Les pays signataires de l'Accord de Paris sur le climat ont promis de contribuer à hauteur de 9,8 milliards de dollars à la reconstitution du Fonds vert pour le climat, a annoncé ce vendredi 25 octobre, Odile Renaud-Basso, la directrice générale du Trésor. Lors d'une conférence organisée par le ministère français de l'Économie, les pays donateurs se sont réunis, à Paris les 24 et 25 octobre, pour reconstituer ce fonds pour la période de 2020 à 2023.
Créé en 2009 et capitalisé à dix milliards de dollars, le Fonds vert pour le climat, dont le siège est en Corée, soutient les pays en développement dans leur adaptation au changement climatique. Les États-Unis, qui ont décidé de quitter l'Accord de Paris, n'ont versé qu'un milliard de dollars sur les trois promis. Le fonds n'avait disposé que de 7,2 milliards de dollars.
Plusieurs pays ont décidé de doubler leur contribution
Odile Renaud-Basso s'est félicitée de l'engagement de plusieurs pays, dont la France, qui avaient annoncé doubler leur contribution ou plus. Figurent également l'Allemagne, la Suède, le Japon, l'Islande, Monaco, le Royaume-Uni, la Norvège, le Danemark, la Pologne ou encore la Corée du Sud, le Luxembourg et la Nouvelle-Zélande. La contribution de la France s'élève à 1,5 milliard de dollars. « Cet effort budgétaire est considérable et il incarne (…) notamment l'engagement des pays européens (…). Nous sommes parvenus à compenser le désengagement des États-Unis. Nous espérons que les pays qui n'auront pas encore été en mesure d'annoncer une contribution [au Fonds] le feront à la [Conférence des parties sur les changements climatiques] COP25 au Chili en décembre », a déclaré Odile Renaud-Basso, lors d'un point presse à l'issue de la réunion. « L'enjeu désormais est de concrétiser ces engagements rapidement afin que le Fonds puisse travailler efficacement », a-t-elle ajouté.
Le Fonds vert a déjà soutenu 111 programmes ou projets dans une centaine de pays en développement. Dans un communiqué, l'ONG Oxfam salue « un signal encourageant pour les populations les plus pauvres ». Pour Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat chez Oxfam France : « Il est encourageant qu'un certain nombre de pays, dont la Norvège, la Suède, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France aient doublé leur contribution initiale. Ces financements vont permettre au Fonds vert de poursuivre sa mission capitale, qui est d'aider les pays en développement à s'adapter à l'aggravation des impacts climatiques. Cependant, il est consternant que l'Australie et les États-Unis aient refusé de contribuer au Fonds vert, et que de nombreux pays n'aient pris que des engagements bien inférieurs à leur " juste part ". »