La consigne fait partie des solutions pour réduire les déchets des emballages ménagers. L'enseigne "Le drive tout nu" en a fait son identité. Ce magasin toulousain (Haute-Garonne) vend essentiellement de l'alimentation bio sans aucun emballage jetable. Il applique le même principe qu'un drive classique (commande puis retrait), mais avec un système de bocaux en verre pour contenir les aliments. Des bocaux consignés. Restait la gestion du nettoyage de ces bocaux.
Si le nettoyage des bocaux semble assez simple à mettre en place, c'est plus compliqué pour les bouteilles en verre, il faut une station de lavage spécialisée. Toujours à Toulouse, une association nommée "consign'up" a été créée pour mettre en place une filière de collecte et de nettoyage des bouteilles en verre. Marion Lembrez en est la présidente : "une expérimentation est en cours auprès de 40 partenaires, distributeurs, bars, restaurants et magasins et producteurs de bière et de vin." Problème : il n'existe pas de station de lavage spécialisée dans la région. Les bouteilles sont donc provisoirement envoyées à Bordeaux (Gironde). C'est la société Serge Cheveau qui propose un lavage industrialisé. Un nettoyage en profondeur pour atteindre un résultat esthétique équivalent à du neuf et une hygiène parfaite.
La société a l'habitude de collecter elle-même de grandes quantités de bouteilles usagées directement chez les producteurs. Par conséquent, le process est simple. Les bouteilles sont toutes identiques, il n'y a pas de tri. Les coûts de traitement sont donc limités. Ce qui permet de revendre cette bouteille lavée, 25% moins cher qu'une neuve. Un prix attractif. Ce qui inquiète le responsable du site, Thiry Baudouin, ce sont les méthodes et les coûts que vont engendrer une collecte en milieu urbain, une collecte très diffuse, avec des bouteilles mélangées : "ça va rajouter une phase de tri, de la main d'œuvre". Les bouteilles lavées risquent même d'être au final plus chères que des bouteilles neuves…
C'est pourquoi, selon la présidente de l'association consign'up, il doit y avoir un dialogue avec les producteurs partenaires pour uniformiser les bouteilles, même couleur, même forme, pour optimiser le process et arriver à collecter au moins 700 000 bouteilles par an pour rentabiliser la création d'une station de lavage sur Toulouse. Un objectif atteignable en trois ans, selon Marion Lembrez.
Différentes initiatives de ce type sont scrutées à la loupe par l'Ademe pour évaluer l'intérêt environnementale de la consigne, notamment pour les bouteilles en verre. Une évaluation réalisée en fonction des distances parcourues, du nombre de réutilisation des emballages et de la performance de la station de lavage. Dans le meilleur des cas, l'impact environnemental global peut être réduit de 85 %.