Réseau Sortir du nucléaire. Le 5 mars 2015, sans attendre le retour d'analyse, la tuyauterie a été remise en eau, en pleine visite des inspecteurs de l'ASN... avant de rompre à nouveau sous leurs yeux, à un mètre de la précédente cassure ! ».
Le Réseau « Sortir du nucléaire », Alsace Nature, le CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire, avaient alors déposé plainte.
En mars 2017, le tribunal de police de Guebwiller (Haut-Rhin) avait condamné EDF pour sa gestion des événements. L'entreprise était reconnue coupable de deux contraventions d'exploitation d'une installation nucléaire de base. Suite à la procédure en appel de l'entreprise, la Cour d'appel de Colmar a confirmé cette condamnation en novembre 2018.
La Cour de cassation vient donc appuyer ces décisions et demande à EDF de verser 2 500 euros au Réseau « Sortir du nucléaire ». Si les associations se réjouissent de cette décision, elles indiquent rester vigilantes aux problèmes de sûreté qui persisteront même après sa fermeture.
En septembre dernier, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, avait annoncé que la centrale nucléaire arrêterait définitivement sa production « d'ici l'été 2020, en deux temps, avec l'arrêt d'une première tranche d'ici fin février 2020 et d'une seconde tranche d'ici fin juin 2020 ».