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Actu-Environnement

Massif central : des pistes pour renforcer la filière bois

Caractériser les essences de bois locales pour mieux les valoriser, former les professionnels, organiser les débouchés font partie des préconisations de la mission d'audit sur la filière bois du Massif central.

Le Massif central, couvert à 36 % par la forêt de production, "doit mieux contribuer à atteindre l'objectif national, défini par le Grenelle de l'environnement, de mobiliser 20 millions de mètres-cube de bois supplémentaires par an à l'horizon 2020", indiquaient en 2010, dans une lettre de mission d'audit, les ministres en charge de l'agriculture, de l'environnement et de l'industrie à leurs Conseils généraux respectifs (CGAER, CGEDD et CGIET).

"De nombreuses questions demeurent sur la mobilisation du bois, sur la scierie, sur l'aval, sur les capacités de recherche...", notent les conseils généraux dans l'audit publié le 7 février dernier. Ce travail est "un rapport d'amorçage, qui doit maintenant être ouvert à la concertation - notamment lors des « États généraux de la filière bois du Massif central (1) » (EGFB) - et permettre une élaboration partagée des prochaines procédures contractuelles et de programmes spécifiques, dont l'un des objectifs pourrait être la structuration de cette filière". La mission d'audit dresse néanmoins un certains nombres de recommandations.

Outre les actions à mener au niveau local, la mission préconise "un réexamen général de la réglementation forestière, au même titre que celui engagé sur la fiscalité [Nicolas Sarkozy a annoncé en avril 2011 un réexamen de la fiscalité forestière], pour mieux inciter les propriétaires à investir et gérer leur patrimoine". La mission souligne également les faibles crédits publics (UE-Etat-région) accordés à la filière bois, en comparaison à l'agriculture notamment.

"Un terreau fertile, mais insuffisamment valorisé"

"Au plan quantitatif, la mission semble pouvoir affirmer que la production et le stock actuels de bois dans le Massif central sont conséquents et que le souci principal n'est pas celui de la ressource". La déprise agricole laisse en effet place à la forêt. Quatre millions de mètres-cube de bois supplémentaires pourraient être mobilisés chaque année, soit une augmentation de la récolte totale commercialisée de 30 à 50 %.

Mais la mobilisation de la ressource est "plus ou moins active selon les essences et les débouchés". Celle-ci "est toujours difficile, notamment du fait des propriétés privées morcelées [qui détiennent 88 % de la forêt de production] et de problèmes de transports et de desserte, auxquels s'ajoute un déficit de reboisement. Des gains de productivité peuvent être trouvés grâce à de nouvelles techniques autorisant l'évolution des pratiques".

S'ajoutent l'impact du changement climatique, qui pourrait entraîner d'importantes modifications des aires de répartition géographique des essences, et les risques de tempêtes.

Une filière importante pour l'emploi local

La Massif central couvre 15 % du territoire national et 42 % de la zone de montagne française. Il s'étend sur 6 régions et 22 départements. La forêt couvre 36 % de ce territoire, contre 29 % au niveau national. La filière bois du massif représente 9 % des emplois nationaux du secteur, soit 1,5 fois plus que la participation de toutes les activités du massif à l'emploi national. Les emplois amont prédominent pour l'instant mais le nombre d'établissements dans le secteur de la construction a tendance à croître.
Cependant, "la mission a constaté que la situation a considérablement évolué depuis 5 ans, plutôt dans le bon sens, en termes de valorisation de la ressource, d'initiatives, de puissance d'action et de gouvernance". "Un réseau bien organisé" de propriétaires et d'entreprises privés dynamisent la filière, engendrant plus de 40.000 emplois. Mais "la fragilité structurelle des TPE/PME du bois reste constante, notamment les entrepreneurs de travaux forestiers et les transporteurs. Les métiers sont peu attractifs, engendrant du travail clandestin. Et la transmission de ces entreprises est incertaine".

Aujourd'hui, les débouchés à l'aval sont insuffisants, notamment pour les feuillus, qui représentent 60 % des arbres du massif. La mission a donc identifié deux marchés porteurs pour l'aval de la filière : le bois construction et le bois énergie, "sous réserve de garantir les approvisionnements, si possible en bois régionaux, d'interventions publiques pertinentes et d'accroître la part de transformation locale redistributrice de valeur ajoutée".

Le bois-énergie et le bois de construction sont les "marchés d'avenir"

C'est donc sur la formation, la recherche et la gouvernance de la filière bois que la mission fait des préconisations.

Pour mobiliser davantage la ressource, un travail technique doit être engagé sur les espèces et les variétés forestières afin d'assurer le renouvellement et l'amélioration des peuplements. Des programmes de développement de chaque essence forestière locale (douglas, sapin, pin sylvestre, chêne, châtaigner, hêtre, frêne) doivent être menés pour mieux les valoriser. La recherche-développement doit être renforcée, la mission propose de "favoriser l'émergence de véritables grappes d'entreprises bois et d'accompagner les responsables du pôle de compétitivité Xylofutur dans son extension territoriale à l'ensemble du massif".

Plus particulièrement sur le bois construction, la mission recommande aux centres de recherche compétents de poursuivre les travaux de caractérisation des bois locaux et de vulgarisation des résultats obtenus, et d'organiser un réseau dédié à la formation des professionnels du bois, pouvant constituer un nouveau Plan « bois-construction-environnement ». Les grands groupes français du bâtiment pourraient être incités à implanter dans le Massif central un, ou plusieurs, établissements produisant des éléments préfabriqués destinés à la construction. Les réseaux de distribution et de négoce du bois devront également être mobilisés. L'organisation des transports de bois au niveau régional et le soutien au secteur de la scierie sont également conseillés.

Pour le bois énergie, la mission préconise une coordination de l'ensemble des schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) du massif et des plans pluriannuels régionaux de développement forestier (PPRDF).

Enfin, l'offre de formation devra être élargie, notamment en créant un département d'enseignement supérieur bois, et en développant une action spécifique pour les entrepreneurs de travaux forestiers.

1. Dans le cadre de ces Etats généraux, cinq ateliers de travail ont été lancés sur les produits, les services associés au produit, la logistique, les process et machines et l'innovation. Les résultats seront présentés en juin 2012.

Réactions5 réactions à cet article

Pour proteger l'environnement j'ai achete un poele a granulé
J'ai payé (livraison comprise 407 euros la tonne soit 8ct d'euros le kWh
Si je tiens compte
de l'entretien annuel 150 euros
Du rendement du poele 88%
Des manipulations journalières de sacs de 15 kg
Du nettoyage quasi journalier de la coupelle du poele
De la place necessaire pour stocker au sec les granulé

Il est beaucoup plus interessant d'utiliser le chauffage electrique par resistance :rendement 100% pas d'entretien, rien a stocker c'est l'EDF qui livre et le cout d'un radiateur a resistance descend dans les supermarchés a 20 euros, le cout du montage et de l'achat d'un poele a granulés est superieur a 3.000 euros

je pense , scientifiquement, que le chauffage a resistance est l'utilisation la plus bete de l'energie electrique Les fabricants de pellets pourraient ils reduire leur prix de vente et de livraison ? Peu probable
Alors pour proteger l'environement il n'y a qu'une seule solution mettre une forte taxe sur l'energie electrique comme sur l'essence Quel est l'homme politique qui en aurait le courage ?

Je souhaite lire des commentaires sur ce sujet du cout du chauffage a granulés

fleurent | 10 février 2012 à 19h13 Signaler un contenu inapproprié

Une solution : le poêle de masse alimenté au bois. Temps de chauffe journalier deux heures, consommation 4 stères/an pour 175m2 !

Chichi | 14 février 2012 à 08h44 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour Florent, 407 € la tonne, ça me parait très cher!
En Bretagne les particuliers et les collectivités s'approvisionnent autour de 250 à 300 € / tonne de granulés.
Si les crédits d'impôt baissent de façon significative, je ne serait pas surprise que le prix des chaudières à bois diminue aussi.
La première chose envisager à mon avis, pour faire des économie et protéger l'environnement, c'est faire des travaux d'isolation dans sa maison.
Mais si ce n'est pas possible, le poêle à granulé offre un gain de confort inestimable par rapport au chauffage par convecteur électrique. Vous n'êtes pas perdant.

AC | 14 février 2012 à 09h03 Signaler un contenu inapproprié

Le chauffage à granulés a été instauré et pensé par des bureaucrates aux connaissances aiguisées en Marketing.
J'ai fait moi même une Ecole de Commerce et je suis petit fils de paysan, ce qui me permet d'analyser cette mode avec un certain recul...
En investissant dans un chauffage à granulés, vous renforcez un peu plus votre dépendance énergétique. Je m'explique :
La stratégie marketing de ce type de chauffage est basé sur les mêmes fondamentaux que les grands groupes tels Apple, Nintendo etc... en achetant leur "terminaux" vous êtes peids et mains liés pour acheter le consommable adéquate, vous êtes obligés d'acheter des applications Apple pour votre iphone, des jeux Nintendo pour votre console, etc...
En achetant un chauffage à granulés, vous êtes totalement dépendant des fabricants de granulés, je met ma main à couper que le cours des granulés va suivre le cours du gaz (alors que la ressource bois est dé-corrélée de cette énergie...).
Le bon sens paysan me fait dire qu'un poele traditionnel à buches est la meilleur solution. Il faut résoudre le problème du stockage du bois, il est vrai, mais vous pouvez également utiliser votre poele pour bruler vos chutes diverses de bois.
Ne tombez pas dans le panneau des marketeurs qui rêvent d'enchainer les consommateurs à la recherche de solutions durables.

L'auvergnat | 14 février 2012 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié

La meilleure façon de se chauffer au moindre coût et sans pollution est de bien isoler son habitat et maitriser la ventilation hygiénique quelque soit le combustible.
Parmi toutes les solutions techniques, sur une durée d'amortissement de 20 ans, le chauffage au bois sera le moins onéreux même en faisant des projections hypothétiques d'inflation des combustibles. Le kWh du chauffage "granulés" revient à environ 5.5 cts contre 6.7 cts pour le gaz, 9.2 cts pour le fuel et 13.2 cts pour l'électricité !!!
MAIS, je vous invite à prendre connaissance du rapport du CITEPA et ceux de l'ADEME (ou autres sites canadiens, autrichiens, américains) sur la pollution engendrée par la combustion du bois. C'est la combustion la plus polluante ! Elle émet en quantité non négligeable des HAP et COVNM, de la dioxine dont les produits sont cancérigènes ainsi que des métaux lourds retrouvés dans les particules fines non filtrées et que nous respirons.
Il serait souhaitable que nous en prenions tous conscience.
D'autre part, si le bois est une énergie renouvelable, est-elle réellement renouvelée en particulier au niveau mondial ?

Pier'NRJ | 19 février 2012 à 18h25 Signaler un contenu inapproprié

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