Ce 28 octobre, devant plus de 350 représentants de la lutte anti-incendie réunis à l'Élysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a déroulé sa stratégie de lutte contre les feux de forêt. Pour éviter de perdre à nouveau 72 000 hectares de forêts l'été prochain, le chef de l'État mise sur trois piliers : « mieux prévenir les incendies, renforcer les moyens de lutte et reboiser durablement les forêts ».
Tout d'abord, Emmanuel Macron a annoncé l'établissement d'une « météo des forêts et des feux de forêt au niveau national », à l'image de l'estivale météo des plages. Cet outil, basé sur le suivi effectué par l'Office national des forêts (ONF), devrait faciliter la prévention des populations et mieux anticiper l'évolution des incendies. Par ailleurs, en 2023, le budget des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) bénéficiera d'une augmentation de 150 millions d'euros. Quant à la gestion des risques d'incendie, le président souhaite s'appuyer sur les conclusions d'un nouveau rapport, dont la réalisation a été confiée au maire de Toulon, Hubert Falco, et dont la finalisation est attendue pour le début de l'année 2023.
Emmanuel Macron s'est ensuite étendu sur « les chantiers prioritaires de la planification écologique de notre forêt à l'horizon de 2030 ». Un plan de « réarmement aérien d'urgence » contre les feux de forêt, doté d'une enveloppe de 250 millions d'euros, permettra de porter les effectifs d'avions Canadair à seize (au lieu de douze aujourd'hui) et d'hélicoptères lourds à dix (contre deux) d'ici à 2027. Enfin, afin de mieux « adapter nos forêts au changement climatique », le chef de l'État souhaite « renouveler » 10 % des peuplements. Pour cela, l'objectif est de planter un milliard d'arbres en dix ans. Cette opération devrait être soutenue par un futur « dispositif de financement public », puisant dans un système de compensation de la part des compagnies aériennes.
Selon l'association Canopée, cette dernière annonce demeure un « effet de manche ». Pour Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de Canopée, « le gouvernement entretient le flou », s'agissant d'une « gestion forestière qui privilégie les coupes rases et les nouvelles plantations au détriment des écosystèmes ».