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La délégation française emmenée par le ministre français de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire Jean-Louis Borloo et la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno comptera cette année 300 personnes. Elle emmènera dans ses bagages les propositions préparées par le Partenariat français pour l'eau (PFE) qui regroupe les acteurs français publics et privés du secteur que sont l'Etat, les collectivités locales, l'Agence française de développement, les agences de l'eau, les entreprises, les organisations scientifiques et de recherche et les organisations non gouvernementales.
Promouvoir l'expertise française
La semaine prochaine à Istanbul, le PFE compte bien promouvoir l'expertise de la France dans le domaine de l'eau et notamment son système de financement basé sur le principe de « l'eau paie l'eau », sa gestion par bassin hydrographique qualifiée de système administratif atypique par la secrétaire d'état à l'écologie et l'expertise technologique de ses industries. Pour Laurent Chabert d'Hières, Directeur Général de l'association Eau Vive, il s'agit également de mettre en avant notre approche multi-acteur et de montrer les initiatives qui réussissent ou non dans les pays du Sud.
Le PFE va également installer pendant le Forum un bureau d'aide pour les pays qui n'ont pas de législation sur l'eau afin d'apporter l'expertise française en la matière. Jean-François Le Grand, Sénateur, Président du Conseil général de la Manche, Président du Cercle Français de l'Eau et représentant de la France au 5ème Forum mondial de l'eau espère rendre ce bureau permanent à l'issue du Forum.
La délégation française espère par ailleurs convaincre de la nécessité de placer les crises de l'eau en priorité sur l'agenda climatique. D'ici la réunion internationale de Copenhage la France espère finaliser un accord en faveur d'une coopération entre l'Union européenne et l'Afrique concernant l'accès à l'eau. L'objectif est de se mettre d'accord sur l'affectation d'une partie des droits d'émissions à des projets favorisant l'accès à l'eau dans le cadre de l'atténuation aux changements climatiques, a expliqué Jean-Louis Borloo. Le ministre compte sur le Forum de l'eau pour avancer sur les réflexions qui se poursuivront lors du prochain G8 prévu en Italie en juillet 2009.
Avancées attendues
À l'occasion de ce Forum mondial de l'eau, la France a annoncé sa volonté de ratifier la Convention de l'ONU sur les cours d'eau transfrontaliers. La « Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation » a été adoptée par l'assemblée générale des Nations unies en mai 1997. Pour entrer en vigueur, ce texte doit être ratifié par 36 Etats. Seuls 19 l'ont fait à ce jour.
Selon Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l'Eau, ce Forum d'Istanbul sera marqué par l'entrée officielle de la Chine dans le Conseil Mondial de l'Eau. Le pays entend apporter sa contribution au débat concernant la réduction des dégâts des catastrophes naturelles liées à l'eau. La Turquie, l'Irak et la Syrie ont également prévu de signer un accord de coopération concernant la gestion des fleuves Euphrate et Tigre.
Le prochain Forum à Marseille ?
En parallèle à la préparation du Forum mondial, le Partenariat français pour l'eau a présenté la candidature de la France au prochain Forum prévu en 2012. Marseille est la ville proposée pour accueillir cet évènement. Selon la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno, l'expérience du Grenelle de l'environnement a été remarquée par le comité de sélection composé des administrateurs du Conseil Mondial de l'eau. Après un grand oral prévu en avril, le comité donnera ses résultats en juin prochain. Marseille est en compétition avec l'Afrique du Sud qui propose la ville de Durban.
Article publié le 10 mars 2009