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Actu-Environnement

L'Ademe dresse le bilan du deuxième appel à projets biomasse du Fonds chaleur

Dans le cadre du deuxième appel à projets biomasse du Fonds chaleur, l'Ademe a sélectionné 31 projets pour un total d'aides de près de 78 millions d'euros. Un nouvel appel à projet est d'ores et déjà lancé.

Energie  |    |  P. Collet
   
L'Ademe dresse le bilan du deuxième appel à projets biomasse du Fonds chaleur
   
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a rendu public début octobre le résultat du deuxième appel à projets Biomasse chaleur industrie agriculture tertiaire (BCIAT) destiné à favoriser la réalisation de projets de production de chaleur annuelle supérieure à 1.000 tep. Elle considère que le doublement du nombre de dossiers déposés pour ce deuxième appel à projets ''confirme l'intérêt des entreprises pour la production de chaleur à partir de la biomasse''.

L'Ademe a sélectionné 31 projets, sur 61 dossiers déposés, pour un total d'aides de 77,6 millions d'euros, soit 45% du total des investissements (170,7 millions d'euros). Le bilan provisoire établi par l'Ademe fait ressortir une production énergétique à partir de la biomasse de 197.500 tonnes équivalent pétrole (tep) par an. Quant à la puissance totale des projets retenus, elle s'élève à 368 MW. Enfin, l'Ademe estime que les projets retenus permettront d'éviter chaque année les émissions de 586.900 tonnes de CO2.

S'agissant des secteurs d'activité représentés, l'agroalimentaire et le papier/carton dominent avec chacun neuf projets retenus et des productions de chaleur s'élevant respectivement à 73.200 tep/an et à 65.600 tep/an. À eux deux, ils représentent 70% de la production énergétique totale. L'intérêt du secteur de la production de papier et de carton s'explique par la consommation importante de chaleur et les neuf projets retenus visent à alimenter en vapeur les procédés de production de papier/carton.

Structurer la filière d'approvisionnement

Par ailleurs, le secteur du bâtiment et le tertiaire ont chacun un projet retenu alors qu'ils n'étaient pas représentés lors du premier appel d'offre. Le projet dans le secteur du tertiaire est celui d'Aéroport de Paris qui compte installer une chaufferie biomasse sur sa plateforme de Paris Charles de Gaulle. D'une capacité de 14 MW, l'installation produira 6.700 tep/an, et répondra ainsi à 26% des besoins énergétiques des bâtiments raccordés au réseau de chaleur existant. L'installation consommera 35.000 tonnes de biomasse par an, dont 70% de plaquettes forestières et 30% de produits bois en fin de vie.

La structuration de la filière d'approvisionnement est un des objectifs des appels à projets biomasse de l'Ademe. Ainsi, le cahier des charges impose que les projets faisant appel à une ressource externe en biomasse utiliseront 70% de plaquettes forestières provenant, pour plus de la moitié, de forêts gérées durablement. L'Ademe estime que cela représentera une demande d'environ un million de tonnes par an de bois certifié par le Forest Stewardship Council (FSC) ou le Program for endorsement of forest certification schemes (PEFC).

À l'occasion de la présentation des projets retenus via l'appel d'offre, l'Ademe a rappelé que certains projets pouvaient bénéficier d'un dispositif d'aide accessible toute l'année, sans contrainte de calendrier. Il s'agit de projets portés par les collectivités et les gestionnaires d'habitat collectif produisant plus de 100 tep/an de chaleur à partir de biomasse et les projets portés par les entreprises des secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tertiaire privé produisant entre 100 et 1.000 tep/an de chaleur. En 2009, les directions régionales de l'Ademe ont ainsi soutenu 50 structures d'approvisionnement, 8 chaufferies industrielles et 38 chaufferies habitat collectif et tertiaire. Ces 46 chaufferies représentent une production de 37.238 tep/an de chaleur.

Des modifications pour le prochain appel à projets

Enfin, l'Ademe a lancé un troisième appel à projets BCIAT et le cahier des charges présente quelques évolutions par rapport au précédent. Tout d'abord, sur le plan administratif, le plan d'approvisionnement devra être remis à toutes les préfectures des régions où le projet viendrait prélever plus de 5.000 tonnes de biomasse par an. De plus certains sous produits animaux sont admis en combustion directe, mais les céréales alimentaires destinées à la consommation humaine, les ordures ménagères et les huiles végétales restent exclues. Enfin, les exigence en matière de niveau d'émission de poussières, établies en fonction de la puissance thermique maximale de l'installation de combustion, sont en deçà des seuils réglementaires exigés pour des installations de même type.

La phase de candidature se déroulera jusqu'au 1er février 2011. La diffusion des résultats et la notification des propositions d'aides auront lieu en juillet 2011, après analyse, mise en concurrence et sélection des projets.

Lancé fin 2008, le Fonds chaleur vise à encourager, grâce à des aides financières, le développement de la production de chaleur à partir des énergies renouvelables telles que la biomasse, la géothermie ou le solaire. Ce dispositif, destiné aux entreprises, aux collectivités et à l'habitat collectif, a été doté d'une enveloppe d'un milliard d'euros pour 2009-2011. C'est dans ce cadre, que l'Ademe organise l'appel à projets annuel BCIAT.

Réactions5 réactions à cet article

Aide à l'investissement trop généreuse?

Si je suis entièrement d'accord pour favoriser l'investissement dans la biomasse (plutôt que le solaire photovoltaïque en France métropolitaine), je trouve qu'une aide de 45% est exagérée. Ne va-t-on pas créer une nouvelle niche qui à terme fera scancale par manque de disponibilité matières ?

André | 11 octobre 2010 à 12h15 Signaler un contenu inapproprié
Pollutions certaines.

Je me demande encore pourquoi l'ADEME s'entête à vouloir promouvoir une source "d'énergie" aussi archaïque et polluante.

En 2007 l'étude européenne CARBOSOL montrait que la combustion des biomasse (et donc le chauffage au bois) étaient responsable de 50 à 70 % des particules carbonées dans l'air (PM<2.5). Selon la CITEPA et l'AFFSET (2009)le chauffage au bois est l'émetteur majoritaire de particules très fines PM1 et largement majoritaire de HAP et de benzène (devant les moteurs diesel et essence). Le chauffage au bois présente des risques sanitaires importants ; aussi fait-il l'objet d'une attention toute particulière de la part du « Plan Particules ». Le développement de ce mode de chauffage, dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables, fait en effet craindre une aggravation de la pollution par les particules.
En outre dans cet avis l'AFFSET il est clairement mentionné à propos du Plan Particules que :"le plan engagera donc des mesures visant à la réduction des émissions, tout particulièrement celles liées
aux installations anciennes de combustion du bois [...].

L'état français, à travers l'ADEME, est totalement schizophrène. Il veut promouvoir une source d'énergie très polluante d'un coté, et engager des dépenses pour limiter cette pollution de l'autre.
J'en arrive à la conclusion (et sur bien d'autre points aussi) que l'ADEME est une usine à gaz pour distribuer des subventions à des lobbies "écolo" et surtout privés. Et ceci avec l'argent des contribuables.

Un beau "Machin" totalement inutile...

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/spipwwwmedad/pdf/Avis_Afsset_particules_fines_cle5a6f45.pdf

Daniel | 14 octobre 2010 à 13h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Pollutions certaines.

vous confondez les cheminées individuelles et les chaufferies industrielles, pas vraiment comparables. Ces dernières sont modernes et équipées de filtres afin de retenir les particules polluantes. Le problème avec le chauffage au bois vient des installations individuelles, car les poêles et les cheminées ne sont pas munis de filtres et sont, eux, souvent vétustes avec un (très) mauvais rendement.

ecolowoman | 14 octobre 2010 à 14h14 Signaler un contenu inapproprié
Re:Pollutions certaines.

Les installations dont vous parlez sont principalement des installations particulières (chaudières bois, cheminée à foyer ouvert, insert,...) dont une grande majorité est constituée de foyer ouvert (le bon vieux feu de bois à l'ancienne).

L'appel à projet de l'ADEME concerne des installations "industrielles", avec des performances en combustion et en traitement de fumée sans commune mesure avec le parc actuel global d'équipement utilisant la biomasse (les fameux foyer ouvert avec rejet des fumées directement à l'air libre).

Tombour | 14 octobre 2010 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:Aide à l'investissement trop généreuse?

Le photovoltaique sert a produire de l energie electrique.

La biomasse sert a produire de l energie calorifique.

Le chauffage electrique est une abberation mais ce n est pas a metter sur le compte du photovoltaique.... si vous voyez ce que je veux dire..

lilarot6 | 15 octobre 2010 à 15h10 Signaler un contenu inapproprié

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