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Fonds BIOME : inciter au mécénat en faveur de l'environnement

Le WWF a annoncé la création d'un fonds BIOME (Biodiversité Outre-Mer) dédié à financer des actions en faveur de la protection de la biodiversité ultramarine. L'association espère collecter 10 millions d'euros en 5 ans auprès de mécènes privés.

Investir dans un énième musée impressionniste, c'est classique alors qu'investir dans le vivant, c'est très contemporain ! Il faut démontrer que le XXIème siècle est celui de l'écologie ! Adoptez une tortue marine ou une meute de loup ! plaisantait Nathalie Kosciusko-Morizet lors de la conférence de presse présentant le fonds BIOME, lancé par le WWF-France afin de financer des programmes de protection de la biodiversité en Outre-Mer. Le mécénat représente en France un milliard d'euros. Seuls 5 % sont dédiés à l'environnement, la grande majorité va à la solidarité et à la culture. Il y a quelque chose de formidable à jouer dans le domaine de l'écologie, précisait la Secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
Nous avons besoin de créativité pour trouver de l'argent. Il faut convertir notre économie pour préserver notre biodiversité, expliquait Serge Orru, directeur général de WWF France.
En explorant la voie du mécénat avec la création du fonds BIOME, le WWF espère renforcer les financements pour lutter contre l'érosion de la biodiversité en Outre-Mer et récolter 10 millions d'euros d'ici 5 ans. Entreprises, grands donateurs, fondations sont sollicités pour renforcer les financements dans ce domaine, souvent manquants malgré l'urgence de la situation.

L'Outre-Mer, berceau de la biodiversité française

L'Outre-Mer français recèle une grande part de la richesse faunistique et floristique nationale : 80 % de la biodiversité française se trouve sur les territoires ultramarins. Selon le WWF, l'Outre-Mer français représente 20 % des atolls de la planète, la Nouvelle-Calédonie recèle la deuxième plus longue barrière corallienne et le plus grand lagon du monde et l'un des habitats terrestres les plus rares de la planète : la forêt tropicale sèche. Une partie d'un des plus grands ensembles de Mangrove au monde se trouve en Outre-Mer français et la Guyane, avec 3,6 millions d'hectares de forêt, représente le plus important bloc forestier tropical placé sous la responsabilité de l'Union européenne. Aujourd'hui, cette richesse est menacée : en Outre-Mer, on recense 60 fois plus d'extinction d'espèces qu'en métropole. Selon l'UICN, la France compte parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces animales et végétales menacées avec un chiffre de 641 espèces, la plupart en territoire ultramarin.

De la prise de conscience à l'action

En 2004, le WWF a lancé une campagne nationale de sensibilisation et de lobbying auprès du grand public, des entreprises et des institutions sur la question de la protection de la biodiversité en Outre-Mer. Cette campagne a été positive et constructive, note Bernard Cressens, directeur des programmes du WWF. L'objectif a été atteint, nous avons réussi à sensibiliser le grand public, les élus et les collectivités territoriales. Enormément de choses ont été réalisées en 4 ans, mais il reste encore beaucoup à faire !
La campagne, soutenue par le Ministère de l'Ecologie et du développement durable, du Ministère de l'Outre-Mer et du Ministère délégué au Tourisme, a donné lieu à plusieurs engagements de la part du gouvernement… Engagements tenus ! Des parcs nationaux ont été créés en Guyane et à la Réunion, la réserve naturelle des Terres Australes est née et la stratégie nationale pour la biodiversité a été déclinée en Outre-Mer.
La campagne de sensibilisation a également aboutit à l'engagement d'acteurs privées dans la protection de la biodiversité ultramarine, comme la financière Océor en Nouvelle-Calédonie, les magasins Champions à la Réunion ou encore la société Rip Curl en faveur des coraux.
Pourtant, la liste des actions à entreprendre est encore longue et l'engagement pris par la France de stopper la perte de biodiversité sur le territoire national en 2010 paraît très difficile à atteindre, déclare le WWF.
Nous avons un retard sur les stratégies, reconnaît Nathalie Kosciusko-Morizet, mais les choses bougent. Le Grenelle de l'environnement a permis une reconnaissance forte de la biodiversité d'Outre-Mer. Cela devrait permettre une dynamique nouvelle. Mais il y a un réel problème de financements.
Les crédits actuels sont faibles et seulement programmés pour deux ans, précise le WWF. Nous ne disposons pas de mécanismes de financement pérennes, souligne Bernard Cressens.
La mise en œuvre d'actions en faveur de la protection de la biodiversité se heurte en effet à un manque criant de ressources financières. D'où l'initiative du fonds BIOME. Il devrait permettre, selon le WWF, de mobiliser de nouveaux moyens financiers, notamment ceux provenant du secteur privé. Le WWF pour sa part procédera à un versement d'un million d'euros sur 5 ans sur les 10 millions ambitionnés par le mécénat.

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