
Mais le Premier ministre a averti les constructeurs qu'aucune aide de l'Etat ne sera accordée sans contreparties : l'engagement des constructeurs de ne pas délocaliser ou fermer d'usine.
Il n'est pas question que l'Etat vienne en aide à un constructeur qui déciderait de fermer purement et simplement un ou des sites de production en France, a précisé le Premier Ministre dans un communiqué. Il ne s'agira pas de dire on prend et on délocalise, a également déclaré le chef du Gouvernement.
Nous attendons donc en contrepartie que leurs engagements soient exemplaires tant sur les volumes de production en France qu'en termes de relations vis-à-vis de la chaîne de sous-traitance, a ajouté François Fillon. Un fonds de soutien à la sous-traitance de 300 millions d'euros a également été installé.
Des contreparties environnementales insuffisantes
Sur les 6 milliards d'euros de soutien à la filière automobile annoncés hier par le Premier ministre, seulement 10% sont alloués à des démarches environnementales, déplore l'organisation environnementale WWF-France dans un communiqué : les 400 millions d'euros pour favoriser la recherche et le développement des véhicules décarbonés et les 200 millions d'euros du bonus-malus, précise l'organisation.
L'attribution de ces aides massives, sans aucune contrepartie environnementale, va à l'inverse de la politique voulue par le Président de la République lors du Grenelle de l'environnement, souligne le WWF.
Repenser la mobilité
De leur côté, dans une tribune libre, Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement, Olivier Louchard, Directeur du Réseau Action Climat France, Jean Sivardière, Président de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports, plaident pour des Etats généraux de la mobilité.
Pour répondre durablement à cette crise structurelle du monde de l'automobile, nous devons nous attacher à réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que notre facture énergétique. Pour se faire, il est impératif d'agir en amont et freiner la hausse continue de la demande de transports motorisés, soulignent les associations Agir pour l'Environnement, le Réseau Action Climat France et la FNAUT.
En pensant ''mobilité'' et non plus ''automobile'', la France se donnerait le moyen d'articuler urbanisme, logement, transport, services et emplois, ajoutent les associations.
Agir pour l'Environnement, le Réseau Action Climat France et la FNAUT demandent de choisir une mobilité privilégiant les modes de déplacements doux : l'automobile toujours en dernier ressort et si possible en covoiturage, mais surtout la marche à pieds, le vélo, les transports en commun (métro, tramway, bus, train), soulignent les associations.