Voici une nouvelle alerte publiée par des chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) sur les fongicides SDHI. Ces produits inhibent une enzyme impliquée dans la respiration cellulaire, la succinate déshydrogénase (SDH). Ils sont utilisés en agriculture pour lutter contre les champignons et moisissures, mais aussi sur des terrains de sport.
Selon l'étude parue le 7 novembre dans la revue Plos one, huit molécules SDHI commercialisées en France inhibent l'activité de la SDH des champignons, mais aussi celles du ver de terre, de l'abeille et des cellules humaines, dans des proportions variables. « L'équipe de recherche dirigée par Pierre Rustin, directeur de recherche émérite du CNRS, a montré que les SDH de 22 espèces différentes étaient très similaires, en particulier dans les zones ciblées par les SDHI », indique le CNRS. Selon ces chercheurs, les conditions de réalisation des tests réglementaires de toxicité actuels masquent un effet très important des SDHI sur des cellules humaines : ils induiraient un stress oxydatif dans ces cellules, menant à leur mort.
En 2018, un collectif de scientifiques et de médecins alertait déjà sur les risques liés à l'utilisation de ces fongicides. Mais en août dernier, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a déclaré que rien n'indiquait l'existence d'une alerte sanitaire concernant ces molécules. Elle a donc refusé de remettre en question les autorisations des onze substances actives SDHI utilisées en France.