Le ministère de l'Agriculture souhaite donner la possibilité d'utiliser des insecticides compatibles avec la conduite de parcelles bio. C'est ce qui ressort d'un projet d'arrêté relatif à la lutte contre la flavescence dorée de la vigne et contre son agent vecteur, soumis à consultation publique jusqu'au 11 juin.
Ce projet modifie l'arrêté du 19 décembre 2013 relatif à la lutte contre la flavescence et contre son agent vecteur. Le texte prévoit de rendre compétents les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) ainsi que les services régionaux de l'alimentation (Sral) pour accorder une dérogation aux parcelles de vigne-mères de greffons bio. Et ce, dès lors qu'elles sont situées en périmètre de lutte contre la flavescence dorée, et donc soumises à traitements obligatoires. Ces parcelles pourraient alors être traitées avec un produit "ne figurant pas dans la liste établie par la Direction générale de l'alimentation (DGAL), moyennant un traitement à l'eau chaude".
Cette dérogation sera instruite, ajoute le ministère, au vu de la densité de la présence de la cicadelle, l'insecte vecteur, dans la parcelle concernée et aux abords de celle-ci. Les demandes de dérogation devront être formulées avant le 31 mars de chaque année auprès de la Draaf, qui les instruira au regard d'une analyse de risques.
Ce projet de modification doit être mis en relation avec plusieurs contentieux impliquant des viticulteurs bio refusant de traiter leurs vignes. Le dernier en date concerne Thibaut Liger-Belair, qui avait choisi de ne pas appliquer les traitements réglementaires contre la flavescence dorée, imposés par arrêté préfectoral. A cette occasion, la Confédération paysanne avait revendiqué des solutions alternatives pour ne pas généraliser l'utilisation obligatoire des pesticides.