L'Agence spatiale américaine (NASA) a communiqué mardi 24 juillet sur la fonte en quatre jours de 57 % supplémentaire de la surface de la calotte glaciaire du Groenland. Son Nghiem, chercheur à la Nasa, n'a d'abord pas cru à ces données apportées par un satellite tant elles étaient invraisemblables. Pourtant deux autres satellites indépendants ont confirmé un dégel global de 97 % de la surface de la calotte ce 12 juillet alors qu'il n'était encore qu'à 40 % le 8 juillet.
Ces résultats tombent quelques jours après le monumental décrochage la semaine dernière d'un bloc de glace de deux fois la superficie de Paris du glacier Petermann, un glacier du Groenland. Ils sont d'autant plus inquiétants que c'est la première fois depuis 30 ans que le dégel s'observe aussi bien au niveau des couches fines des bords de la calotte qu'à trois kilomètres du niveau de la mer, là où l'épaisseur de la glace est la plus importante.
Ces phénomènes coïncident avec la vague d'air chaud mesurée au-dessus du Groenland dès le 8 juillet et qui s'y est maintenue jusqu'au 16 avant de se dissiper. Les chercheurs n'ont pas encore déterminé si cette fonte affectera le volume total de perte de glace de cet été et si elle contribuera à la hausse du niveau de la mer.
Selon la glaciologue Lora Koenig, "ce type de phénomène se produit en moyenne tous les 150 ans. Le précédent datant de 1889, celui-ci arrive pile à l'heure mais s'il se reproduisait dans les années à venir, il faudrait alors commence à sérieusement s'inquiéter".