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La Fnab lance un label « Biologique, Français, Équitable » avec Picard

La Fédération de l'agriculture biologique (Fnab) teste avec le distributeur un label paysan « Biologique, Français, Équitable ». Il sera apposé sur des légumes biologiques locaux, et garantit une relation commerciale équitable avec les agriculteurs.

Agroécologie  |    |  R. Pin
La Fnab lance un label « Biologique, Français, Équitable » avec Picard

La Fnab travaille avec le distributeur de surgelés Picard depuis 2016 pour construire « une filière locale et équitable » avec les producteurs bio. Cela se concrétisera, le 2 mars prochain, avec un label « Biologique, Français, équitable » (BFE), apposé pour la première fois sur quatre références de légumes (courgette, maïs, haricot vert, carotte), distribuées dans 87 magasins Picard de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie. « Le marché biologique se développant, l'opportunité s'est présentée de construire des partenariats forts avec des entreprises de l'agroalimentaire sur une bio qui corresponde à nos valeurs. On a voulu commencer par une bio locale et équitable », explique Stéphanie Pageot, éleveuse bio et secrétaire nationale de la Fnab, en charge des relations avec les acteurs économiques.

Empêcher un alignement des prix vers le bas

Initialement, le projet a été lancé dans trois régions (Bretagne, PACA et Nouvelle-Aquitaine), mais c'est dans le Sud-Ouest que cela s'est concrétisé le plus vite. Picard a signé des contrats tripartites visant à garantir un « prix juste » avec trois organisations de producteurs bio (La Madrague, Loc'Halle Bio, Terres du Sud) et un transformateur basé dans les Landes (Antartic Foods).

« Le travail sur les prix d'achat aux producteurs a été au cœur de notre démarche, précise Stéphanie Pageot. Avec le développement du bio en France, les pratiques commerciales peuvent vite prendre le pas sur les bonnes intentions initiales ». Depuis 2015, la bio a effectivement changé d'échelle, et les distributeurs ont eu tendance à casser les prix pour faire du bio un produit d'appel. « La bio est sortie de sa niche et attire de nouveaux acteurs : distributeurs, transformateurs, institutions et système bancaire », constate Guillaume Riou, président de la Fnab. L'objectif du label est de contrecarrer cet alignement des prix vers le bas, qui ne compense plus les coûts supplémentaires du mode de production.

Le label BFE engage producteurs et distributeur pour une durée de trois ans. Est prévue une révision annuelle du prix en fonction de l'évolution des coûts de production. Picard va aussi verser 1 % du montant annuel des ventes des produits de la gamme pour alimenter un fonds de développement géré par les organisations de producteurs partenaires.

Pour les consommateurs, les produits bio et locaux bénéficiant du nouveau label seront vendus entre 5 et 10 % plus cher qu'un autre produit bio équivalent français ou européen.

Étendre le label BFE

“ Le label « Bio, Français, Équitable » garantit l'origine française des produits, pour une bio qui privilégie la proximité et la relocalisation des productions. ” Stéphanie Pageot, secrétaire nationale en charge des questions économiques à la Fnab
Si la construction d'une filière a pu aboutir dans le Sud-Ouest de la France, le distributeur de surgelés s'attelle à étendre la démarche dans d'autres régions. « Le plus compliqué pour nous est la partie transformation, regrette Élizabeth Bouton, directrice qualité et développement durable chez Picard. Nous avons, par exemple, des difficultés à trouver des usines bretonnes qui acceptent de transformer des volumes plus faibles que d'habitude ». Saisonnalité et local obligent… Mais les magasins Picard de la région PACA pourraient également proposer des produits bénéficiant du label BFE dès 2021. Picard espère aussi étendre ses références, notamment sur les fruits, mais c'est du côté technique cette fois que les difficultés apparaissent. « Il faut trouver les variétés les plus adaptées à la surgélation, et les agriculteurs qui les produisent », explique Élizabeth Bouton.

Le nouveau label de la Fnab, particulièrement exigeant, est contrôlé par un organisme d'évaluation indépendant. Il pourra s'étendre à d'autres produits français, à condition que d'autres marques ou enseignes de distribution franchissent le pas.

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